⏱L'essentiel en quelques mots
La retraite complémentaire permet aux salariés de bénéficier d’une pension venant compléter leur retraite de base de la Sécurité sociale. Elle repose sur des cotisations mensuelles versées à la fois par le salarié et par l’employeur, celles-ci permettant de cumuler des points qui sont convertis en euros au moment du départ en retraite. On parle ainsi de système de répartition par points :
- en France, la retraite complémentaire des cadres comme des non cadres est désormais organisée par l’Agirc-Arrco depuis la fusion des deux caisses en 2019 ;
- le montant de la retraite complémentaire est déterminé par la rémunération du salarié (assiette de cotisations) mais aussi par le taux de calcul des points ainsi que par le prix d’achat du point de retraite (appelé salaire de référence) ;
- d’autres configurations particulières peuvent également permettre d’acquérir des points de retraite supplémentaires comme notamment les majorations pour l’éducation des enfants ou encore le rachat de points pour études longues.
Sommaire
Comment se calcule la pension de retraite complémentaire ?
En France, les salariés du secteur privé cotisent obligatoirement à une retraite complémentaire. Elle permet, une fois l’âge de la retraite atteint, de bénéficier d’un complément de revenus en plus de la pension de base plafonnée, versée par l’assurance retraite de la Sécurité sociale. C’est l’Agirc-Arrco qui est chargé, depuis la fusion des deux caisses de retraite en 2019 (Agirc pour les cadres et assimilés et Arrco pour les non cadres), d’organiser la collecte des cotisations et la redistribution des pensions.
Quels éléments influencent le montant de la retraite complémentaire ?
La retraite complémentaire repose sur un système de répartition par points. Les cotisations mensuelles versées par le salarié et par son employeur sont en effet converties en points de retraite, qui sont eux-mêmes reconvertis en pension en euros, au moment du départ en retraite.
Le montant de la retraite complémentaire est alors influencé par :
- la rémunération du salarié (assiette de cotisations) qui détermine le taux de cotisation et le taux de calcul des points ;
- le salaire de référence c’est-à-dire le prix d’achat du point de retraite, réévalué le 1er novembre de chaque année ;
- les éventuels points “gratuits” acquis pour certaines situations particulières (maladie, accident de travail, périodes de chômage indemnisé ou partiel) ;
- les majorations pour enfants à charge (5 % par enfant à charge ou 10 % pour les familles nombreuses avec au moins 3 enfants à charge pendant 9 ans) ;
- les éventuels rachats de points retraite pour études longues ou années incomplètes.
Comment utiliser les simulateurs de retraite complémentaire en ligne ?
Le calcul des montants de retraite complémentaire pouvant se révéler fastidieux, le moyen le plus sûr pour obtenir une évaluation précise reste de recourir aux services d’un simulateur. Deux possibilités sont offertes aux futurs retraités, à savoir :
- le simulateur mis en place par l’Assurance retraite info-retraite.fr : ce portail en ligne permet d’accéder à la répartition entre la retraite de base et la retraite complémentaire à partir de toutes les informations transmises par les employeurs ;
- le simulateur de l’Agirc-Arrco qui repose sur les mêmes données que le portail de l’Assurance retraite en se connectant à France Connect.
À quoi correspondent les points de retraite et comment les accumuler ?
Les points de retraite sont obtenus grâce au versement de cotisations mensuelles. Ils sont définitivement acquis et accumulés sur le compte de points de retraite de chaque salarié au fur et à mesure des cotisations versées.
Bon à savoir
Attention, les points de retraite acquis ne correspondent pas strictement aux cotisations versées. En effet, le taux de calcul des points est à différencier du taux de cotisation. La différence entre les taux (que nous verrons plus bas) est utilisée pour le financement du régime Agirc-Arrco.
Il est également possible d’acquérir des points dans certains cas particuliers (maladie, maternité, chômage partiel, etc.) ou en effectuant un rachat dans le cas de suivi d’études supérieures par exemple.
Quelle sera la retraite complémentaire pour différents niveaux de salaire ?
L’acquisition de points est réalisée par le prélèvement mensuel de cotisations, à la fois salariales et patronales, appliquées directement sur la rémunération brute du salarié avec les taux de prélèvement résumés dans le tableau suivant :
Tranches de revenus |
Taux de cotisation |
---|---|
Tranche 1 : jusqu’à 46 368 € |
7,87 % - part salariale : 3,15 % - part patronale : 4,72 % |
Tranche 2 : de 46 368 € à 370 944 € |
21,59 % - part salariale : 8,64 % - part patronale : 12,95 % |
Source : agirc-arrco.fr (juin 2024).
Ces cotisations permettent au salarié d’acquérir des points sur son compte individuel de points de retraite. Les points acquis ne sont toutefois pas réellement corrélés au taux de cotisation appliqué. En effet, à ce taux de cotisation correspond un autre taux, le taux de calcul de points, qui, comme son nom l’indique, sert de base à la détermination du nombre de points acquis. Ce taux dépend là encore du niveau de revenus avec :
- pour la tranche 1 jusqu’à 46 368 € : 6,20 % ;
- pour la tranche 2 entre 46 368 € et 370 944 € : 17 %.
Une fois ce taux d’acquisition des points appliqué, le chiffre obtenu est enfin divisé par le prix d’achat du point de retraite en vigueur (appelé également salaire de référence). Celui-ci est revalorisé chaque année par le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco en fonction notamment de l’inflation. Pour 2024, la valeur du point est de 19,6321 €.
Bon à savoir
En résumé, le calcul du nombre de points de retraite obtenu sur une année est le suivant :
P = (salaire brut annuel x taux de calcul du point) / prix d’achat du point
Voici des exemples permettant d’étayer ce calcul :
Exemple 1 :
Un salarié perçoit une rémunération brute annuelle de 35 000 € sur l’année 2024.
Cotisation à la retraite complémentaire : 35 000 x 7,87 % = 2 754,50 € (salaire limité à la tranche 1 puisque inférieur à 46 368 €).
Nombre de points acquis : (35 000 x 6,20 %) = 2 170 / 19,6321 (salaire de référence) = 110,53.
Sur l’exercice concerné, le salarié acquiert donc 110,53 points.
Exemple 2 :
Un salarié perçoit une rémunération brute annuelle de 65 000 € pour l’année 2024.
Montant de cotisation sur l’année :
Tranche 1 : 46 368 x 7,87 % = 3 649,16 € ;
Tranche 2 : (65 000 - 46 368) x 21,59 % = 4 022,65 €
Montant total de la cotisation : 3 649,16 + 4 022,65 = 7 671,81 €
Nombre de points acquis :
Tranche 1 : 46 368 x 6,20 % = 2 874,82 / 19,6321 = 146,43 ;
Tranche 2 : (65 000 - 46 368) x 17 % = 3 167,44 / 19,6321 = 161,34
Le nombre total de points de retraite complémentaire acquis pendant l’exercice est de 307,77 (146,43 + 161,34).
Les points accumulés chaque année au cours de la carrière sont, au moment du départ en retraite, convertis en euros en multipliant le nombre de points par la valeur du point de chaque année concernée.
Exemple : pour un salarié ayant acquis 3 500 points tout au long de sa carrière et soldant ses droits en 2024, la valeur de service du point Agirc-Arrco est de 1,4159 (valeur de la dernière mise à jour). Il percevra donc 4 955,65 € de retraite complémentaire annuelle (3 500 x 1,4159).
Quelle est la date de versement de la retraite complémentaire ?
Le paiement de la retraite complémentaire est initié le premier jour ouvré de chaque mois. Certains retraités peuvent également percevoir leur retraite complémentaire de façon trimestrielle (notamment pour les retraités à l'étranger) ou de façon annuelle (pour les faibles montants de pension).
Quelles sont les erreurs à éviter lors de l'estimation de votre retraite complémentaire ?
Le calcul de la retraite complémentaire étant parfois complexe, il n’est pas rare que des erreurs se glissent dans certains dossiers. Voici les principaux risques pour entraîner des erreurs sur l’estimation de votre retraite complémentaire :
- les carrières morcelées avec plusieurs caisses de retraite ou des régimes différents ;
- les périodes de congé maternité ou d’adoption manquantes ;
- le non-prise en compte des trimestres acquis pour l’éducation des enfants ;
- la non-prise en compte de la majoration pour les parents de trois enfants et plus ;
- l’oubli d’un travail étudiant ou d’un job d’été ;
- la non-prise en compte de situations particulières comme les périodes de chômage, de travail à l’étranger ou de service militaire.
Pour éviter toutes ces potentielles erreurs, pensez bien à vérifier votre relevé individuel de situation (RIS), à signaler tout oubli et à transférer les justificatifs bien en amont de votre demande de retraite.