Comment améliorer l'isolation de vos fenêtres pour économiser de l'énergie ?

En quoi consiste l’isolation des fenêtres ?

La bonne isolation d’un logement est essentielle pour éviter la déperdition de chaleur. Si l’on pense principalement à la toiture, aux murs, voire aux portes, les fenêtres représentent une source de perte thermique importante. Selon l’Ademe (Agence de l’environnement de la maîtrise de l’énergie), cette perte due à une mauvaise isolation des fenêtres est comprise entre 10 et 15 %.

• La réalisation d’un audit énergétique est un bon moyen de détecter les ponts thermiques d’un logement. Dans le cas où les fenêtres sont diagnostiquées comme l’une des sources de la mauvaise isolation, il est fortement recommandé de faire intervenir un professionnel. Par la suite, ce dernier peut vous proposer :
• un changement de vitrage ;
• le remplacement de la porte-fenêtre ;
• la pose d’un isolant entre le verre et l’encadrement ;
• etc.

Quels sont les avantages de bien isoler les fenêtres ?

Pour vos fenêtres, réaliser des travaux d’isolation présente plusieurs avantages. Parmi les plus notables, on peut mentionner :

• un gain de confort au quotidien ;
• une meilleure performance thermique qui engendre une réduction du montant des factures ;
• l’amélioration de la performance acoustique du logement ;
• un renfort de la sécurité du logement (vitrage anti-effraction) ;
• une revalorisation du logement pour une potentielle revente ;
• une limitation de la propagation de l’humidité.

Y a-t-il des inconvénients à l’isolation des fenêtres ?

D’une manière générale, on peut dire que procéder à l’isolation de fenêtres de son logement engendre majoritairement des aspects positifs. C’est davantage dans le choix des matériaux ou l’ampleur des travaux à réaliser que peuvent résider certains inconvénients. On peut par exemple relever :

• une perte en surface vitrée et par extension en luminosité ;
• des travaux parfois complexes à mettre en place lorsqu’il faut remplacer l’intégralité de la fenêtre ;
• un budget qui peut grimper en cas de commande de menuiseries sur mesure

Les normes et exigences à prendre en compte pour une isolation efficace des fenêtres

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il existe des exigences strictes en matière d’isolation des fenêtres. Ces normes évoluent selon la région dans laquelle vous vivez. Ainsi, pour mesurer la bonne performance énergétique d’une fenêtre, un professionnel peut s’appuyer sur cinq grandes caractéristiques :

• le coefficient de conductivité, qui permet de déterminer le niveau de conduite de chaleur de la fenêtre ;
• le facteur solaire, qui indique la capacité d’un vitrage à laisser passer les rayons du soleil, et donc la chaleur au sein du logement ;
• la résistance au vent, qui détermine la résistance à la pression et à la déformation ;
• l’étanchéité à l’eau, qui renseigne sur l'imperméabilité de la fenêtre face aux intempéries ;
• la perméabilité à l’air, qui indique le degré d’hermétisme de la fenêtre.

Quelles sont les méthodes employées pour isoler une fenêtre ?

Les méthodes employées dépendent du type d’intervention à réaliser. En fonction du diagnostic réalisé par le professionnel, plusieurs options peuvent s’ouvrir à vous.

Le changement des joints de calfeutrage

Dans certains cas de figure, il n’est pas nécessaire de procéder à une intervention conséquente. Avec l’usure, les joints d’une fenêtre peuvent s’abîmer et perdre en qualité. En résulte une perte d’étanchéité qui peut amener à la propagation du froid et de l’humidité dans votre intérieur. Le changement de joints de calfeutrage est une opération très peu coûteuse et simple à réaliser.

L’installation d’un rideau thermique

En cas de légère déperdition de chaleur, la pose d’un rideau thermique peut s’avérer une solution pratique, bien que dans les faits peu efficace. En effet, cette méthode contribue à réduire la circulation de l’air froid, mais ne corrige pas en profondeur les défauts d’une fenêtre mal isolée.

La pose de volets roulants

Autre alternative à l’entreprise de gros travaux, l’installation de volets roulants permet de lutter efficacement contre la pénétration du froid en hiver et de la chaleur en été. Simple et rapide à mettre en place, cette méthode est davantage à appliquer en complément d’un changement de fenêtre dans le cas où le logement est considéré comme une vraie passoire thermique.

Appliquer un survitrage

Un vitrage simple est généralement trop fin pour assurer une bonne isolation thermique et phonique des fenêtres. Si vous désirez pallier le problème sans entreprendre des travaux importants, la pose d’un survitrage est une solution à envisager. Ici, deux techniques sont envisageables :

la pose d’un film de survitrage, qui consiste à coller une surface plastique transparente sur les faces intérieures et extérieures de la vitre ;
la pose d’un second vitrage si l’espace le permet.

Simple vitrage ou double vitrage

Le simple vitrage n’est presque plus utilisé aujourd’hui. Ses performances thermiques et phoniques sont jugées trop faibles, raison pour laquelle le double vitrage est largement préconisé.

D’un point de vue technique, le double vitrage se compose de deux couches de verre séparées par une lame d’air ou de gaz. C’est cette configuration qui donne à la fenêtre une meilleure résistance à la déperdition de chaleur.

En clair, si vous devez remplacer vos fenêtres pour mettre votre logement aux normes, vous avez tout intérêt à privilégier du double, voire du triple vitrage.

Triple vitrage

Sans surprise, le triple vitrage offre des performances plus élevées en matière d’isolation thermique et phonique du logement. En contrepartie, le coût pour son installation est également plus élevé. Toutefois, il est unanimement admis que le triple vitrage ne présente pas un réel intérêt pour les logements qui ne se situent pas dans des régions considérées comme froides. Autrement dit, il se destine davantage à un chalet de haute montagne qu’à une villa en bord de mer.

Le changement total de fenêtre

Pour les logements les plus exposés à une déperdition de chaleur, le changement total des fenêtres doit être sérieusement envisagé. Outre le remplacement du vitrage, c’est l’ensemble de la menuiserie qui doit être changé pour garantir une parfaite isolation thermique.

Deux techniques sont réalisables lorsqu’il est question de changement total d’une fenêtre :

un remplacement partiel : seules la vitre et ses parties mobiles sont changées dans le cas où la menuiserie est encore en bon état ;
un remplacement total : l’ensemble de la fenêtre doit être changé (cadre et dormant).

Bien évidemment, cette dernière s’avère plus onéreuse et les travaux à entreprendre sont plus importants.

Quels sont les meilleurs isolants pour les fenêtres ?

Le choix du matériau isolant pour une fenêtre dépend de plusieurs facteurs. D’une part, il faut prendre en compte l’état actuel de vos fenêtres. Si votre menuiserie est en parfait état, un simple changement de vitrage et de joints peut suffire à considérablement améliorer les performances thermiques de votre logement.

À l’inverse, si vous devez procéder au changement total de vos fenêtres, vous avez tout intérêt à vous renseigner sur les différents matériaux pour garantir la bonne isolation thermique de votre logement.

Les matériaux traditionnels

Outre le verre qui sert à la pose d’un double ou d’un triple vitrage, les isolants traditionnels concernent surtout le cadre de la fenêtre. D’une manière générale, un particulier a le choix entre trois matériaux différents pour assurer la bonne isolation de ses fenêtres.

• Le bois, qui est considéré comme le meilleur isolant d’un point de vue des performances thermiques. Il est par ailleurs très apprécié pour sa dimension esthétique. En contrepartie, il faut mentionner que le bois est le matériau le plus onéreux, mais aussi et surtout le plus fragile. En effet, installer un encadrement en bois implique un entretien régulier, ce dernier étant plus sensible aux diverses intempéries.
• L’aluminium, qui se distingue par son haut degré de personnalisation (laquage, finitions, coloris, etc.) et sa grande résistance. Il permet la pose de montants très fins qui contribuent à un meilleur passage de la luminosité. L’aluminium offre également de très bonnes performances en matière d’isolation thermique. Toutefois, on peut souligner un coût assez important, un impact écologique peu favorable ainsi qu’un faible niveau d’isolation phonique.
• Le PVC, qui représente la majorité des ventes sur le marché. Son succès s’explique par son très bon rapport qualité-prix. En effet, il offre un niveau très satisfaisant en matière d’isolation thermique et phonique en plus d’être très résistant aux chocs. Par ailleurs, il ne nécessite pas d’entretien particulier. Le PVC est toutefois déconseillé pour les grandes surfaces, il n’est pas réputé pour ses grandes qualités esthétiques et est parfois critiqué pour son impact écologique.

Les matériaux synthétiques

En dehors du changement du cadre d’une fenêtre, il est possible d’intervenir directement sur le vitrage ou entre ce dernier et l’encadrement. Pour cela, on peut compter sur deux matériaux synthétiques :

• le film isolant, qui est composé en majorité de plastique et vient se coller sur les parties intérieures et extérieures du verre. Il est préconisé pour corriger des pertes de chaleur peu élevées en raison de son faible coût et de sa grande simplicité d’application ;

• les isolants à base de mousse, qui sont déposés directement dans l’espace libre entre le cadre et la fenêtre. Ces mousses expansives offrent un niveau d’isolation thermique satisfaisant et ont l’avantage d’être facilement applicables.

Les matériaux isolants innovants

Enfin, on peut mentionner deux matériaux isolants que l’on peut qualifier plus originaux :

le film à cristaux liquides, qui repose sur le même principe qu’un film isolant classique, mais se démarque par un changement de couleur en fonction de la chaleur extérieure. En résultent un meilleur filtrage de la luminosité et une amélioration sensible de l’isolation thermique ;

l’aérogel de silice, qui est un matériau extrêmement léger se situant entre le gel et le gaz. S’il offre des performances thermiques largement supérieures aux autres isolants, sa rareté et son prix restent des freins importants à sa démocratisation.

Quels sont les coûts pour isoler les fenêtres ?

Les coûts pour isoler les fenêtres d’une habitation dépendent de plusieurs facteurs. Outre les tarifs proposés par le professionnel chargé de l’installation, c’est surtout le choix des matériaux qui peut avoir un impact sur le prix de l’opération. Pour vous aider à y voir plus clair, vous pouvez trouver le tableau comparatif ci-dessous pour une fenêtre standard :

Tableau comparatif des prix en fonction des matériaux 

Matériel	Coût moyen
Double vitrage	entre 150 et 300 €/m²
Triple vitrage	entre 300 et 600 €/m²
PVC	entre 150 et 2 500 €
Bois	entre 150 et 500 € (le type de bois fait varier le prix)
Aluminium	entre 350 et 600 €
Mixte	entre 500 et 800 €
Film plastique isolant	entre 15 et 30 €
Joints de calfeutrage	entre 20 et 50 € par fenêtre

Quelles sont les aides de l'État pour faire des travaux d’isolation des fenêtres ?

Pour vous aider à isoler les fenêtres de votre logement, l’État a mis en place plusieurs dispositifs. Ces aides sont attribuées selon différents critères et leur montant dépend généralement de vos conditions de ressources. Aussi, notez que la plupart de ces aides sont cumulables entre elles.

MaPrimeRénov’

Pour bénéficier de MaPrimeRénov’, vous devez respecter plusieurs critères d’éligibilité :

• vous devez être propriétaire - bailleur ou occupant - du logement ;
• le logement doit avoir été construit il y a 15 ans ou plus ;
• c’est un artisan RGE (reconnu garant de l’environnement) doit conduire les travaux ;
• un audit énergétique doit être effectué avant le début du chantier ;
• un gain énergétique mesurable (entre 35 ou 50 % selon les cas de figure) doit être confirmé par l’audit.

Ce dispositif permet de financer en partie - voire totalement - l’isolation des fenêtres d’un logement. Si tout propriétaire peut y prétendre, il convient de mentionner que le montant accordé est directement corrélé au niveau de revenu.

MaPrimeRénov’ Sérénité

Il s’agit d’une évolution du dispositif MaPrimeRénov’. Celui-ci s’adresse plus particulièrement aux foyers les plus modestes. Si les critères d’éligibilité sont identiques, on peut mentionner qu’un accompagnement spécialisé est proposé aux demandeurs. Ainsi, vous pouvez bénéficier d’un soutien pour vous aider à effectuer les démarches administratives, à trouver un artisan RGE ou plus largement suivre le bon déroulement du chantier.

L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ)

Ce prêt destiné à la rénovation d’un logement a pour particularité de n’induire aucuns intérêts pour son souscripteur. En effet, c’est l’État qui se charge de régler ces intérêts directement auprès de l’établissement bancaire.

Le montant de l’éco-PTZ est fixé à 50 000 €. De la même manière, sa durée s’étale sur 15 ans.

Le prêt Avance Rénovation

Il s’agit d’un prêt hypothécaire destiné aux familles à faibles revenus. Il repose sur un principe simple : le remboursement du prêt ne s’effectue que lorsque le logement est revendu ou est cédé via une succession. Son montant dépend de l’âge du souscripteur, de la valeur du bien et des conditions fixées par la banque

Le chèque énergie

Si pour beaucoup le chèque énergie permet d’alléger le montant de vos factures énergétiques, sachez qu’il permet également de financer une partie de vos travaux de rénovation. Ainsi, si vous souhaitez isoler les fenêtres de votre logement, vous pouvez rémunérer en partie le professionnel RGE responsable des travaux via le chèque énergie.

La TVA à 5,5 %

Pour vous soulager financièrement dans l’isolation des fenêtres de votre logement, vous pouvez bénéficier d’une réduction sur la TVA. Pour l’obtenir, vous devez respecter certaines conditions précises concernant la typologie des travaux à effectuer. De plus, cette réduction s’applique sur la tarification du professionnel RGE venu effectuer les travaux à votre domicile. Autrement dit, si vous souhaitez acheter vous-même les isolants et le cadre des fenêtres, vous ne bénéficiez pas de cette réduction.

Les autres aides qui ne dépendent pas directement de l’État

Parmi les autres aides au financement de l’isolation thermique de vos fenêtres n’étant pas directement prises en charge par l’État, on peut relever :

les aides locales, qui dépendent de votre commune ou de votre région ;
les primes CEE, qui sont gérées par des entreprises considérées comme polluantes ;
le dispositif coup de pouce économies d’énergie, qui est financé par les acteurs du monde de l’énergie.