Crédit immobilier : quel est votre projet ?
Malgré une situation économique marquée par un retour de l’inflation et deux années de crise sanitaire, le marché de l’immobilier a gardé sa dynamique. Si le secteur enregistre des volumes de transactions et de financements en hausse par rapport à 2020, l’activité des crédits immobiliers reste contrastée. Empruntis dresse le bilan, dans son étude, des profils emprunteurs qui ont profité de cette période pour accéder au crédit immobilier.
Alors que les futurs propriétaires perçoivent des revenus identiques à 2020, le montant du crédit immobilier est en progression. En effet, qu’ils soient primo-accédants ou secundo-accédants, les porteurs de projet doivent emprunter plus en 2021. En comparaison à 2020, le montant du crédit augmente d’environ 6 % pour ces acquéreurs dont le pouvoir d’achat immobilier est en net recul.
Par ailleurs, la flambée des prix de l’immobilier se poursuit ce qui amène les établissements bancaires à exiger davantage de garanties. Les acquéreurs ont ainsi dû augmenter l’enveloppe destinée à l’apport personnel. Pour les primo-accédants, cela représente 3 000 euros de plus, soit une augmentation de 5 %.
En matière d’achat immobilier, la crise sanitaire et les confinements successifs ont laissé des traces. Les primo-accédants en quête d’espace se sont davantage tournés vers les maisons. En effet, 62 % des acquéreurs de résidence principale ou semi-permanente ont fait le choix d’une maison individuelle en 2021. Soit une croissance de +3 points.
La mobilité interrégionale des primo-accédants et des secundo-accédants n’a pas beaucoup évolué. En revanche, près de la moitié des acquéreurs de résidence secondaire ont préféré changer de région. Par ailleurs, la maison continue de faire rêver. On compte ainsi 79 % des secundo-accédants (+1 point) et 61 % des acheteurs de résidence secondaire (+1 point) qui envisagent d’acquérir une maison.
Le nombre de porteurs de projets d’achat immobilier locatif connaît une légère croissance en 2021 (+1 point). Mais leur choix se porte toutefois moins sur le neuf (-5 points). Un constat qui n’est pas surprenant face aux règles d’octroi de crédit imposées par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF). Les recommandations du HCSF, obligatoires à partir de janvier 2022, semblent avoir été intégrées par les établissements bancaires. Ces mesures pèsent plus lourdement sur les investisseurs locatifs, désormais limités, ainsi que sur les ménages modestes qui souhaitent emprunter.
Reste que l’évolution du marché demeure incertaine pour l’année à venir. En effet, l’envolée des prix, la pénurie d’offres et les décisions du prochain gouvernement auront des effets plus ou moins bénéfiques sur les porteurs de projet immobilier en 2022.
Toutefois, pour Cécile Roquelaure, Directrice des études chez Empruntis :
"Les banques seront toujours très volontaristes et c’est une bonne nouvelle ! Cependant, nous sommes sur un retour aux fondamentaux : chaque détail dans le profil compte, et les projets bien ficelés profiteront des conditions toujours très favorables. En effet, les taux devraient rester bas mais une lente remontée n’est pas à exclure, en raison de l’évolution conjoncturelle (OAT, inflation). Nous pourrions ainsi avoir une hausse raisonnable de 20 centimes soit un taux moyen sur 20 ans à 1.25%. Pour que cette hausse n’ait pas d’impact sur le nombre de projets, il faudrait que les prix baissent de 3%."
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