Crise du logement : les étudiants essayent de s'organiser

La phase complémentaire de Mon Master s’est ouverte ce mardi 25 juin, mais pour certains étudiants, l’angoisse concernant la recherche d’un logement plane toujours.

La première réponse aux choix des élèves étant inscrits sur Mon Master est tombée ce 4 juin. Pour rappel, le site Mon Master a pour objectif de centraliser l’ensemble des candidatures tout en fluidifiant les démarches et le processus de recrutement des étudiants. La phase ouverte ce mardi 25 juin permet à ceux qui n’ont pas de place en master de formuler 10 nouveaux vœux dans toute la France.

En effet, la pénurie de biens à louer les contraint à s’y prendre bien en avance. La cause ?  Un marché locatif saturé. Pour une annonce de bien à louer, il n’est pas rare de voir un propriétaire avoir affaire à 60 voire 100 dossiers dans certaines métropoles selon Capital.

Un marché préoccupant

Ce stress est omniprésent chaque année et Axel, 22 ans, n’a pas pu y échapper. Interrogé par Le Monde, ce jeune a confié vouloir anticiper la situation en consultant les annonces immobilières dès le mois de mai. N’ayant pas encore la confirmation que sa candidature pour son master en urbanisme et aménagement à Nice a été retenue, il se met tout de même à la recherche d’un studio de 400 euros par mois maximum. « Je me suis dit qu’en m’y prenant à l’avance ce serait facile, mais ça ne l’est pas. Pour le moment, je n’ai pas trouvé grand-chose ou alors bien au-delà de mon budget. Je suppose que tous les appartements ne sont pas disponibles puisque tout le monde n’a pas encore son résultat définitif. »

Dans ce contexte angoissant pour beaucoup, nombreux sont ceux qui décident de se tourner vers des résidences étudiantes, moins chères que les locations du parc traditionnel, mais aussi plus conviviales et parfois plus rassurantes pour les parents.

Pour rappel, la procédure d'attribution de logement Crous concernant la rentrée 2025 a lieu du 11 juin au 2 juillet. Elle comprend 4 tours d'attribution et sera suivie d'une phase complémentaire qui commencera le 9 juillet 2024.

Paris l'eldorado des étudiants

Bien évidemment, le cas d’Axel n’est pas isolé, Le Monde est également allé à la rencontre de Manon Ribet, étudiante à Lyon, mais l’année prochaine, c’est à Paris qu’elle va intégrer un master de sciences politiques. « Je ne pensais pas que c’était si compliqué de se loger à Paris, j’ai beau avoir commencé à chercher très tôt, je n’ai toujours rien. Le marché est saturé de demandes, les loyers sont très chers. On ne me répond pas ou alors on me dit que mon dossier ne fera pas le poids », se désole Manon.

Ce qui a le plus surpris la jeune fille, ce sont les réactions le jour où, dossier en main, elle est s'est rendue à Paris pour rencontrer les agences immobilières. « On m’a presque ri au nez, explique la jeune étudiante. A chaque fois, j’ai eu une réponse similaire : ils ont trop de dossiers à traiter et ils ne prennent pas la garantie Visale. »

Un critère qui revient souvent est le désir de résider à Paris, comme Manon ils sont nombreux à quitter le nid familial pour vivre dans la capitale. « En Île-de-France, dans de nombreuses résidences, les réservations de chambres sont déjà complètement finalisées pour la rentrée », décrit par exemple Justine Delafosse, chargée de la commercialisation des logements étudiants chez le groupe Sergic Résidence. Le groupe, qui gère environ 10 000 places, observe dès ce mois de juin, de très fortes tensions locatives en région parisienne, mais aussi à Nice ou Marseille. « Si vous espérez obtenir un logement en Île-de-France, c’est vraiment maintenant ou jamais », prévient-elle.

Chez Néméa Appart’Etud ’il en est de même. « Sur 40 de nos résidences, 30 affichent déjà complets au 1er juillet prochain. Chez nous, il reste de la place dans des villes comme Dijon, Clermont, ou Montpellier », observe Alexandre Recorbet. Car oui, non seulement les étudiants recherchent plus tôt leur logement, mais face à la pénurie, ils ont aussi tendance à finaliser la signature du bail dès le mois de juillet.

Sources : Locs.services.fr