Lors du Sommet de la construction du 19 octobre dernier, auquel la rédaction d’Empruntis a participé, le ZAN (zéro artificialisation nette) a été évoqué de nombreuses fois par les différentes parties.
Une contrainte supplémentaire en pleine crise
Depuis plusieurs mois, le marché du logement est englué dans une crise majeure qui impacte tous ses acteurs (immobilier, logement et construction). Avec le ZAN s’ajoute une contrainte supplémentaire pour les constructeurs. En effet, les chiffres du neuf sont en chute libre et rien ne semble indiquer un changement à court terme. Selon Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB) le secteur de la construction s’attend à la suppression de 150 000 emplois d’ici 2025 tant la situation est préoccupante. Alors pourquoi une telle contrainte a-t-elle été imposée aux constructeurs ?
Le ZAN : qu’est-ce que c’est ?
La lutte contre l'artificialisation des sols est devenue un enjeu crucial pour atténuer le réchauffement climatique, car les sols urbanisés perdent leur capacité à absorber le dioxyde de carbone. La loi "Climat et résilience" de 2021 s'est fixée pour objectif la "zéro artificialisation nette" d'ici 2050, cherchant à équilibrer les besoins environnementaux et les besoins de développement territorial.
L'urbanisation en France a considérablement accru l'artificialisation des terres. Selon le gouvernement, entre 1936 et 2020, la population urbaine est passée de 53 % à 81 %, couvrant aujourd'hui 22 % du territoire, contre seulement 7 % en 1936. Cette expansion a entraîné une consommation massive de terres, variant de 16 000 à 60 000 hectares par an. Selon France Stratégie, si la tendance persiste, 280 000 hectares de terres seront artificialisés. D'ici 2030, ce sera plus élevé que la superficie du Luxembourg.
Pourquoi le ZAN a-t-il été déployé ?
Les conséquences de l'artificialisation des sols sont multiples. Elle amplifie les risques d'inondations, réduit la biodiversité en détruisant les écosystèmes, contribue au réchauffement climatique en arrêtant l'absorption de CO2, entraîne des pollutions, diminue la productivité agricole et augmente les îlots de chaleur en zone urbaine.
L'étalement urbain a également un impact sur la qualité de vie, en obligeant les particuliers à passer plus de temps dans les transports, augmentant la consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre. Il aggrave la fracture sociale en reléguant des habitants à l'écart du centre-ville, désertifiant les zones périphériques et dévalorisant les petits commerces.
Selon ses défenseurs, la lutte contre l'artificialisation des sols est considérée comme essentielle pour préserver l'environnement, atténuer les effets du changement climatique et maintenir une qualité de vie équilibrée pour tous. Cependant, certains se questionnent sur la mise en place d’une telle contrainte dans un contexte aussi incertain.
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