La 5ème édition des Assises nationales du Logement et de la mixité urbaine, a eu lieu le 6 juin 2023 à la Cité internationale universitaire de Paris. Cet événement permet à plus de 1 500 professionnels de l’immobilier de se réunir et d’échanger autour des réglementations en cours et à venir, de partager les nouvelles tendances et les services innovants du secteur mais aussi et surtout de créer un espace d’échange qui permette la mise en relation des différents acteurs. A cette occasion, Cécile Roquelaure, directrice des études d’Empruntis et membre du Club des Penseurs AVIV a pu prendre la parole sur la crise des logements neufs.
Taux Empruntis relevés le 23/11/2024
Un contexte difficile pour l’immobilier neuf
C’est dans le cadre d’une table ronde autour de la crise du logement neuf que le parrain du Club des penseurs by AVIV Henry Buzy-Cazaux, le délégué général de FPI France Didier Bellier-Ganière et la directrice des études d’Empruntis Cécile Roquelaure, se sont exprimés sur le contexte actuel. Et tous s’accordent à dire que le secteur de l’immobilier neuf traverse des turbulences qui menacent le marché. Parmi les difficultés rencontrées, ils évoquent notamment :
- le coût des matières premières qui explose ;
- des normes de construction toujours plus exigeantes et donc coûteuses ;
- des difficultés à trouver des terrains à bâtir ;
- la baisse du nombre de permis de construire ;
- la hausse des annulations de ventes pour refus de financement.
A cette conjoncture difficile pour l’immobilier neuf s’ajoutent :
- la suppression du Pinel en 2024. Ce dispositif incitatif permettait d’obtenir une réduction fiscale en contre partie de la mise en location d’un logement neuf sous conditions ;
- le remaniement du PTZ, prolongé jusqu’en 2027, mais qui se recentre désormais sur l’habitat collectif neuf en zone tendue. Le PTZ n’est plus éligible pour la construction de maisons neuves individuelles.
La nécessité de relancer l’investissement locatif privé
Dans son intervention, Cécile Roquelaure explique que l’accès au crédit immobilier qui permet de financer l’achat d'un bien neuf est restreint du fait que les taux immobiliers augmentent. Sans oublier les futurs disparition du dispositif Pinel et recentrage du PTZ qui compliquent la donne.
Cécile Roquelaure affirme que pour combler le besoin de loger les ménages « On a besoin des propriétaires-bailleurs. D’ailleurs, nous avons tendance à imaginer l’investisseur locatif comme une personne aisée qui détient beaucoup de biens. Mais ce que l’on a constaté avec les chiffres tirés des travaux effectués par le Club des Penseurs, c’est que le propriétaire-bailleur détient en général 1 à 2 biens uniquement. L’investissement qu’il effectue permet de loger les personnes dans le besoin et lui permet quant à lui de se constituer un patrimoine et préparer sa retraite ».
Henry Buzy-Cazaux ajoute qu’il est primordial de proposer des dispositifs incitatifs aux investisseurs locatifs et que c’est une « Erreur de miser uniquement sur les investisseurs institutionnels qui obéissent à des stratégies complexes contrairement aux ménages dont l’objectif est d’assurer leur retraite, se constituer un patrimoine et le transmettre à leurs enfants. C’est extrêmement simple et c’est éternel ».
Cécile Roquelaure rappelle néanmoins, que parmi la série de mesures annoncées par le gouvernement, l'actualisation mensuelle du taux d'usure; si elle est confirmée, est une bonne nouvelle pour les porteurs de projets, puisqu'elle permet de débloquer l'accès au crédit immobilier.
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