Taxe foncière en France : un impôt injuste ?

En France, la taxe foncière représente un pilier essentiel de financement pour les collectivités locales, alimentant les services publics au bénéfice des contribuables. Calculée sur la base d'une assiette fixée par l'administration fiscale et de taux votés par les collectivités locales, cette taxe concerne les logements et les dépendances détenus par les ménages.

Une taxe variable selon les revenus et le patrimoine immobilier

Comme le montre l’Insee, en 2017, 17 millions de ménages ont été assujettis à la taxe foncière, avec un montant moyen de 660 € par logement et 1 100 € par ménage. Toutefois, ce montant varie en fonction du revenu et du patrimoine immobilier. Les 10 % de ménages les plus aisés contribuent à hauteur de 27 % du total, tandis que les 10 % ayant le patrimoine immobilier le plus élevé en supportent 37 %. Ces chiffres révèlent une progressivité de la taxe lorsqu'elle est rapportée à l'ensemble des ménages.

Cependant, cette taxation prend une forme régressive lorsqu'elle est évaluée par rapport à la valeur du patrimoine immobilier. En effet, les ménages disposant de biens immobiliers conséquents paient relativement moins de taxe foncière que les ménages moins pourvus en patrimoine.

Des gagnants et des perdants avec la taxe foncière ?

Cette tendance s'explique en partie par la valorisation obsolète des logements anciens dans les centres urbains majeurs, entraînant une sous-évaluation de la valeur locative cadastrale par rapport au marché. De plus, les régions où l'immobilier est plus onéreux et où les taux de taxe foncière sont généralement plus bas, sont souvent prisées par les ménages plus aisés, accentuant cette dégressivité de la taxation.

Il est également essentiel de considérer la variation géographique de cette taxe : les habitants en périphérie des villes, en particulier dans le Sud-Ouest et le pourtour méditerranéen, supportent une charge fiscale plus élevée que ceux résidant dans le centre des villes ou dans d'autres régions de la France.

Cependant, l'observation de la taxe foncière en fonction du patrimoine ou du revenu des ménages ne doit pas voiler sa principale vocation : celle d'être un impôt permettant de financer les services publics locaux. Cet impôt de rendement joue ainsi un rôle crucial en reliant les contribuables locaux aux services dont ils bénéficient au quotidien.