Immobilier à Paris : l'écart de prix se creuse

Depuis juin dernier, la disparité du m² entre l’arrondissement parisien le plus cher et le moins cher s’est creusée. Grâce à une étude récente publiée par Les Echos, nous allons décortiquer les origines et les impacts de ces différences de prix.

Taux Empruntis relevés le 04/12/2024

Une évolution drastique 

À Paris, la disparité de prix entre les arrondissements se creuse. En effet, entre le 6^ème, qui est l’arrondissement le plus cher (13 910 €/m²) et le 19^ème, qui est l’arrondissement le moins coûteux à 7 540 €/m² la différence est préoccupante, car bien qu’il s’agisse de la même ville le prix peut quasiment doubler.

D’après la chambre des notaires du Grand Paris, il s’agit d’un « niveau encore jamais atteint. »

Les quartiers les plus chers	Evolution sur un an	Evolution sur 5 an
Champs-Elysées	-	- 2,2 %
Saint-Thomas-D’Aquin	+ 2,29 %	+ 3,9 %
Les Invalides	- 8,4 %	+ 8,9 %
Saint-Germain-des-Prés	- 0,7 %	+ 10,8 %
Notre Dame	- 6,8 %	+ 14,3 %

 

Les quartiers les moins chers	Evolution sur un an	Evolution sur 5 an
La Goutte-d ’Or (18e)	- 10,1 %	- 11,1 %
Amérique (19e)	- 11,3 %	- 10,4 %
La Chapelle (18e)	- 10 %	- 4,8 %
La Villette (19e)	- 8,6 %	- 9,2 %
Charonne (20e)	- 11,1 %	- 10,4 %

 

Un déclin conséquent

Cette élasticité du prix au m² se traduit sur le marché par un déclin notable au niveau des transactions. Cependant, le prix moyen du m2 pour la région Île-de-France se stabilise autour de 9 500 €. Une situation qui devrait perdurer jusqu’en octobre d’après les notaires du Grand Paris.

À noter que depuis le pic de novembre 2022 qui s’élevait à 10 860 €/m², les prix étaient en chute nette de 12 %.

Pour rappel, en juin, une dizaine d’arrondissements étaient en-dessous de la barre des 10 000 €/m². De plus les quartiers les moins chers sont ceux qui ont eu les baisses les plus importantes pouvant aller jusqu’à -11 % comme à Charonne dans le 20^e par exemple.

« Les arrondissements populaires de tout l'Est parisien avaient énormément augmenté depuis cinq ans, plus que le centre de Paris » précise Thierry Delesalle, président de la commission des statistiques immobilières de la chambre des notaires de Paris.

Selon lui, les « effets de reports » ont amené les Parisiens à se diriger vers les quartiers ayant les logements les plus abordables, mais de moins bonne qualité. « Souvent, les immeubles ne sont pas de très bonne qualité, et les défauts sont répercutés dans le prix » ajoute le notaire.

Une durée de vente croissante 

« Avec environ 7 000 ventes trimestrielles, les volumes sont au plus bas depuis le deuxième trimestre 2009, c'est-à-dire il y a quinze ans » déclare Charles Flobert notaire de Saint-Maur-des-Fossés à nos aux Echos.

Comme le précise Charles Flaubert, le volume de vente concernant la petite couronne, elle ne se porte pas au mieux. En juin 2024 un relevé de Meilleurs Agents a repris la durée de vente moyenne pour les villes extra-muros : 

• Nanterre : 108 jours.
• Champigny-sur-Marne : 98 jours.
• Saint-Maur-des-Fossés : 97 jours.
• Créteil : 91 jours.
• Pantin : 84 jours.
• Courbevoie : 83 jours.
• Issy-les-Moulineaux : 76 jours.
• Noisy Le Grand : 67 jours.
• Boulogne-Billancourt : 64 jours.

En plus de ces chiffres, il est essentiel de rappeler que les taux sont également en baisse depuis quelques mois.