Maison passive : comprendre la définition et les principes

Maison passive : définition

Une maison passive est un logement dont les besoins énergétiques sont très faibles (inférieurs à 15 kWh/m²), alors que la plupart des constructions aujourd’hui se situent à 50 kWh/m². Cette consommation d’énergie réduite n’empêche pas un confort intérieur important, grâce à l’optimisation de :

• l’exposition et des surfaces vitrées pour utiliser au maximum les apports solaires ;
• l’isolation ;
• la ventilation.

Le concept de maison passive est né en Allemagne à la fin des années 80, avec le projet d’une habitation autonome énergétiquement.

Qu'est-ce qui caractérise une maison passive ?

Au-delà des certifications existantes, la maison passive se reconnaît grâce à plusieurs caractéristiques.

Une conception bioclimatique

La maison passive exploite au maximum les principes du bioclimatisme pour maximiser les apports solaires. Elle comporte notamment d’importantes surfaces vitrées pour capter le rayonnement solaire et chauffer ainsi naturellement la maison en hiver. L’été, des débords de toits bien calculés limitent la surchauffe. 

Généralement, la chaleur solaire est complétée par une solution de chauffage, mais qui sert plus en appoint (poêle à bois ou à granulés, pompe à chaleur…).

L’isolation renforcée

L’autre caractéristique de la maison passive est son isolation offrant une grande résistance thermique. L’étanchéité à l’air de la bâtisse est également primordiale, afin de conserver la chaleur (ou la fraîcheur l’été) à l’intérieur. Les isolants les plus performants sont donc utilisés, en forte épaisseur.

L’importance de la ventilation

Enfin, la maison passive dispose d’un système de ventilation mécanique contrôlée à double flux (VMC) qui compense l’étanchéité à l’air. Ce système permet de renouveler l’air intérieur facilement tout en régulant la température intérieure.

Quels sont les avantages d’une maison passive ?

Les avantages d’une maison passive sont nombreux :

• une quasi-autonomie énergétique pour les besoins en chauffage (il faut quand même une source d’énergie pour alimenter les appareils domestiques) ;
• un grand confort de l’air intérieur, grâce à la VMC double flux ;
• une excellente isolation qui préserve le confort thermique été comme hiver ;
• une valeur patrimoniale renforcée par les économies d’énergie qui rendent ce type de logement souvent plus facile à vendre.

Quels sont les inconvénients d’une maison passive ?

La maison passive est plus chère à construire : elle nécessite des matériaux spécifiques et une conception particulière qui demande l’intervention de professionnels spécialisés. Mais cet investissement est généralement rapidement amorti par les économies d’énergie générées à l’usage. 

Un autre inconvénient est de devoir s’adapter aux contraintes du terrain et de l’environnement local : on ne peut pas construire une maison passive n’importe où.

Enfin, l’étanchéité à l’air du bâtiment et la VMC double flux peut entraîner une certaine sécheresse de l’air intérieur.

Quels sont les labels de certifications d’une maison passive ?

Plusieurs labels et certifications de maison passive existent, fixant des seuils de consommation et de besoin en chauffage intérieur ainsi que d’étanchéité à l’air. Le plus connu est le label bâtiment passif ou PassivHaus. Attribué par l’association La Maison du Passif, il impose :

• un besoin de chauffage intérieur limité à 15 kWh/m² ;
• une consommation d’énergie primaire inférieure à 120 kWh/m²a ;
• une étanchéité à l’air maximale de 0,6 /h ;
• une fréquence de surchauffe intérieure supérieure à 25°C moins de 10 % de l’année.

Le label se décline en 4 niveaux de performances selon les seuils observés.

Quelles sont les étapes clés pour construire une maison passive ?

Construire une maison passive suit les mêmes étapes que pour une maison classique. C’est au moment de la conception qu’il faudra être le plus vigilant afin de respecter tous les critères de passivité requis.

1. Conception de la maison, en optimisant l’exposition au soleil et la compacité du bâtiment.
2. Choix des matériaux performants et de la technique constructive (l’ossature bois est souvent privilégiée pour son efficacité en la matière).
3. Sélection du mode de chauffage et des équipements (chauffe-eau, ventilation…) dans l’optique de consommer le moins possible d’énergie.
4. Construction de la maison.
5. Test d’étanchéité à l’air pour valider l’étude thermique et réceptionner les travaux.

À qui faire appel pour construire une maison passive ?

La conception d’une maison passive étant très particulière, il est préférable de s’adresser à des professionnels spécialisés dans ce domaine. Il peut s’agir d’un architecte, d’un maître d'œuvre ou d’un constructeur de maisons individuelles. L’association La Maison du Passif délivrant en France le label PassivHaus propose par exemple un annuaire de professionnels partenaires.