Malgré un soutien accru de la part de l’Etat, au travers de plusieurs aides, les Français ont perdu en pouvoir d’achat. Selon un rapport de l’Insee publié lundi dernier, la situation économique des ménages ruraux et modestes s’est davantage aggravée, depuis début 2021, que celle du reste de la population. Sur la période de janvier 2021 à juin 2022, les prix du carburant et de l’énergie ont littéralement explosé. En cause, un contexte inflationniste en Europe, aggravé par « la guerre en Ukraine », combiné à « la reprise du commerce mondial après la crise économique due à l'épidémie de Covid-19 ». Sur cette période, les prix moyens de l’essence et du diesel étaient respectivement 20 % et 24 % plus élevé que leurs équivalents de 2020. De leur côté, les prix de l'énergie ont augmenté de 18 % ; dans le détail : +37 % pour le gaz, +5 % pour l’électricité et +41 % pour le fioul domestique.
Les ménages urbains, notamment parisiens, davantage épargnés
L’Insee calcule que les ménages ont perdu, en moyenne « 720 € » sur la période 2021-2022. Mais certains ont plus perdu que d’autres. La baisse de pouvoir d'achat des ménages ruraux vivant hors "unité urbaine" « est plus grande que celle des autres ménages », car ils ont perdu en moyenne 910 € (soit 190 € de plus). En ce qui concerne les résidents des communes de moins de 20 000 habitants, ils ont dû se passer, en moyenne, de « 780 € », contre « 650 € » pour ceux résident dans des communes de 200 000 à deux millions d’habitants. Les ménages les moins impactés sont ceux vivant en agglomération parisienne, car ils ne sont « qu’à » 580 € en moins. Plusieurs causes expliquent cet écart :
- la voiture n’est pas le mode de transport privilégié en agglomération parisienne, outre les trajets courts
- l’utilisation du gaz ou de l’électricité est généralisée en ville, là où le fioul et le bois sont plus répandus hors agglomération. Or, ces deux modes de chauffage ont fait l'objet d'aides beaucoup plus tardives, non prises en compte dans cette étude.
Un coup aux ménages modestes, malgré un soutien accru
L'Insee note également que les ménages modestes ont davantage été aidés que les ménages plus aisés. "Les 30 % des ménages les plus pauvres" ont ainsi bénéficié "d'une compensation de 170 euros" en moyenne, contre "60 euros" pour les 30 % des plus aisés. Du fait de cette aide, "les 10 % de ménages les plus pauvres perdent en moyenne 300 euros entre janvier 2021 et juin 2022 ; et les 10 % de personnes juste au-dessus de la médiane des 770 euros et les 10% les plus aisés, 1 230 euros", écrit l'Insee. Mais en dépit de ce soutien accru, les 30 % de ménages les plus modestes accusent une perte de leur revenu disponible deux fois supérieure à celle des 30 % des ménages les plus favorisés. Cela s’explique car les dépenses d’énergie et de carburants « représentent pour les ménages les plus modestes une plus grosse part de leur revenu disponible que pour les autres ménages ». Concrètement : même si l’aide qui leur a été fournie est plus importante, leur budget dédié au chauffage et aux déplacements est tellement important que la perte de pouvoir d’achat reste, au vu de leur revenu, plus importante.
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