Conso : pourquoi les prix augmentent alors que l'inflation ralentit ?

La hausse des prix à la consommation en France ralentit ! Estimée à 5,9% en août, l’inflation diminue à 5,6% sur un an pour le mois de septembre. Pourtant, le prix des denrées alimentaire explose, tandis que la zone euro fait face à une montée inflationniste record. Des signaux contraires, qui s’expliquent en partie par le ralentissement général des prix des services et de l’énergie dans l’hexagone.

Dans un rapport datant du 14 octobre, l’Insee confirme ses estimations quant à la baisse de l’inflation. Calculée à 5,9 % pour le mois d’août, elle passe à 5,6 % sur le mois de septembre. Une diminution majoritairement due au "Ralentissement des prix des services (3,2 % contre 3,9 %), provoquée « du fait du repli saisonnier plus marqué que l’année dernière des prix de certains services liés au tourisme", selon l’Insee.

C’est également le cas des prix de l’énergie et de l’essence, qui continuent de diminuer depuis 3 mois (-2.6 % contre -3.9 % en août). Une baisse qui s’explique par l'entrée en vigueur depuis le 1er septembre d'une remise de 30 centimes sur le litre de carburant, ainsi que par la mise en place par le gouvernement du gel des prix de l’énergie jusqu’en janvier 2023. A noter néanmoins qu’avec la pénurie d’essence actuelle en France, les prix à la pompe ont d’ores et déjà commencé à augmenter.

Une hausse continue du prix des denrées alimentaires

En ce qui concerne les augmentations des produits manufacturés, ils restent stables, passant de 3,5 % à 3,6%. Mais malgré ces résultats encourageants, les prix des denrées alimentaires, eux, continuent de flamber, passant de 7,9 % en rythme annualisé en août à 9,9 % pour septembre. Une hausse de l’inflation alimentaire qui frôle les 10%, avec des répercussions directes sur le budget des ménages. Certains produits de première nécessité ont vu leurs prix exploser : +29 % pour la viande surgelée, +20 % pour les pâtes, ou +15 % sur l’huile et le beurre par exemple.

Un ralentissement probablement temporaire

Enfin, l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), qui sert de base de comparaison au niveau européen, enregistre de son côté une hausse de 6,2 % sur un an, mais reste aussi en baisse de 0,5 %. Avec une montée inflationniste généralisée en Europe, due en partie à la guerre en Ukraine, il est difficile d’imaginer que cette baisse de l’inflation puisse perdurer. De l’avis même du ministre de l’économie Bruno Le Maire, ce ralentissement n’est que temporaire. Dans le projet de loi de finances 2023, le gouvernement explique anticiper un réel recul de l’inflation dans le courant 2023.