Depuis quelque temps, une tendance se dessine de plus en plus nettement sur le marché immobilier français : l'attrait pour les biens anciens. Selon le bilan Empruntis des financements entre janvier et mai 2024, cette tendance s'est encore accentuée entre 2023 et 2024, avec une hausse notable des achats de biens anciens (+4 %) et une augmentation des travaux de rénovation (+ 3 %). Quelles sont les raisons derrière cette évolution et quels en sont les impacts ?
Taux Empruntis relevés le 22/11/2024
Une préférence marquée pour les biens anciens
D’après notre dernière étude, la part des achats de biens anciens a augmenté de 4 points, passant de 85 % en 2023 à 89 % en 2024. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette préférence pour l'ancien. Tout d'abord, les biens anciens possèdent souvent un charme et une authenticité que les constructions neuves peinent à égaler. Ils se trouvent généralement dans des quartiers établis, bénéficiant d'infrastructures déjà en place et d'une vie de quartier dynamique. De plus, le potentiel de plus-value après rénovation attire de nombreux investisseurs.
Des travaux de rénovation en hausse
L'augmentation de la part des travaux dans les achats de biens anciens est une autre tendance notable. En 2024, 29 % des achats dans l'ancien incluaient des travaux, contre 26 % en 2023. Malgré une légère diminution du montant moyen des travaux (de 36 470 € à 34 764 €), leur proportion dans le prix total du logement a augmenté, passant de 15% à 17 %. Cela montre que les acheteurs sont prêts à investir dans la rénovation pour personnaliser leur bien ou pour augmenter sa valeur.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette augmentation des travaux de rénovation. La hausse des taux d'intérêt et la baisse de la valeur moyenne des logements (de 269 750 € à 240 773 €, soit -11 %) incitent les acheteurs à privilégier des biens moins chers nécessitant des travaux, plutôt que des biens neufs ou entièrement rénovés. Les incitations fiscales et les aides pour la rénovation énergétique jouent également un rôle important dans cette tendance.
Un choix économique et stratégique
La baisse de l'enveloppe globale moyenne (de 311 340 € à 277 081 €, soit -11 %) montre que les acheteurs font des arbitrages pour s'adapter à la nouvelle réalité économique. Avec des taux d'intérêt plus élevés et un pouvoir d'achat en baisse, ils privilégient l'achat de biens anciens moins chers, tout en conservant des marges de précaution pour les imprévus. Cette stratégie leur permet de sécuriser leur investissement tout en gardant une certaine flexibilité financière.
Cécile Roquelaure, directrice des études d’Empruntis, livre son sur l’avenir à court terme du marché immobilier : “Entre élections et JO, congés et télétravail, il y a fort à parier que la période sera un peu plus molle qu’à l’accoutumée. Cela va concentrer les efforts des banques sur la rentrée. En effet, il restera septembre et octobre pour finir l’année 2024 (décaissement des crédits) et nul doute que les banques auront à cœur de bien « démarrer » 2025. Les politiques devraient donc rester ouvertes, avec un soutien au pouvoir d’achat grâce aux prêts boostés (si toutefois le coût de l’argent ne progresse pas).”
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