⏱L'essentiel en quelques mots
Le DPE est devenu un outil incontournable dans l’univers de l’immobilier. Il est désormais obligatoire de le fournir avant toute vente ou mise en location. Il permet aux acheteurs ou aux locataires potentiels d’obtenir un état des lieux préalable de l’efficacité thermique du logement, de son niveau de confort et de la consommation d’énergie qui s’y rapporte. Pour les habitations dont le rapport révèle une faible efficacité énergétique (passoires thermiques), plusieurs solutions existent pour améliorer le DPE :
- l’isolation (notamment des murs et des plafonds) est la priorité à envisager pour une amélioration notable de la performance thermique ;
- le remplacement des menuiseries (fenêtres, porte-fenêtres) est également à considérer (pose de double vitrage) ;
- les anciens systèmes de chauffage (gaz, fioul) doivent être remplacés par des dispositifs utilisant les énergies renouvelables ou à défaut par des radiateurs électriques.
- l’installation d’une ventilation double flux est également importante pour augmenter l’étiquette énergétique ;
- plusieurs aides des pouvoirs publics permettent de réduire le coût de ces différents travaux.
Sommaire
- Passoire thermique : pourquoi est-il indispensable aujourd’hui d’améliorer son DPE ?
- Consommation énergétique : quels sont les seuils pour passer d’une classe à une autre ?
- Astuces : quels travaux pour augmenter le DPE ?
- Combien coûtent les travaux de rénovation énergétique ?
- Quelles sont les aides pour réaliser vos travaux de rénovation énergétique ?
- Ce que vous devez retenir pour améliorer votre DPE
Passoire thermique : pourquoi est-il indispensable aujourd’hui d’améliorer son DPE ?
La généralisation du diagnostic de performance énergétique (DPE) a mis en lumière les problèmes posés par les passoires thermiques.
Qu’appelle-t-on passoire thermique ?
Une passoire thermique désigne une habitation qui présente une consommation énergétique élevée notamment en matière de chauffage et de climatisation du fait entre autres d'une isolation défaillante. Elle se caractérise par les plus mauvaises étiquettes énergétiques sur le rapport du DPE à savoir les lettres F ou G. Même si ce type de logement n'est pas forcément considéré comme insalubre, il engendre d'importants coûts d'énergie et un confort réduit qui peut rendre son occupation difficile.
Des obligations qui contraignent les propriétaires
L’observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE) estime aujourd’hui à 5,2 millions le nombre de passoires thermiques en France. Devant l’importance de ce chiffre le législateur multiplie les actions visant à améliorer l’efficacité énergétique globale du parc immobilier national. Parmi les dernières mesures prises, la loi “Climat et résilience” de 2021 a entériné de nouvelles dispositions contraignantes pour les propriétaires de passoires thermiques :
- depuis 2021, ceux-ci ne peuvent déjà plus augmenter les loyers si des travaux de rénovation énergétique n’ont pas été entrepris ;
- les logements excédant une consommation énergétique de 450 kWh/m²/an sont considérés comme indécents depuis 2023 et ne peuvent plus être loués ;
- une interdiction de location graduelle est également planifiée. Elle concernera les logements classés G dès 2025 puis les logements classés F en 2028. Les logements classés E ne pourront plus être loués en 2034 mais ils ne sont pas considérés comme des passoires thermiques ;
- en plus du DPE qui devient opposable, il est désormais obligatoire de réaliser un audit énergétique avant la vente afin que l’acheteur dispose en toute transparence de l’ensemble des informations sur la performance énergétique du bien.
Consommation énergétique : quels sont les seuils pour passer d’une classe à une autre ?
Le vendeur ou le bailleur d’un bien immobilier a l'obligation de transmettre le DPE à l'acquéreur ou au locataire avant toute transaction ou mise en location. Ce rapport doit être établi par un diagnostiqueur certifié et comprend notamment des informations sur les caractéristiques thermiques du bien ou encore sur les équipements de chauffage utilisés.
Le DPE fournit des estimations précises pour 2 types de données autrefois distinctes mais qui sont désormais combinées :
- la consommation énergétique du logement exprimée en kWh/m²/an ;
- les émissions de gaz à effet de serre exprimées en kgeqCO2/m²/an (étiquette climat).
Les données relevées sont ensuite mises en rapport avec le barème établi comprenant 7 étiquettes avec des seuils croissants allant de A (le moins énergivore) à G (le plus énergivore).
Les seuils pris en compte ont récemment évolué, depuis l'élaboration du "nouveau DPE" en 2021 abaissant encore le niveau des seuils et combinant désormais les 2 types de données en un seul barème.
Les anciennes données restent cependant encore utilisées pour l'instant par certains professionnels du secteur même si ceux-ci ont dans ce cas l'obligation d'indiquer sur le rapport la mention "DPE ancienne version".
Voici les différents seuils (anciens et nouveaux) pour passer d’une classe énergétique à l’autre sur le DPE :
Étiquette énergie |
Ancien DPE Consommation d’énergie en kWh/m²/an |
Ancien DPE GES en kgeqCO²/m²/an |
Nouveau DPE Consommation d’énergie en kWh/m²/an |
Nouveau DPE GES en kgeqCO²/m²/an |
---|---|---|---|---|
A |
< ou = 50 |
< ou = 5 |
< ou = 70 |
< ou = 6 |
B |
de 51 à 90 |
de 6 à 10 |
de 71 à 110 |
de 7 à 11 |
C |
de 91 à 150 |
de 11 à 20 |
de 111 à 180 |
de 12 à 30 |
D |
de 151 à 230 |
de 21 à 35 |
de 181 à 250 |
de 31 à 50 |
E |
de 231 à 330 |
de 36 à 55 |
de 251 à 330 |
de 51 à 70 |
F |
de 331 à 450 |
de 56 à 80 |
de 331 à 420 |
de 71 à 100 |
G |
> 450 |
> 80 |
> 420 |
> 100 |
Astuces : quels travaux pour augmenter le DPE ?
Plusieurs types de travaux peuvent être envisagés pour améliorer la classification énergétique du DPE d’une maison ancienne.
Isoler les murs, le plafond et le sol
L'isolation constitue le principal axe d'amélioration pour la performance énergétique d'une maison avant même d’envisager un remplacement de chauffage, notamment pour les logements anciens construits avant 1974. Une isolation défectueuse est en effet majoritairement responsable des ponts thermiques et des déperditions de chaleur entraînant une surconsommation énergétique.
D'après les chiffres de l'ADEME (agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), la majorité des pertes se font par la toiture (25 à 30 %), les murs (20 à 25 %) et dans une moindre mesure le plancher (7 à 10 %). L'isolation des murs et de la toiture est alors une priorité pour tout propriétaire souhaitant améliorer l'étiquette énergétique de son bien. Le coût de l'isolation varie en fonction de différents paramètres :
- la surface à isoler ;
- les matériaux choisis (laine de verre, laine de roche, chanvre, ouate de cellulose, etc.) ;
- la technique d'isolation (l’isolation par l’extérieur étant plus efficace mais aussi plus onéreuse que l’isolation par l’intérieur) ;
- l'épaisseur d'isolant utilisée déterminée par les niveaux de résistance et de conductivité thermique de l’isolant.
Changer les fenêtres et porte-fenêtres
Les menuiseries sont pour leur part responsables de 10 à 15 % des déperditions de chaleur d’une maison selon l’ADEME. Une perte thermique loin d’être négligeable lorsqu’on souhaite améliorer l’efficacité énergétique du logement. Il convient alors de remplacer les anciennes fenêtres et porte-fenêtres en simple vitrage par de nouvelles menuiseries en double voire en triple vitrage (le double vitrage est généralement suffisant).
Les anciennes fenêtres en bois abîmées ou gondolées laissent par ailleurs passer l’air. Il est également préférable de les remplacer par des menuiseries en alu ou en PVC. Si dans une maison, le remplacement de fenêtres ne pose aucun problème, dans certains immeubles, il peut être nécessaire de demander l’accord de la copropriété voire de la mairie lorsque ce changement impacte l’apparence du logement et donc de la copropriété dans son environnement extérieur.
Changer le système de chauffage
Le renouvellement du système de chauffage est un autre élément clé pour améliorer l'efficacité énergétique du logement. Celui-ci peut être plus ou moins important selon les situations. Certains cas de figure impliquent un remplacement intégral de la source d'énergie utilisée avec par exemple l'investissement dans un chauffage utilisant des énergies plus propres (il est notamment possible d’améliorer le DPE avec un chauffage électrique) ou des énergies renouvelables (pompe à chaleur, poêle à granulés).
C'est notamment le cas lorsque le dispositif existant est très ancien et utilise des combustibles fossiles comme le gaz ou le fioul, ceux-ci dégradent fortement la note du DPE et dont l'installation n'est désormais plus possible avec les nouvelles réglementations thermiques. Il est même possible de faire d'une pierre deux coups en optant pour une solution mixte permettant également de produire de l'eau chaude sanitaire (chauffage solaire notamment).
Dans d'autres cas, quelques travaux de moindre importance sur l'installation existante peuvent suffire à améliorer le DPE comme par exemple l'installation de robinets thermostatiques ou le calorifugeage des tuyaux du système de chauffage.
Ajouter des régulateurs thermiques individuels
En plus du remplacement du système de chauffage, l'installation de thermostats programmables ou de robinets thermostatiques connectés constitue d'autres solutions complémentaires simples et peu onéreuses pour améliorer le confort thermique intérieur et réguler la chaleur des radiateurs. Relativement simples à installer, ils peuvent ainsi permettre une réduction supplémentaire de la consommation énergétique de l'ordre de 5 à 15 % selon les données publiées par l'ADEME. Enfin, des thermostats automatiques sont également disponibles afin de paramétrer les systèmes de chauffage dans la journée pour une régulation intelligente pendant les périodes d'absence.
Améliorer la ventilation du logement
L'amélioration de l'isolation doit aller de pair avec la réfection du système de ventilation si celui-ci est obsolète ou défaillant. Un mauvais renouvellement de l'air entraîne en effet l'apparition de la condensation. Les murs retiennent alors l'humidité et sont ainsi plus difficiles à chauffer malgré l'isolation, ce qui provoque une surconsommation énergétique. Une ventilation efficace permet alors de mieux emmagasiner la chaleur et donc de consommer moins d'énergie. Pour un renouvellement de l'air optimal améliorant le DPE, la meilleure solution consiste à installer une VMC double flux qui permet une évacuation efficace de l'humidité tout en éliminant les polluants nocifs pour la santé à l'intérieur (composés organiques volatils notamment).
Combien coûtent les travaux de rénovation énergétique ?
Le coût de la rénovation énergétique d'un logement dépend de nombreux paramètres parmi lesquels sa superficie, son degré de vétusté, le type de travaux à réaliser ou encore les tarifs pratiqués par les artisans. D'une manière générale cependant, on peut considérer que les prix moyens des travaux d'amélioration du DPE s'échelonnent entre 500 à 1 000 € le m². Pour améliorer le DPE d’un appartement de taille moyenne, il faut ainsi compter entre 25 000 et 50 000 € et environ le double pour un maison de taille standard (de 50 000 à 100 000 €).
Concernant la répartition des travaux, il faut compter en moyenne :
- entre 20 et 110 € du m² pour l'isolation intérieure et de 45 à 240 € du m² pour une isolation extérieure ;
- entre 250 et 1 600 € par ouverture pour un remplacement de fenêtres par du double vitrage ;
- entre 300 et 1 600 € pour une VMC simple flux et entre 2 700 et 7 800 € pour une VMC double flux ;
- entre 2 500 et 15 000 € pour un nouveau chauffage au bois ;
- entre 3 500 et 20 000 € pour l'installation d'une pompe à chaleur ;
- entre 3 000 et 20 000 € pour une installation de chauffage solaire.
Pour une rénovation plus légère (par exemple en installant des robinets thermostatiques connectés ou des thermostats programmables), un budget de 200 à 500 € par m² peut être anticipé.
L'audit énergétique fourni par le vendeur d'un logement considéré comme une passoire thermique permet d'obtenir un premier ordre d'idées quant au montant global des travaux à effectuer. Il est cependant toujours préférable de solliciter des devis auprès de différents artisans spécialisés pour obtenir des tarifs plus précis.
Quelles sont les aides pour réaliser vos travaux de rénovation énergétique ?
Compte tenu du coût important représenté par certains de ces travaux, les pouvoirs publics ont mis en place des aides financières pour la rénovation énergétique afin d’inciter les propriétaires à entreprendre ces démarches.
MaPrimeRenov
Succédant au crédit d'impôt à la transition énergétique (CITE), MaPrimeRénov' est la principale aide à destination des propriétaires et des copropriétaires pour les travaux d'amélioration énergétique. Versée par l'agence nationale de l'habitat (Anah), son montant est basé sur la nature des travaux entrepris et le niveau de revenus du ménage avec 4 catégories différentes de bénéficiaires matérialisées par des couleurs (bleu, jaune, rose et violet).
L’aide Habiter Mieux Sérénité
L'aide MaPrimeRénov' Sérénité a pour objectif d'aider les ménages aux revenus modestes et très modestes à financer leurs travaux de rénovation énergétique. Pour les foyers aux revenus les plus modestes, cette aide peut atteindre jusqu'à 50 % HT du montant des travaux dans la limite de 15 000 €. Pour les ménages aux revenus modestes, elle atteint 35 % du montant des travaux HT dans la limite 10 500 €.
Les CEE
Les fournisseurs d'énergie comme Total, Engie ou EDF proposent des aides financières aux particuliers réalisant des travaux de rénovation énergétique à travers le mécanisme des certificats d'économies d'énergie (CEE). Ces aides peuvent prendre diverses formes, telles que des diagnostics énergétiques, une mise en relation avec un professionnel qualifié RGE, un prêt à taux bonifié ou encore la prime énergie. Les montants sont là encore dépendants du type de travaux et des revenus du foyer.
L’éco-prêt à taux zéro
Les propriétaires d'habitations construites depuis plus de 2 ans peuvent solliciter un éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) pour effectuer des travaux de rénovation permettant de réduire la consommation d'énergie du logement. Ces prêts sont octroyés sans intérêt (ils sont pris en charge par l'Etat), sans conditions de ressources et sans avance de fonds. Ils peuvent atteindre jusqu'à 50 000 € remboursables sur 20 ans au maximum.
La TVA à 5,5 %
Les propriétaires d'un logement de plus de 2 ans réalisant des travaux permettant d'améliorer le DPE peuvent bénéficier d'une TVA à taux réduit à 5,5% à la fois sur les matériaux et sur la main-d'œuvre. Pour ce faire, il convient néanmoins de faire réaliser les travaux et l'achat de matériaux par un artisan agréé RGE.
Les aides des collectivités locales
Certaines collectivités locales mettent en place des dispositifs d’aides spécifiques à l’échelle locale selon leurs objectifs politiques locaux. C’est le cas par exemple de l'exonération partielle ou totale de taxe foncière pendant 3 ans pour les propriétaires réalisant des travaux de rénovation énergétique. Pour connaître les modalités, il convient de se rapprocher directement de la commune, du département ou de la région de rattachement de son lieu de résidence.
Ce que vous devez retenir pour améliorer votre DPE
Différentes solutions s’offrent à vous pour améliorer votre DPE si votre logement est considéré comme passoire énergétique :
- Attardez-vous bien sur les informations mentionnées sur le DPE et sur l’audit énergétique obligatoire en cas de vente.
- Sollicitez des devis auprès de professionnels de la rénovation énergétique pour éviter les surprises et vous faire une idée précise du montant des travaux.
- Prévoyez en priorité la refonte de l’isolation (murs et plafond notamment) qui est l’élément indispensable pour l’efficacité de tout autre travaux.
- Envisagez un remplacement des menuiseries obsolètes notamment celles en bois et en simple vitrage.
- Installez si possible une VMC double flux pour empêcher le refroidissement des murs à cause de l’humidité.
- Remplacez les anciens chauffages utilisant des combustibles fossiles par des systèmes utilisant les énergies renouvelables.
- Sollicitez les aides des pouvoirs publics pour réduire le coût des travaux en passant par un artisan agréé RGE.
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