⏱L'essentiel en quelques mots
La formation professionnelle est une excellente opportunité pour s'insérer sur le marché du travail, évoluer ou se reconvertir dans un nouveau métier. Si les coûts de tels enseignements peuvent être élevés, les aides sont nombreuses pour les financer. Parmi elles, les aides régionales viennent souvent en complément des autres dispositifs (CPF, aides de France Travail, etc.) pour supporter le reste à charge :
Sommaire
La formation professionnelle est une ressource importante pour acquérir de nouvelles compétences et faire évoluer sa carrière professionnelle. Si ce type d’enseignement représente un certain budget, de nombreuses solutions existent aujourd’hui pour en réduire le coût. Au compte personnel de formation (CPF) s’ajoutent notamment les aides à la formation versées par les régions. Celles-ci ont en effet, depuis la loi de décentralisation de 1983, de vastes compétences en matière de mise en œuvre d’actions d’apprentissage et de formation professionnelle continue.
Les financements accordés peuvent prendre la forme d’aides individuelles avec des prises en charge partielles ou totales de formations sollicitées personnellement par un demandeur souhaitant acquérir de nouvelles compétences. Elles peuvent également s’apparenter à des programmes régionaux de formation (PRF) c’est-à-dire par l’achat de formations collectives visant à répondre à des besoins globaux identifiés sur un territoire.
Si chaque région applique sa propre politique vis-à-vis de la formation, les financements régionaux qui y sont dédiés s’adressent, d’une manière générale, très majoritairement aux demandeurs d’emploi ou à ceux envisageant une reconversion professionnelle. Les aides accordées peuvent permettre de prendre en charge différents coûts se rapportant à la formation :
Les critères d’éligibilité pour bénéficier d’une formation régionale subventionnée varient selon les politiques d’attribution décidées à l’échelon local. Toutefois, d’une manière générale, la première condition pour solliciter une formation régionale subventionnée est évidemment de résider sur le territoire de la région mettant en place le dispositif.
Ces financements s'adressent par ailleurs le plus souvent aux demandeurs d’emploi, afin de dynamiser le marché du travail local et de réduire le taux de chômage au niveau de la région. Les personnes en contrat de sécurisation professionnelle (CSP) à la suite d’un licenciement économique peuvent aussi profiter d’aides régionales à la formation pour faciliter un retour rapide à l’emploi. Les financements régionaux peuvent également avoir pour objectif de faciliter la reconversion professionnelle pour les personnes qui souhaitent se tourner vers un nouveau métier avec davantage de débouchés.
Outre les demandeurs d’emploi, les financements régionaux ont également souvent pour objectif d’accompagner les personnes les plus éloignées du marché de l’emploi comme :
Au-delà du public visé, les critères d’éligibilité sont bien souvent liés au type de formation visé. Le financement est en effet la plupart du temps conditionné au caractère qualifiant de la formation et à son adéquation avec le projet professionnel du demandeur. Une validation par un conseiller en évolution professionnelle est ainsi bien souvent requise par les régions.
Le Conseil régional n’est pas un interlocuteur direct pour obtenir une aide au financement de la formation. Il faut ainsi passer par un intermédiaire chargé d’orienter le demandeur dans son choix et de mettre en place toutes les démarches qui s’y rapportent. Il peut s’agir selon le cas de figure :
Par ailleurs, la personne candidate au financement d’une formation doit s’orienter vers un enseignement inscrit au sein du programme régional de formation (PRF) qui définit les grandes orientations de financement selon les besoins du territoire.
Une fois la formation choisie et après vous être assuré de son éligibilité au financement, prenez rapidement contact avec l’organisme pour collecter toutes les informations nécessaires au dossier de candidature et notamment le devis définitif.
Soyez ensuite particulièrement rigoureux au moment d’élaborer le dossier de demande de financement avec l’intermédiaire. Pour obtenir une décision favorable, le sérieux et la cohérence de votre demande par rapport au projet professionnel envisagé sont notamment fondamentaux. La commission d’attribution étudie en outre différents éléments relatifs à votre profil et notamment votre parcours professionnel, vos ressources, votre niveau d’études, vos diplômes ou encore votre assiduité aux précédentes formations suivies.
Les régions fixent les grandes orientations à suivre à l'échelon local à travers le plan régional de formation (PRF) élaboré en fonction des objectifs politiques nationaux mais aussi des besoins en compétences à l'échelle locale. Cette programmation détermine en bonne partie le cap à suivre pour le développement de l'offre de formation des organismes.
Les régions assurent par ailleurs, en concertation avec l’État (qui appose l'accréditation finale), la labellisation des organismes de formation locaux à partir d’un cahier des charges national. L’objectif est d’assurer aux stagiaires un niveau de qualité optimal et de pouvoir les aiguiller plus facilement vers les structures performantes.
En dernier ressort, ce sont les régions qui règlent directement les organismes de formation lorsqu’une prise en charge a été décidée.
Les dispositifs d’aides régionales à la formation sont très variables d’une région à l’autre, en fonction notamment des impératifs sectoriels et des objectifs poursuivis à l'échelle locale en matière d’insertion professionnelle.
La région Auvergne-Rhône-Alpes propose la prise en charge de formations aux personnes éloignées de l’emploi ou connaissant une certaine instabilité professionnelle (demandeurs d’emploi, saisonniers, intérimaires, salariés fragilisés). Les formations subventionnées concernent principalement les métiers en tension mais pas que, à condition que la demande de formation s’accompagne d’un engagement de recrutement employeur (ERE).
La région finance également des formations aux métiers du numérique, à la création d’entreprise ou encore aux métiers d’arts.
La prise en charge concerne principalement le contenu de la formation mais aussi les frais annexes (restauration, hébergement) pouvant rester à la charge du bénéficiaire. En tant que stagiaire de la formation professionnelle, le bénéficiaire peut également, dans certains cas, percevoir une rémunération de la région.
La région Bourgogne-Franche-Comté propose des financements pour une offre de formation large et diversifiée tenant compte des réalités de l’emploi local (dans l’industrie notamment) mais aussi en anticipation des besoins futurs (par exemple dans le numérique et l’environnement). Elle a notamment développé un outil de recherche de la formation la plus adaptée à son profil (Cleor) ainsi qu’un site dédié à la formation professionnelle (“J’ai ma place”) visant à faciliter les démarches d’accession.
La région accompagne financièrement les bénéficiaires de façon importante avec non seulement une prise en charge des coûts pédagogiques mais aussi l’octroi de rémunération pour les stagiaires demandeurs d’emploi, la participation aux frais annexes (transport notamment) ainsi qu’une aide forfaitaire à l’entrée en formation de 200 €.
La région Bretagne prend en charge un grande nombre de formations dans de nombreux domaines (commerce, vente, tourisme, entrepreneuriat, restauration, immobilier, etc.) à travers son dispositif intitulé “Prépa” qui s’adresse à trois types de public :
Outre le coût pédagogique, les coûts annexes sont également couverts par la région.
Le dispositif “Qualif” a lui été créé pour accompagner les personnes envisageant un projet de reconversion professionnelle dans la région. Il permet là encore une prise en charge complète de la formation ainsi qu’une rémunération.
La région octroie en outre une aide à la formation professionnelle pour les stagiaires suivant une formation d’au moins 70 heures et qui ne perçoivent pas d’allocation chômage. Son montant varie de 411 à 987 € selon le quotient familial dans la limite de deux versements.
La région Centre-Val de Loire dispose d’un programme régional de formation complet (le “parcours métier”) qui permet un accompagnement complet, de la recherche de formation jusqu’à l’obtention du diplôme ou de la qualification, avec une prise en charge intégrale pour les demandeurs d’emploi. Une rémunération peut également être versée pour ceux qui ne bénéficient pas d’allocations chômage.
Le région propose également un chéquier régional pour l’emploi permettant aux demandeurs d’emploi de se déplacer gratuitement du Centre-Val de Loire vers l’Île-de-France mais aussi vers les Pays de Loire. Délivré par France Travail ou une mission locale, ce chéquier comporte 10 chèques valables pendant 12 mois pour se déplacer pour ses rendez-vous professionnels (entretiens).Corse
La collectivité de Corse finance des formations pour les demandeurs d’emploi avec le dispositif “insertion sociale et professionnelle”, le dispositif “qualifiant et pré-qualifiant” ou l’aide à la mobilité pour les formations suivies hors de Corse (jusqu’à 1 500 € pour les coûts pédagogiques et jusqu’à 1 000 € pour les frais annexes).
La région Grand Est dispense une aide régionale individuelle à la formation (ARIF) qui s’adresse aux demandeurs d’emploi et aux jeunes sans expérience ainsi qu’aux salariés envisageant une reconversion professionnelle. Son montant peut atteindre 6 000 € dans le premier cas de figure et 6 200 € dans le second. La formation visée doit aboutir sur l’obtention d’un diplôme certifiant ou professionnalisant ou doit prendre la forme d’une reconversion vers le métier d’aide-soignant ou de conducteur de bus.
La région Hauts de France finance les formations d’au moins 2 semaines (ou 70 heures) en centre agréé pour les demandeurs d’emploi ne disposant pas de droits ouverts au chômage. En plus du financement des coûts pédagogiques, le stagiaire perçoit une rémunération dont le montant dépend du profil (âge, situation matrimoniale, etc.). Il peut également bénéficier d’indemnités de transports mensuels, justificatifs à l’appui.
L’Île-de-France prévoit de nombreux dispositifs pour le financement des formations, notamment pour les demandeurs d’emploi inscrits à France Travail pour le suivi de formations certifiantes ou de formations pour des métiers à fort potentiel. Le programme régional de formation vers l’emploi (PRFE) prévoit notamment 30 000 places de formation pour les demandeurs d’emploi, notamment sur les 11 secteurs en tension identifiés sur la région francilienne.
Parmi les dispositifs les plus connus, on peut citer :
La région Normandie organise et finance des stages de formation à destination des demandeurs d’emploi, des jeunes ainsi que des salariés envisageant une reconversion professionnelle. Elle prend également en charge la rémunération et la protection sociale des demandeurs d’emploi non-indemnisés par France Travail. Les jeunes de moins de 26 ans peuvent aussi bénéficier du “dispositif jeunesse” pour l’achat d’équipements ou d’activités culturelles.
La région Nouvelle-Aquitaine dispense des aides collectives (plateforme CMa Formation pour trouver la formation idéale) et individuelles à la formation à destination des personnes sans activité et en recherche d’emploi ainsi que des personnes en situation de handicap. L’aide individuelle peut atteindre 5 000 € par année de formation (dans la limite de 2 ans) pour une formation qualifiante dispensée par un organisme avec la certification Qualiopi.
La région Occitanie finance des formations agréées suivies par les demandeurs d’emploi inscrits à France Travail. Elle attribue en outre aux stagiaires une rémunération dont le montant dépend de l’âge, du profil personnel du stagiaire et de son éventuelle indemnisation par France Travail. Des indemnités de transport et d’hébergement peuvent également être versées. La protection sociale est également assurée pour ceux bénéficiant d’une rémunération par la région.
La région Pays de Loire prévoit de nombreux dispositifs d’aide à la formation parmi lesquels :
La région PACA propose le Pass Sud Formation pour les demandeurs d’emploi de 16 ans et plus, qui suivent une formation qualifiante répertoriée avec une prise en charge des coûts pédagogiques variable selon le quotient familial et d’un montant maximum de 9 500 €. Les frais périphériques (transport, logement, frais de garde) peuvent également être partiellement pris en charge, là encore en fonction du quotient familial.
La collectivité territoriale de Martinique (CTM) dispense une aide individuelle à la formation plafonnée à 3 000 € pour les demandeurs d’emploi inscrits à France Travail sous réserve de validation de la formation par le conseiller France Travail ainsi qu’une rémunération au titre de stagiaire de la formation professionnelle. Une aide individuelle peut également être obtenue pour les formations visant une validation d’acquis d’expérience. Des aides à la mobilité sont également disponibles pour des formations en métropole ou vers le reste du monde.
La collectivité territoriale de Guadeloupe prend en charge à hauteur de 60 % les coûts pédagogiques des formations aboutissant sur un diplôme, une qualification, une certification ou un titre professionnel. Cela concerne les demandeurs d’emploi sans qualification, les jeunes demandeurs d’emploi à faible qualification, les créateurs d’activité ayant besoin d’approfondir leurs compétences, les jeunes demandeurs d’emploi cherchant à renforcer leurs savoir-faire pour s’insérer professionnellement ou encore les cadres en transition professionnelle.
Le financement de la formation en Guyane a lieu au cas par cas selon le type de formation suivie et la situation du demandeur. Il convient ainsi de se rapprocher de l’organisme de référence selon son profil pour solliciter une aide (France Travail, employeur, DRH, AGEFICE, OPCO).
La Réunion a mis en place un Pass Formation mobilisable à La Réunion comme à l’international pour des formations certifiantes, en lien avec un métier identifié comme en tension et dispensé par un organisme certifié Qualiopi. Son montant maximum s’élève à 5 500 € par année de formation et doit obligatoirement être mobilisé en complément du CPF.
Les stagiaires peuvent bénéficier d’une rémunération ainsi que d’une couverture sociale selon leurs ressources et la composition de leurs foyers. Des aides à la mobilité peuvent être également être sollicitées à raison d’un forfait de 800 € aller-retour pour un déplacement aérien et d’une aide à l’installation de 400 € pour moins de 2 mois d’installation et de 800 € au-delà de 2 mois.
Mayotte prévoit une rémunération pour les chômeurs non indemnisés stagiaires de la formation professionnelle dont le montant est légèrement inférieur à la métropole. Il dépend en outre de l’âge et de la situation personnelle du demandeur. Une couverture sociale est également assurée pendant la durée de la formation.
Un dispositif d’accompagnement à la mobilité est également en vigueur depuis 2018 pour les résidents mahorais souhaitant suivre un cursus d’études supérieures en métropole ou à La Réunion. Celui-ci prend en charge le transport pour rejoindre le lieu d’études, une aide à l’installation et une indemnité mensuelle pendant 5 ans.