⏱L'essentiel en quelques mots
Le déficit foncier est un mécanisme d’optimisation fiscale qui permet de diminuer soit ses revenus globaux, soit ses revenus fonciers.
Pour bien calculer un déficit foncier, il convient de s’attarder sur certains points.
- Toutes les charges liées à la location ne sont pas à prendre en compte. Il est important de bien les identifier.
- Il faut distinguer d’une part les intérêts d’emprunt qui sont à déduire seulement des revenus fonciers et d’autre part les autres charges qui sont imputables sur les revenus globaux.
- Le déficit lié aux charges est plafonné à 10 700 € par an avec un report possible sur les six années suivantes. Le déficit provenant des intérêts d’emprunt et l’excédent de déficit (dépassement du plafond) se déduit des revenus fonciers des dix années qui suivent.
- Le déficit foncier et la LMNP permettent tous deux de déduire les charges réelles d’un bien mis en location, bien qu’ils ne remplissent pas les mêmes conditions ni les mêmes objectifs.
Sommaire
Qu'est-ce que le déficit foncier ?
Le principe
Le déficit foncier est un dispositif fiscal applicable dans le cadre d’un investissement locatif. Il permet de diminuer le montant des revenus globaux (et donc l’imposition) en créant un déficit.
En effet, lorsque les charges sont supérieures aux recettes, le contribuable se trouve alors en situation de déficit foncier. Il peut déduire ce déficit de ses revenus globaux imposables et ainsi réduire son impôt sur le revenu.
Bon à savoir
Le déficit correspond à la part restante des charges. Par exemple : vous avez encaissé 12 000 € de revenus fonciers et vous avez comptabilisé 15 000 € de charges, le déficit foncier est de 3 000 €.
Les conditions d’application
Pour que le mécanisme du déficit foncier soit validé, il convient de respecter certaines modalités.
- Le bien loué doit être vide.
- Le propriétaire du logement doit avoir opté pour le régime réel d’imposition.
- Il doit continuer à louer le bien pendant les trois ans qui suivent l’imputation du déficit foncier.
Quelques mots sur le régime d’imposition réel
- Le régime réel s’applique automatiquement si les revenus fonciers dépassent 15 000 € par an. Si vos recettes sont inférieures mais que le montant de vos charges excède l’abattement forfaitaire de 30 % applicable dans le cadre du régime micro-foncier, il est toutefois possible d’opter pour le régime réel en en faisant la demande auprès de l’administration. L’option est alors irrévocable pendant trois ans.
- Comme son nom le laisse entendre, il permet d’imputer les charges réelles liées au bien locatif des revenus fonciers.
- Il se distingue du régime d’imposition micro-foncier qui concerne les recettes locatives inférieures à 15 000 €.
Quelles sont les charges à déduire pour calculer le déficit foncier ?
Toutes les dépenses liées à la location ne sont pas à prendre en compte lors du calcul du déficit foncier.
Liste des charges déductibles
Les charges que vous pouvez déduire de vos revenus fonciers sont les suivantes :
- les frais de gestion et d’administration du bien ;
- les impôts liés au logement ;
- les dépenses d’amélioration, de réparation et d’entretien ;
- les provisions pour charge ;
- les charges locatives ;
- l’indemnité d’éviction ou de relogement d’un locataire ;
- les primes d’assurance ;
- les intérêts et frais d’emprunt.
Aucun liste exhaustive recensant toutes les charges déductibles n’est mise à disposition par les textes de loi.
Type de dépenses |
Précisions et exemples |
---|---|
Frais de gestion et d’administration du bien |
|
Impôts afférents au bien loué |
|
Dépenses d’amélioration, de réparation et d’entretien |
|
Le cas particulier des intérêts d’emprunt
Les intérêts d’emprunt ne se traitent pas de la même façon que les autres charges déductibles. Ils sont à déduire seulement de vos revenus fonciers.
Lorsque vous calculez le déficit foncier, vous devez d’abord déduire les intérêts d’emprunt, s’il y en a, des revenus fonciers pour connaître la part du déficit liée aux intérêts d’emprunt et celle provenant des autres charges. Car les deux sommes s’abordent différemment.
Quel est le plafond de la déduction du déficit foncier ?
Le déficit foncier que vous pouvez déduire de vos revenus globaux est plafonné à 10 700 € par an (ou 15 300 € pour les immeubles concernés par l’amortissement dit “Périssol”).
Excédent et report
Lors du calcul du déficit foncier, il faut distinguer les intérêts d’emprunt des autres charges.
Les intérêts d’emprunt se déduisent en premier des revenus fonciers.
- La part du déficit inhérente aux charges (autres que les intérêts d’emprunt) est à déduire de votre revenu global dans la limite de 10 700 €. Si le revenu est insuffisant pour absorber le déficit, il est possible de le reporter sur le revenu global des six années suivantes.
- La part du déficit liée aux intérêts d’emprunt et celle qui dépasse le plafond de 10 700 € se déduisent des revenus fonciers des dix années suivantes.
Doublement du plafond pour les travaux de rénovation énergétique
Dans l’optique de favoriser et d'accélérer la rénovation énergétique des logements, l’État a doublé le plafond du déficit foncier à 21 400 € pour des travaux réalisés avant 2026 sur des locations dites “passoires énergétiques” possédant un DPE (diagnostic de performance énergétique) E, F ou G.
Pour bénéficier de ce plafond, il convient d’engager certains travaux de rénovation énergétique :
- les travaux d’isolation thermique des toitures, des murs extérieurs et des planchers bas ;
- les travaux de remplacement des menuiseries extérieures ;
- les travaux de ventilation, de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire.
Il est nécessaire également que ces dépenses de rénovation énergétique :
- aient fait l’objet d’un devis signé avant le 5 novembre 2022 et aient été payées entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2025 ;
- permettent l’obtention d’une classe énergétique A, B, C ou D.
Pour justifier du changement d’étiquette énergétique, le propriétaire devra réaliser deux DPE : un avant les travaux et l’autre après. En cas de non présentation ou si le nouveau classement ne permet pas d’atteindre un A, B, C ou D, ce sont les conditions du premier plafond du déficit foncier qui seront appliquées.
Exemples de calcul de déficit foncier
Premier scénario
Un propriétaire loue un appartement vide et obtient 2 500 € de revenus fonciers. Après calcul, il a réglé 3 000 € d’intérêts d’emprunts et 3 500 € de charges.
Le déficit foncier se chiffre de cette façon :
- 500 € pour les intérêts d’emprunt (3 000 - 2 500 = 500 €)
- 3 500 € pour les autres charges déductibles
Soit 4 000 € au total.
Le propriétaire applique le mécanisme du déficit foncier sur la somme des 3 500 € correspondant aux autres charges et déduit celle-ci de ses revenus globaux (puisque le déficit foncier est inférieur au plafond de 10 700 €). Si ces revenus globaux ne suffisent pas à absorber le déficit de 3 500 €, il peut reporter le restant sur les revenus globaux des six prochaines années.
Le déficit de 500 € au titre des intérêts d’emprunt sera quant à lui déduit des revenus fonciers des dix années suivantes. Il ne pourra pas la prendre en compte la même année que celle du déficit lié aux autres charges.
Charges et revenus |
Montant |
---|---|
Revenus fonciers |
+ 2 500 € |
Intérêts d’emprunt |
- 3 000 € |
Autres charges |
- 3 500 € |
Déficit foncier |
- 4 000 € |
Deuxième scénario
Dans le cadre d’une location sans emprunt, un propriétaire perçoit 5 000 € de loyers en 2020 et a payé 20 000 € de charges. Son déficit foncier est de 15 000 € (5 000 - 20 000 = 15 000 €).
- Le déficit foncier étant plafonné à 10 700 €, il déduit la somme maximale de ses revenus globaux. Il dispose d’un excédent de déficit foncier de 4 300 € (15 000 - 10 700 = 4 300 €) reportable pendant dix ans.
- L’année suivante, il perçoit 3 000 € de loyer. Il reporte une partie de l’excédent et le déduit de ses revenus fonciers (car celui-ci est issu d’un dépassement du plafond de 10 700 €) pour descendre à zéro leur montant. Et il reste encore un excédent de 1 300 € (4 300 - 3 000 = 1 300 €).
- La troisième année, il perçoit 3 500 € de loyer. Il reporte l’excédent, ce qui descend ses revenus fonciers à 2 200 € (3 500 - 1 300 = 2 200 €).
Charges et revenus |
Montant |
---|---|
Revenus fonciers |
5 000 € |
Charges déductibles |
20 000 € |
Déficit foncier |
15 000 € |
Lignes budgétaires |
Année 1 |
Année 2 |
Année 3 |
Revenus fonciers |
5 000 € |
3 000 € |
3 500 € |
Charges déductibles |
20 000 € |
/ |
/ |
Déficit foncier |
15 000 € |
/ |
/ |
Déduction des revenus globaux |
10 700 € |
/ |
/ |
Déduction des revenus fonciers |
/ |
3 000 € |
1 300 € |
Revenus fonciers imposables |
0 € |
0 € |
2 200 € |
Excédent reportable |
4 300 € |
1 300 € |
0 € |
Déficit foncier ou LMNP : lequel est le plus avantageux ?
Déficit foncier et LMNP : quelles différences ?
Le déficit foncier et la LMNP (location meublée non professionnelle) sont deux dispositifs bien distincts avec des caractéristiques propres.
Déficit foncier |
LMNP |
|
Type de location |
|
|
Régime d'imposition |
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|
Types de revenus |
|
|
Conditions |
|
|
Fiscalité |
|
|
Le déficit foncier est-il plus intéressant que le régime réel d’une LMNP ?
Tout dépend du projet immobilier et des objectifs patrimoniaux.
- Le déficit foncier est intéressant pour les locations requérant d’importants travaux de réparation, de rénovation ou d’amélioration ou bien occasionnant des charges conséquentes. Car plus son montant est élevé, plus les revenus globaux sont diminués. Il permet une réduction d’impôt jusqu’à 10 700 € avec excédent reportable.
- Il n’est bien sûr applicable que si les charges sont plus élevées que les recettes. Il est donc nécessaire d’anticiper et de bien calculer afin d’obtenir un déficit foncier.
- Il permet de réaliser des travaux et d’optimiser la valeur d’un bien locatif.
- Il est accessible à tout contribuable car les recettes locatives sont des revenus fonciers.
- Il est cumulable avec d’autres dispositifs de défiscalisation (Pinel, Malraux par exemple).
- Il est obligatoire de louer le bien pendant trois ans après application du déficit foncier.
- Une LMNP en régime réel permet de déduire l’ensemble des dépenses afférentes au logement. L’amortissement du bien et du mobilier s’intègre aux charges déductibles.
- Le statut de LMNP est cumulable avec d’autres mécanismes d’optimisation fiscale, comme le Censi-Bouvard.
- Pour bénéficier du statut de LMNP, il faut s’inscrire au tribunal de commerce afin d’obtenir un numéro de SIRET. Les recettes locatives sont considérées comme des BIC.
- Le bien doit être meublé pour être loué et offrir des conditions décentes au locataire.
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