Lors de la conférence de presse de l'observatoire de l'immobilier de la FPI qui s'est déroulée ce mardi 14 mai, Pascal Boulanger, président de la FPI, représentant du logement neuf en France, utilise "un ton un peu grave" afin de présenter les chiffres du premier trimestre 2024 qu'il qualifie de" cataclysmiques". Il ajoute même une prédiction peu rassurante : "l'été sera chaud", si rien ne change. Les données de la construction au premier trimestre de 2024 atteignent des niveaux historiquement bas dans tous les segments du logement.
La rédaction d'Empruntis, présente à cette conférence, vous livre les détails de cette situation préoccupante.
"Si ça continue, il n’y aura bientôt plus d’offre"
Les données de la construction au premier trimestre de 2024 atteignent des niveaux historiquement bas. Les chiffres publiés par le Ministère ne laissent entrevoir aucune amélioration notable. Les autorisations de logements collectifs, au nombre de 40 600 ce trimestre, demeurent exceptionnellement basses, bien en deçà de la moyenne trimestrielle de 59 600 logements entre 2015 et 2018.
Par ailleurs, les mises en chantier de logements collectifs continuent de diminuer, enregistrant une baisse de 23 % ce premier trimestre, avec seulement 26 100 constructions débutées.
Le début de l'année 2024 s'avère encore plus difficile que la fin 2023, avec une nouvelle chute des ventes totales de logements neufs de 15,4 %. Pour la deuxième fois en six mois, un trimestre passe sous la barre des 20 000 logements vendus.
Selon Pascal Boulanger, la disparition progressive de l'offre de logements risque d'étouffer toute reprise de la demande, faute de logements correspondant aux besoins des ménages en termes de type, de localisation et de prix. Il prévoit un avenir potentiellement plus sombre que la situation actuelle.
La demande reste en deçà des attentes
La crise actuelle se caractérise par une double problématique : une diminution de la demande, même dans les zones où les besoins en logements sont importants, et une crise durable de l'offre. Bien que les conditions de financement se soient légèrement améliorées, les ventes aux propriétaires occupants continuent de décliner (- 19,9 % au cours du trimestre). Parallèlement, les ventes aux investisseurs particuliers ont chuté de plus d'un tiers.
Dans l'ensemble, les réservations nettes des particuliers ont diminué de 26,8 %. En revanche, les ventes en bloc ont augmenté de 29,4 % en raison du programme de rachat en bloc de CDC Habitat et d'Action Logement. Cependant, sur le long terme, les ventes en bloc ne compenseront pas la baisse des ventes aux particuliers en volume.
Les points marquants du marché du logement neuf dans les régions
Au premier trimestre de 2024, le marché immobilier français témoigne d'une tendance à la baisse généralisée.
- En Île-de-France, les mises en vente ont chuté de 53 %, ne laissant que 1 713 logements disponibles.
- Dans la région Hauts-de-France, les mises en vente ont subi une baisse significative de 82 %, accompagnée d'une diminution de 40 % des réservations.
- En Auvergne-Rhône-Alpes, les mises en vente ont enregistré un recul marqué de 91 %, tandis que les réservations ont diminué de 53 %.
- Le Grand Est a observé une diminution de 58 % des mises en vente et de 24 % des réservations.
- Alors qu’en Normandie, les mises en vente ont baissé de 7 %, tandis que les réservations ont chuté de 48 %.
Pour Pascal Boulanger :
« Au regard de la réglementation, de la fiscalité et de la rareté des autorisations de construire, les prix des logements neufs ne baisseront pas. Une réduction significative des taux d'intérêt ou la mise en œuvre de nouveaux dispositifs fiscaux seront nécessaires pour resolvabiliser la demande. Il faut d’abord relancer la demande pour ensuite relancer l’offre et non l’inverse comme l’État souhaite le faire. Nous vivons une crise majeure du logement (...) »
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