⏱L'essentiel en quelques mots
L’isolation de la toiture est un élément essentiel de la performance énergétique d’un logement.
- D’importantes fuites de chaleur passent par la toiture si elle est mal isolée, occasionnant des dépenses d’énergie inutiles.
- L’isolation de la toiture par l’extérieur est la plus coûteuse, mais elle est aussi la plus efficace.
- Il est également possible d’isoler la toiture par l’intérieur en installant l’isolant sous les rampants lorsque les combles sont aménageables ou sur le plancher des combles s’ils sont perdus.
- L’isolant de la toiture se compose de panneaux rigides ou semi-rigides, mais on utilise aussi de l’isolant en vrac pour l’isolation des combles perdus par exemple.
- Le prix de l’isolation de la toiture dépend de la technique utilisée et varie de 20 à 60 €/m² pour l’isolation par l’intérieur à près de 200 €/m² par l’extérieur.
- Les aides de l’État peuvent permettre de financer l’isolation de la toiture.
Sommaire
Pour quelles raisons est-il important d’isoler la toiture ?
Souvent négligée au profit des murs, l’isolation de la toiture est pourtant importante. En effet, près de 30 % des pertes de chaleur passent par le toit lorsqu’il est mal isolé.
Par ailleurs, la réglementation environnementale RE2020 (qui remplace la RT2012) impose un coefficient de résistance thermique à ne pas dépasser pour la toiture :
- R > 4 à 4,4 m².K/W pour les comble aménagés (selon la zone géographique) perdus ;
- R > 4,8 m².K/W pour les combles perdus ;
- R > 3,3 m².K/W pour les toitures terrasses.
Bien isoler sa toiture permet donc de réduire sa facture de chauffage en limitant la consommation d’énergie.
Quelles sont les différentes techniques d’isolation de la toiture ?
Comme pour les murs, il est possible d’isoler le toit par l’extérieur ou par l’intérieur. Le choix de la technique dépend de l’état de la toiture (charpente et couverture), mais aussi de votre souhait d’utiliser ou non les combles.
Isolation de la toiture par l’extérieur
Cette solution est la plus efficace en termes de performance énergétique, mais aussi la plus coûteuse, sauf si elle est effectuée au moment de la construction ou si vous rénovez la couverture. Elle est recommandée pour les toits-terrasses et si vous voulez conserver votre hauteur sous plafond ou des poutres apparentes par exemple.
Les techniques sont assez complexes à mettre en œuvre et nécessitent l’intervention d’un couvreur. Le sarking consiste à placer des panneaux isolants entre la charpente et la couverture. Il est également possible de souffler de l’isolant en vrac entre les chevrons de la charpente, avec un film pare-poussière et un pare-pluie. L’isolation de la toiture par l’extérieur a l’avantage de laisser le logement habitable pendant les travaux. Vous pouvez également aménager les combles librement si vous le souhaitez. En revanche, cette solution est très coûteuse, autour de 200 €/m².
Isolation du toit par l'intérieur (combles aménageables)
L’isolation par l’intérieur est beaucoup moins chère et c’est son principal avantage. Lorsque les combles sont aménageables ou aménagés, la solution consiste à installer une couche d’isolant sous les rampants de la toiture, entre les chevrons. Un pare-vapeur permet de réduire les risques de condensation. L’ensemble est ensuite recouvert de plaques de plâtre ou de bois selon les choix esthétiques. Cette technique est économique, rapide et simple à mettre en place pour un bon bricoleur. En revanche, il y a quelques inconvénients :
- les travaux nécessitent de libérer les combles ;
- le volume habitable ou la hauteur sous plafond est diminuée ;
- les poutres de la charpente sont masquées.
Isolation des combles perdus
Lorsque les combles sont perdus ou non-aménageables, la technique est encore différente pour isoler la toiture par l’intérieur. On considère que les combles sont perdus lorsque la hauteur sous plafond est inférieure à 1,80 m ou que le plancher n’est pas suffisamment porteur. Certaines charpentes sont aussi conçues de telle façon qu’il est impossible d’aménager une pièce.
Dans le cas d’une isolation de toiture par l’intérieur, l’isolant est placé sur le plancher des combles perdus :
- posé s’il s’agit de rouleaux ou de panneaux ;
- pulvérisé ou soufflé entre les solives s’il s’agit d’un isolant en vrac.
L’avantage principal de cette solution est économique, mais cela nécessite un accès aux combles pour l’installation et le contrôle. Généralement, il faut une certaine épaisseur pour atteindre le coefficient de résistance thermique voulu.
Comment choisir le bon isolant pour la toiture ?
Résistance, conductivité et performance d’un isolant
Il existe plusieurs types d’isolants pour la toiture (ce sont généralement les mêmes que pour les murs). Pour choisir votre isolant, il faut tenir compte de deux paramètres :
- la conductivité thermique (lambda ou λ), c’est-à-dire la capacité de l’isolant à laisser passer la chaleur (elle doit être la plus faible possible) ;
- la résistance thermique (R) indique la capacité à résister à la chaleur (ou au froid).
La performance d’une isolation dépend de l’épaisseur de l’isolant, que l’on calcule en multipliant la résistance souhaitée par la conductivité de l’isolant. Ainsi, pour une résistance thermique souhaitée de 5 m².C/W, il faudra par exemple 20 cm de laine de verre ou 17,5 cm de laine de mouton.
La résistance souhaitée doit être au minimum celle imposée par la réglementation RE2020 (voir plus haut), mais rien ne vous empêche de mettre plus. Attention, pour bénéficier des aides, il faudra souvent avoir un R supérieur à la RE2020 (par exemple R=6 pour des aides sur les combles aménagés).
Les différents types d’isolants pour la toiture
Il existe trois grandes catégories d’isolants, avec chacun leurs avantages et inconvénients.
- Les laines minérales (laine de verre ou de roche) sont d’un bon rapport qualité/prix, mais leur bilan environnemental est mauvais. Elles ont aussi l’inconvénient d’offrir un faible déphasage qui limite leur utilisation dans les combles (le déphasage correspond au temps que va mettre la chaleur pour pénétrer).
- Les isolants synthétiques comme le polystyrène ou le polyuréthane sont économiques et avec de bonnes performances. Résistants à l’humidité, ils sont particulièrement adaptés à l’isolation par l’extérieur. Par contre, ils ont aussi un mauvais déphasage et une mauvaise empreinte écologique (ce sont des dérivés de pétrochimie).
- Les isolants bio-sourcés sont soit végétaux (laine ou fibres de bois, chanvre, lin, coton, liège brut, paille…) ou animaux (mouton, oie…). On inclut aussi les produits issus du recyclage comme la ouate de cellulose. Ces isolants offrent de bonnes performances thermiques et sont idéaux dans les combles, car ils évacuent naturellement l’humidité. Par contre, ils sont généralement plus coûteux.
Par ailleurs, une isolation performante ne sert à rien si la maison est mal ventilée. C’est même encore pire pour les maisons BBC étanches à l’air qui doivent être parfaitement ventilées pour ne pas créer de condensation intérieure.
Quel est le prix pour une isolation du toit ?
L’isolation d’une toiture, que ce soit par l’intérieur ou par l’extérieur, représente un certain investissement. Le prix est très variable selon la technique choisie et les matériaux sélectionnés.
En moyenne, le budget à prévoir est de :
- 20 à 60 €/m² pour isoler une toiture par l’intérieur (combles perdus ou aménageables) ;
- 180 à 210 €/m² pour une isolation de toiture par l’extérieur.
Les matériaux ont des coûts variables :
- entre 3 et 30 €/m² pour du polystyrène extrudé ;
- de 10 à 25 €/m² pour du polyuréthane ;
- entre 35 et 125 €/m² pour la fibre ou la laine de bois ;
- de 11 à 18 €/m² pour la ouate de cellulose ;
- entre 8 et 15 €/m² pour de la laine de verre ;
- de 20 à 50 €/m² pour la laine de roche.
Les aides pour financer l’isolation de la toiture
De nombreuses aides financières ont été mises en place par l’État pour aider les ménages à financer leurs travaux d’isolation de toiture. Ceux-ci doivent être réalisés par des professionnels RGE (reconnu garant de l’environnement) et les matériaux doivent répondre à des performances thermiques minimales :
- R=6 pour une isolation de combles aménagés ;
- R=7 pour l’isolation des combles perdus ;
- R=4,5 pour isoler un toit-terrasse ;
- R=6 pour une isolation par l’extérieur.
MaPrimeRénov’
Cette aide forfaitaire est possible uniquement pour les rampants (combles aménagés), les combles perdus et les toits-terrasses. Le logement doit avoir plus de 15 ans et constitue la résidence principale du propriétaire. La prime varie entre 7 et 25 €/m² pour les rampants ou plafonds de combles. Pour les toits-terrasses, la prime est de 15 à 75 €/m². Le montant est déterminé selon les revenus.
La prime énergie CEE
Contrairement aux autres, cette aide est éligible pour toutes les isolations, par l’extérieur ou par l’intérieur. Les montants sont variables et calculés selon chaque fournisseur dans le cadre des certificats d’économie d’énergie.
MaPrimeRénov’ Sérénité
Cette aide est réservée aux ménages modestes ou très modestes entreprenant une rénovation énergétique globale permettant un gain d’au moins 35 %. Les travaux sont pris en charge à 35 ou 50 % selon le montant des travaux et bénéficient de l’aide d’un accompagnateur Rénov’.
La TVA à taux réduit (5,5 %)
Le taux de TVA à 5,5 % s'applique à tous les travaux d’amélioration de la qualité énergétique et donc aux travaux d’isolation. Il est normalement appliqué automatiquement par votre artisan.
L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ)
Il s’agit d’un prêt dont les intérêts sont pris en charge par l’État, distribué par certaines banques habilitées. Il permet de financer les travaux de rénovation énergétique entre 7 000 et jusqu’à 50 000 € si vous effectuez plusieurs types de travaux (par exemple isolation des toitures et changement du chauffage). L’éco-PTZ se rembourse en 15 ou 20 ans.