Crédit immobilier : quel est votre projet ?
Selon une étude du Crédit Foncier, expert de l'accession à la propriété, la part des primo-accédants qui ont profité du PTZ ou du PAS dans le neuf s'élève à 70% en 2016. Il s'agit des chiffres issus de la production de cette banque spécialisée, entre autres, sur ce segment.
Le Prêt à taux zéro et le Prêt Accession sociale sont des prêts aidés de l'Etat qui peuvent se cumuler entre eux. Ils ont pour vocation d'aider les ménages modestes et les primo-accédants à devenir propriétaires.
Le projet de loi de Finances 2018 prévoit par ailleurs la réduction de certains de ces prêts aidés dédiés à l'accession à la propriété, notamment le PTZ qui sera recentré.
L'étude du Crédit Foncier, qui finance beaucoup de profils investisseurs ou primo-accédants modestes, revient sur le nombre de ménages qui ont réalisé leur premier achat en 2016. Ainsi, 559 000 ont pu le concrétiser l'année dernière, dont 142 000 dans le neuf et 417 000 dans l'ancien. Des projets portés par le niveau des taux immobiliers qui avait atteint un plancher. Aujourd'hui, malgré une période d'augmentation, les taux de prêt immobilier reste extrêmement favorables aux projets des ménages.
Toujours selon les chiffres du Crédit Foncier, 9,2 milliards d'euros de Prêt à l'Accession Sociale (PAS) ont été octroyés l'année dernière. Cela représente 72 994 opérations. "Près de six opérations sur dix financées à l’aide d’un PAS sont réalisées dans les zones B2 et C, là où les prix de l’immobilier sont les moins élevés", remarque l'étude.
En moyenne, le montant total d'une acquisition financée avec un PAS est de 178 130 euros (+4% par rapport à 2015). La soucription d'un PAS ouvre le droit à l'APL accession. Entre 35 000 et 50 000 emprunteurs ont pu devenir propriétaires grâce à cette aide, ce qui représente environ 10% des primo-accédants en 2016. Ce véritable coup de pouce, qui constitue 1/4 d'une mensualité de prêt immobilier, est cependant dans le collimateur de Bercy. Reste à savoir s'il disparaîtra vraiment en 2018 comme le prévoit le PLF... adopté en première lecture par l'Assemblée.
En 2016, le montant total des PTZ s'est élevé à 7,4 milliards d'euros pour représenter 114 940 opérations. Ce prêt aidé enregistre une très forte progression (notamment grace à son élargissement dans l'ancien et l'augmentation du plafond de revenus par rapport à 2015) : +98% en termes d'opérations et +71% en termes de montant moyen par rapport à 2015. Ce dernier avoisine 64 400 euros. Les zones qui en bénéficient le plus sont les zones les moins tendues à savoir B2 et C.
Les coupes que souhaite effectuer le gouvernement dans les prêts aidés devraient pénaliser le secteur, selon Michel Mouillart, Professeur d’Economie à l’Université de Paris Ouest.
A l'occasion des Trophées Logement et Territoires organisés par le journal Immoweek, le professeur a estimé que les baisses souhaitées par l'Etat augmenteraient le taux d'effort des ménages et diminueraient donc leur solvabilité. Un coup dur pour le marché immobilier qui se trouve, selon lui, "à la croisée des chemins".
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