Alors que le secteur immobilier a connu en 2021 tous les records en termes de volume de ventes et de taux historiquement bas, il doit faire face en 2022 à de nouveaux enjeux. Le contexte post-covid a été marqué en 2022 par le retour de l’inflation et la hausse des taux d’emprunt sur fond de crise énergétique. Pourtant, en dépit de la pression inflationniste et de la tendance haussière des taux, les emprunteurs ont été au rendez-vous. Avec plus d’un million de transactions immobilières, rien ne laissait présager que 2022 pouvait rivaliser avec les résultats exceptionnels de 2021. Retour sur une année qui marque le changement.
Un premier trimestre favorable à l’emprunt
Ce premier mois de l’année 2022 s’inscrit dans la continuité de 2021 et offre un climat toujours aussi favorable à la réalisation d’un projet immobilier. Par exemple, le taux du marché moyen pour un crédit immobilier étalé sur 10 ans en janvier s’élève à 0,70 % sur l’ensemble des régions.
Si les taux restent attractifs, certains éléments laissent déjà craindre la fin progressive de cette période exceptionnelle avec des taux à leur plus bas historique. En effet, le début de l’année est marqué par le retour de l’inflation et dans son sillage l’augmentation des OAT sur 10 ans (Obligations assimilables du Trésor). Ces derniers sont déterminants puisqu’ils servent de référence aux établissements bancaires pour fixer les taux immobiliers.
Avec cette progression des taux directeurs qui rend le coût de refinancement plus important pour les banques, les vents tournent.
Et, dès le mois de février, les mouvements haussiers font leur retour dans le baromètre des taux, après des mois de baisse. Cette nouvelle tendance s’observe sur l’ensemble des régions de l’Hexagone, tous segments confondus, y compris les meilleurs taux accessibles aux profils présentant les garanties les plus solides.
Les indicateurs du premier trimestre 2022 enregistrent donc une augmentation nette généralisée des taux immobiliers. Parmi les hausses les plus significatives, on retrouve la région Méditerranée où le taux moyen pour un crédit étalé sur 20 ans passe de 1 % en janvier à 1,15 % (+0,15 point) en février puis 1,45 % (+0,30 point) en mars. Dans ce contexte, certains établissements s’adaptent et décident de ne pas répercuter la hausse. Un moyen de soutenir le marché et de garder des objectifs ambitieux de conquête de clients.
Des barèmes en hausse au second trimestre
L’ensemble des partenaires bancaires présentent des barèmes en hausse en ce début de printemps. Confrontée à la dérive inflationniste, la Banque Centrale européenne (BCE) qui a amorcé un changement de politique monétaire depuis le début 2022 décide de durcir le ton.
L’embellie n’est plus à l’ordre du jour et les taux au deuxième trimestre de l’année 2022 s’inscrivent dans une dynamique haussière dans tout l’Hexagone.
Dès le mois de mai, le ton est donné et les chiffres témoignent bien de la fin d’une séquence de taux exceptionnelle. Les meilleurs dossiers ne peuvent plus obtenir moins de 1,10 % sur 20 ans alors que sur cette durée, les taux étaient encore négatifs quelques semaines auparavant. En ce qui concerne les taux moyens pour cette durée, on s’éloigne du taux plancher de 1 % qu’il était encore possible de constater en janvier. Pour un dossier déposé au mois de mai, un emprunteur peut obtenir entre 1,50 % et 1,70 %.
La région Nord reflète bien cette période de hausse. Entre mars et juin 2022, les crédits immobiliers connaissent une inflation, notamment pour le segment sur 25 ans. En effet, celui-ci passe de 1,50 % à 1,90 % (+0,40 point).
Si l’on s’intéresse à l’évolution des taux minimums sur la même période, le bilan est relativement similaire. On constate une forte progression sur les 35 indices relevés dans l’ensemble des régions françaises.
Les établissements bancaires sont contraints de répercuter le coût de l’argent sur les taux d’emprunt. Toutefois, la majorité applique des hausses maîtrisées tout en apportant davantage de vigilance quant à la sélection des dossiers des emprunteurs. Prises en étau entre la hausse du coût du crédit et des taux d’usure trop faibles, elles n’ont que peu de marge de manœuvre.
Pour rappel, le taux d’usure fixe le taux maximum légal auquel une banque peut accorder un prêt bancaire. Il est calculé tous les trimestres par la Banque de France sur la base des taux appliqués les trois mois précédents, augmentés d’un tiers. Ce taux d’usure est destiné à protéger l’emprunteur d’éventuels taux abusifs, mais dans un contexte de remontée rapide des taux il ne reflète pas la réalité du marché.
Pour obtenir un taux plus compétitif, un candidat à l’emprunt doit fournir des garanties en matière de solvabilité et d’apport personnel. La prochaine révision du taux d’usure attendue en juillet devrait néanmoins permettre de redonner de l’oxygène au marché et aux projets des acquéreurs.
Le baromètre grimpe en été
Les valeurs sont en hausse dans l’Hexagone et une vague de chaleur s’abat sur le baromètre des taux tout au long de ce troisième trimestre.
Dès le mois de juillet, les banques relèvent leurs taux pour tenter de répercuter la hausse du coût de l’argent. L’ensemble des 35 taux moyens communiqués par les banques affichent des hausses comprises entre 0,10 et 0,35 point. L’Île-de-France atteint même la barrière symbolique des 2 % pour un crédit immobilier sur 20 ans. Dans l’Est, celle-ci est même dépassée avec un taux de 2,10 % en juillet.
L’évolution faible des taux d’usure ne donne que peu de souplesse aux banques. Mais les OAT 10 ans marquent le pas et passent à 1,72 % à mi-juillet, contre 2,33 % à la mi-juin. Cette accalmie n’est que de courte durée puisque dès le 15 septembre, les OAT 10 atteignent les 2,25 %.
Sur les mois d’août et de septembre, les taux poursuivent leur ascension. En septembre, sur la durée la plus fréquemment demandée, le taux moyen sur 20 ans atteint 2 % dans la quasi-totalité des régions de France.
Il est important d’évoquer les disparités entre les établissements bancaires et les régions. Si les hausses de taux de prêts constatées semblent homogènes, les conditions diffèrent d’une banque à l’autre et varient également selon la région. Des possibilités de négociations existent surtout pour les candidats à l’emprunt qui présentent un dossier solide. Il suffit pour cela de disposer de revenus pérennes, d’un taux d’endettement bas qui ne dépasse pas 35 % et d’un apport personnel suffisant.
Une fin d’année 2022 plus contrastée
À l’image des deux trimestres précédents et même de l’année 2022, la hausse des taux se poursuit. C’est même une envolée des taux qui est observée à l’automne grâce au nouveau seuil de l’usure qui permet aux banques de se refinancer. Même si les emprunteurs peuvent constater une hausse sur la majorité des taux au cours de ce dernier trimestre de l’année 2022, les taux restent nettement en dessous de l’inflation donc favorables. Preuve avec le chiffre de l’inflation du mois d’octobre 2022 qui s’établit à 6,2 %, selon l’Insee.
C’est au mois de novembre que l’on perçoit les hausses les plus élevées. À titre d’exemple, le taux moyen pour un crédit immobilier étalé sur 10 ans dans la région Sud-Ouest s’affiche à 2,10 % à cette période, contre 1,40 % en septembre (+0,70 point).
Une fois encore, ce constat est à relativiser compte tenu de la flambée inflationniste. Si en l’espace d’un an le coût des crédits immobiliers s’est envolé, on parle surtout de retour à la normale qui oblige à un rééquilibrage des prix. En dépit de la remontée des taux et de l’inflation galopante, les Français sont restés confiants dans la pierre. En cette fin d’année 2022, le nombre de ventes se maintient à un niveau très élevé dépassant le million de transactions, preuve que les banques sont restées ouvertes au financement.
Taux immobilier 2022 par mois
- Taux immobilier janvier 2022
- Taux immobilier février 2022
- Taux immobilier mars 2022
- Taux immobilier avril 2022
- Taux immobilier mai 2022
- Taux immobilier juin 2022
- Taux immobilier juillet 2022
- Taux immobilier août 2022
- Taux immobilier septembre 2022
- Taux immobilier octobre 2022
- Taux immobilier novembre 2022
- Taux immobilier décembre 2022
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