Inflation : comment les Français ont-ils organisé leurs vacances d'été ?

Près de 6 Français sur 10 ont l’intention de partir en vacances cet été. Ce sont les résultats d’une étude publiée par Elabe le 13 juillet 2023. Cette dernière met en lumière les problèmes posés par l’inflation lors des vacances d’été. En effet, selon l’étude, pour pouvoir partir en vacances cet été, 2 vacanciers sur 3 déclarent avoir dû faire encore plus attention à leurs dépenses du quotidien ces derniers mois.

Des disparités financières

Alors que le syndicat professionnel des agences de voyages annonçait début juin que l'inflation n'impactait pas les vacances des Français, cette nouvelle étude vient apporter un éclairage différent. Nous ne sommes pas tous égaux face aux voyages. Il existe en réalité de lourdes disparités sociales selon la situation financière des individus. D’après les chiffres, 67 % des Français en mesure d’épargner à la fin du mois projettent de partir en vacances, contre seulement 39 % des plus précaires qui sont obligés de se restreindre voire puiser dans leurs réserves pour boucler leurs fins de mois.

En revanche, 31 % des Français ne comptent pas partir en vacances cet été. Les raisons sont multiples : souhait de rester chez soi, ne pas avoir de congé, raisons de santé… Mais le manque d’argent arrive en première place. Et cela concerne 18 % des Français.

Les cadres, catégorie socioprofessionnelle privilégiée

• Pour la destination

La destination favorite des vacanciers reste la France pour plus de 3 vacanciers sur 4. On constate toutefois que 42 % des cadres comptent partir en Europe, c’est bien plus que les autres catégories socioprofessionnelles (12 % à 22 %).

• Pour le moyen de transport

Concernant le moyen de transport, le véhicule personnel (voiture, moto, camping-car) est de loin celui privilégié par 70 % des Français, et ce sûrement, pour des raisons économiques.

Le véhicule personnel est privilégié au sein de toutes les catégories de population, mais, une fois de plus, on remarque que 35 % des cadres (contre 12 % à 24 % au sein des autres catégories) comptent utiliser l’avion pour se rendre à destination. Un écart qui s’explique par une situation économique en moyenne meilleure par rapport aux autres catégories socioprofessionnelles et un plus grand penchant pour partir au-delà des frontières nationales.

Une diversité de logements

Que ce soit une location, chez des proches, dans un hôtel ou dans un camping, les possibilités d'hébergement sont variées :

• 37 % des vacanciers ont l’intention de séjourner dans un appartement ou une maison en location. Cette dernière option est particulièrement privilégiée par les 18-24 ans ;
• 27 % logeront chez des proches (famille/amis), ce qui intéresse particulièrement les 25-34 ans ;
• 27 % choisiront un hôtel, privilégié par les cadres et les vacanciers qui ont l’intention de partir hors de France,
• 19 % opteront pour le camping : ce sont généralement les catégories populaires qui sont intéressées par ce choix.

Un budget vacance limité

Le budget prévu des vacanciers varie fortement selon la situation économique :

• 2 430 € en moyenne chez les vacanciers qui sont en capacité d’épargner à la fin du mois ;
• 1 201 € chez ceux qui doivent se restreindre pour boucler leurs fins de mois.

et selon le lieu de destination :

• 1 437 € en France ;
• 1 962 € en Europe hors France ;
• 2 902 € hors d’Europe.

Près des deux tiers des vacanciers disent que l’inflation a impacté leur budget vacances, les ménages modestes ayant du mal à finir le mois étant les plus touchés (89 %).

À contrario, les vacanciers qui sont en capacité d’épargner à la fin du mois (63 %) et dans une moindre mesure les retraités (52 %), déclarent en majorité avoir pu préserver leur budget.

Pour remédier à ce problème, au total, 68 % des vacanciers vont réduire au moins 1 poste de dépense (l’alimentation, les activités, le logement, etc.) dans leur budget vacances en raison de l’inflation. Enfin, les vacanciers les plus précaires sont particulièrement nombreux à envisager de réduire les loisirs (61 %) et l’alimentation (61 %).