Pouvoir d'achat : des fêtes de fin d'année sous le signe de l'austérité ?

Le sentiment d’un possible basculement dans la précarité gagne du terrain en France, selon une étude récente de l’IFOP. L’inflation persistante et les difficultés à boucler les fins de mois renforcent les préoccupations des foyers, notamment parmi les classes modestes et les ménages monoparentaux. De plus, en 2023, 121 617 dossiers de surendettement ont été déposés en France, une hausse de 8% par rapport à 2022.

Une précarité ressentie au quotidien

D’après l’enquête, 27 % des Français estiment qu’ils pourraient basculer dans la pauvreté, un chiffre en baisse par rapport à 2023 (30 %), mais qui reste préoccupant. Par ailleurs, 21 % des sondés craignent de devoir solliciter des associations pour se nourrir, une proportion là aussi en repli par rapport à l’année précédente. Ces inquiétudes sont particulièrement marquées chez les catégories modestes, où plus de 60 % partagent ce sentiment.

La capacité à gérer les dépenses courantes reste une préoccupation majeure. Plus d’un quart des Français déclarent avoir « souvent » du mal à faire face à leurs obligations financières. Les familles monoparentales (51 %) et les classes modestes (38 %) sont les plus touchées. À l’inverse, les foyers à hauts revenus sont peu concernés, avec seulement 7 % déclarant de telles difficultés.

Des fêtes de fin d’année marquées par l’austérité

L’impact de ces tensions financières se reflète dans les perspectives pour Noël. Si la majorité des Français prévoient de célébrer en famille, 16 % envisagent de passer les fêtes seuls. Les foyers modestes et monoparentaux sont surreprésentés parmi ceux qui fêteront Noël dans l’isolement.

Par ailleurs, 46 % des parents indiquent que leur budget pour les cadeaux de Noël sera identique à celui de l’année dernière, mais 46 % prévoient de le réduire. Parmi les ménages les plus modestes, cette proportion grimpe à 58 %. Ces restrictions budgétaires amènent également 45 % des parents à envisager l’achat de cadeaux d’occasion.

Une anxiété économique qui pèse sur l’avenir

Au-delà des fêtes, l’étude révèle une anxiété profonde concernant l’avenir. Près de la moitié des parents craignent que leurs enfants rencontrent davantage de difficultés dans leur vie future. Ce pessimisme est particulièrement fort chez les ménages modestes (79 %) et les catégories pauvres (81 %). 

Alors que l’inflation continue de peser sur le pouvoir d’achat, ces données mettent en lumière une réalité économique contrastée. Les foyers les plus fragiles, déjà éprouvés par les crises successives, redoutent plus que jamais de ne pas pouvoir répondre à leurs besoins essentiels ou de devoir compter sur la solidarité pour y parvenir.