⏱L'essentiel en quelques mots
La loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové, dite loi ALUR, a été publiée au Journal officiel en mars 2014. Il s’agit d’une réglementation dans l’immobilier ayant pour but de favoriser l’accès, pour tous, à un logement digne et abordable. Elle encadre notamment la relation entre les professionnels de l’immobilier, les propriétaires et leurs locataires. L'essentiel des mesures de cette loi est cependant en faveur des locataires, avec :
- l'encadrement des loyers ;
- le prolongement de la trêve hivernale ;
- le raccourcissement du délai de préavis ;
- la mise en place d'un contrat type pour le bail.
La loi ALUR protège aussi les propriétaires, avec, par exemple, une garantie des loyers impayés dans certains cas précis.
Sommaire
Qu’est-ce que la loi ALUR ?
Définition
La loi ALUR (LOI n° 2014-366) est un texte législatif promulgué en mars 2014 destiné à encadrer le marché immobilier, lutter contre certaines pratiques abusives et favoriser l’innovation et la transparence. Composée de plus d’une centaine d’articles, elle régit de nombreux aspects liés au logement et s’applique en conséquence sur un public très large. Ainsi, sont concernés par cette loi de réglementation immobilière :
- les propriétaires ;
- les co-propriétaires ;
- les bailleurs ;
- les locataires ;
- les agences immobilières ;
- les garants.
Objectifs de la loi en 2024
Dès son introduction, la loi ALUR se voulait être, pour les pouvoirs publics, un instrument législatif ambitieux pour influencer le marché immobilier en France. Cela reste le cas aujourd’hui. Voici les quatre grands objectifs de la loi ALUR en 2022 :
- favoriser l’accès de tous à un logement digne et abordable ;
- lutter contre l’habitat indigne et les copropriétés dégradées ;
- améliorer la lisibilité et l’efficacité des politiques publiques du logement ;
- moderniser les documents de planification et d’urbanisme.
Comment fonctionne la loi Alur ? L’encadrement des loyers
La loi ALUR de 2014 prévoit de mettre en place un observatoire local des loyers (OLL) dans les zones tendues afin de fixer des plafonds géographiques pour les loyers. En cas de non-respect par le propriétaire, le locataire peut saisir la commission de conciliation.
Grâce aux données collectées par cet observatoire, le préfet de département fixera chaque année par arrêté en fonction du type de logement et de son emplacement, trois indicateurs de loyers :
- Loyer médian de référence calculé à partir de tous les loyers existants.
- Loyer médian de référence majoré fixe la limite maximale du loyer que peut imposer un propriétaire. Le loyer médian de référence est obtenu après ajout de 20 % au loyer médian de référence.
- Loyer médian de référence minoré, inférieur au loyer médian de 30 %, en dessous duquel le propriétaire peut demander une réévaluation du loyer.
La loi ALUR permet donc d'encadrer la hausse des prix des loyers et d’effacer ainsi les déséquilibres entre l'offre et la demande qui touchent une grande partie du parc immobilier. D'abord appliqué à Paris, l'encadrement des loyers promulgué par cette loi logement a ensuite été étendu à d’autres zones tendues.
Bon à savoir
Une zone tendue est une zone géographique avec un déséquilibre significatif entre l’offre et la demande de logements. Les loyers y sont donc très élevés, tout comme le prix des biens immobiliers, rendant compliqué pour un particulier de se loger correctement. Les communes concernées sont listées par décret (n° 2013-392 du 10 mai 2013 puis n° 2023-822 du 25 août 2023).
Le renouvellement de bail
Le propriétaire peut décider de réévaluer le montant du loyer de son logement dans la limite imposée par le dispositif d'encadrement des loyers. En effet, si le loyer actuel est inférieur au loyer médian minoré, le propriétaire peut l'ajuster en formulant, avant 6 mois au moins de la date de renouvellement du bail, une demande de réévaluation du loyer.
Le locataire peut aussi, dans le cas où le loyer est supérieur au loyer médian majoré, en demander la diminution. Il doit, lui aussi, formuler une demande 6 mois avant la date de renouvellement de bail.
Des solutions pour les ménages les plus modestes
Afin de prévenir les éventuelles difficultés de paiement, la loi ALUR a souhaité instaurer une garantie universelle des loyers (GUL). Toutefois, cette idée a été écartée au profit de la garantie Visale (visa pour le logement et l’emploi), une caution locative accordée par Action Logement.
Mise en place en janvier 2016, elle s'adresse aux personnes en situation précaire, comme les travailleurs en CDD, en apprentissage ou en intérim, dont le loyer ne dépasse pas 1 500 € par mois (800 € pour un étudiant) en Île-de-France et 1 300 € par mois (600 € pour un étudiant) dans le reste de la France.
D’autres dispositifs destinés à protéger les ménages modestes ont été mis en place par la loi ALUR, comme :
- la suppression des pénalités en cas de loyer en retard: en effet, avant mars 2014, certains baux prévoyaient une indemnité de retard. Cette pratique est désormais interdite ;
- la diminution du délai de prescription des loyers impayés: celui-ci est passé de 5 à 3 ans en mars 2014. Au-delà de cette durée, le bailleur ne peut plus poursuivre le locataire pour les arriérés ;
- l’extension de la trêve hivernale: auparavant fixée du 1er novembre au 15 mars, celle-ci s’achève désormais le 31 mars grâce à la loi ALUR. Pour rappel, la trêve hivernale rend impossible l’expulsion d’un ménage de son logement durant l’hiver.
Délai de préavis et restitution du dépôt de garantie
Selon que le logement se trouve en zone tendue ou non, le délai de préavis que doit respecter le locataire diffère. Vous pouvez vérifier dans quel cas vous vous situez sur le site du service public. Le délai de préavis est raccourci de 3 à 1 mois pour les logements situés dans les villes dites tendues. En revanche, dans les zones non tendues, le délai de préavis reste de trois mois.
Cependant, il subsiste quelques exceptions. Les personnes handicapées, par exemple, peuvent bénéficier du délai de préavis réduit à 1 mois si elles touchent l'allocation aux adultes handicapés (AAH). Cela peut aussi se faire si la santé du locataire, attestée par un certificat médical, justifie un changement de domicile.
Après avoir définitivement quitté le logement, la loi ALUR en location prévoit un délai maximal de 1 mois pour la restitution du dépôt de garantie si l'état des lieux initial correspond à celui de la sortie. Une pénalité de 10 % du montant du dépôt de garantie pourrait être appliquée par mois de retard en cas de dépassement.
La lutte contre l'habitat insalubre
La loi ALUR a pour objectif d'améliorer les conditions de vie des locataires qui voient leurs loyers grimper tandis que les logements se dégradent. Ainsi, les bailleurs se verront interdire tout autre achat immobilier pendant 5 ans en leur nom propre ou sous une société intermédiaire s'ils ne prévoient pas la rénovation des biens mis en location.
La loi ALUR baisse le seuil d'impayés de 25 à 15 % à partir duquel est déclenchée la saisine du juge pour la désignation d'un expert indépendant chargé d'étudier la copropriété.
Agences immobilières et syndics de copropriété
La loi ALUR vient encadrer le métier d'agent immobilier en modifiant certaines dispositions de la loi Hoguet de janvier 1970. Depuis le 1er juillet 2015, les cartes « transaction sur immeubles et fonds de commerce » et « gestion immobilière » sont délivrées par la chambre de commerce et d’industrie territoriale (CCIT) et les durées de validité de celles-ci ont été réduites à 3 ans. La loi ALUR met l'accent sur l'importance de la formation des agents immobiliers avec la création d'un conseil national de la gestion immobilière et d'un code déontologique pour régir le métier.
Concernant les copropriétés, celles-ci sont dans l'obligation de s'inscrire sur un registre unique national d'immatriculation des copropriétés. Elles doivent également renseigner une fiche synthétique qui recensera toutes les informations essentielles relatives au logement (données financières et techniques). Cette fiche devra obligatoirement être annexée au compromis de vente. Plus encore, les annonces immobilières devront mentionner :
- la copropriété et son nombre de lots ;
- le montant annuel des charges ;
- si elle fait l'objet de procédures destinées aux copropriétés « en difficulté ».
Qui est concerné par la loi ALUR ?
La loi ALUR du 24 mars 2014 concerne principalement les propriétaires bailleurs, avec des obligations renforcées comme le bail type et l’encadrement des loyers dans certaines zones. Elle vise aussi les locataires, protégés par des règles sur les charges récupérables et les garanties.
Les copropriétaires sont impactés par une meilleure transparence dans la gestion des immeubles. Quant aux professionnels de l’immobilier, ils doivent respecter de nouvelles normes comme l’affichage des honoraires. Enfin, elle touche les collectivités locales, avec des outils pour améliorer l’aménagement urbain et limiter la spéculation foncière.
Bon à savoir
La loi ALUR, en favorisant la transparence dans les transactions immobilières, peut être particulièrement utile pour les futurs acquéreurs. Avant de vous engager dans l’achat d’un bien, il est aussi crucial d’évaluer votre capacité financière grâce à un simulateur de prêt immobilier. Cette étape permet d’estimer les mensualités et de comparer les options de financement pour votre crédit immobilier.
Qu’a changé la loi ALUR sur la vente de mon logement ?
La loi ALUR a aussi des conséquences sur la procédure de vente d’un bien immobilier. Depuis son entrée en application, elle impose en effet de joindre certains éléments au compromis de vente, parmi lesquels :
- les documents à propos de la situation personnelle du vendeur (adresse, livret de famille, etc.) ;
- les documents justifiant de la propriété du bien vendu (titre de propriété, taxe foncière, etc.) ;
- les documents relatifs aux éventuels travaux réalisés pour le logement ;
- le certificat loi Carrez (mesurage du lot vendu) ;
- le dossier de diagnostic technique (DDT).
Quels sont les avantages de la loi ALUR ?
Globalement, la loi ALUR a donc pour objectif d’équilibrer les droits et devoirs de chacun tout en garantissant un habitat plus accessible et durable. Les avantages pour chaque partie sont nombreux.
- Pour les locataires, plus de clarté et de confort : des dépenses transparentes grâce au bail type, à l’encadrement des loyers et à une régulation claire des charges. Des logements décents garantis pour une meilleure qualité de vie.
- Pour les propriétaires et bailleurs, simplicité et sécurité : des pratiques standardisées avec le bail type et les diagnostics obligatoires pour réduire les litiges. Des démarches facilitées grâce à la numérisation et aux outils de gestion.
- Pour les copropriétaires, transparence et sérénité : une gestion optimisée des copropriétés pour éviter les abus de syndic et assurer une organisation efficace.
- Pour l’aménagement urbain, un futur mieux organisé : un contrôle renforcé des loyers et des préemptions pour une gestion urbaine équitable. Un soutien au logement social et une limitation de l’artificialisation des sols pour un développement durable.
En bref
La loi ALUR, à travers ses nombreuses dispositions, encadre depuis 2014 les pratiques immobilières. Elle permet de protéger les particuliers contre l’emballement du marché dans les zones tendues, mais applique, dans le même temps, de nouvelles contraintes aux propriétaires.
Les principaux effets de la loi ALUR pour les locataires sont :
- l’encadrement des loyers dans certaines zones ;
- la mise en place d’un contrat de bail type ;
- la fin des pénalités pour les loyers en retard ;
- l’extension de la trêve hivernale.
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