Les conséquences de la crise inflationniste actuelle risquent de lourdement peser sur les ménages les plus démunis. Selon une simulation publiée jeudi sur le site de la fondation Jean Jaurès, plus de 200 000 personnes pourraient passer sous le seuil de pauvreté d’ici à 2024. En cause, une revalorisation jugée insuffisante des minima sociaux, qui peine à suivre le rythme effréné de la hausse de l’inflation.
Concrètement, pour l’exemple d’une mère qui élève seule ses deux enfants, le montant de ses dépenses mensuelles a grimpé de 305 € en deux ans, tandis que les ressources accordées par les prestations sociales n’ont augmenté que de 108 € par mois dans le même laps de temps. Soit une perte sèche d’environ 200 €.
Les minimas insuffisamment revalorisés par rapport à l’inflation
Dans le détail, pour le mois d’avril 2023, les minimas sociaux n’ont connu qu’une hausse contenue de 1,6 %, tandis que l’inflation approche les 5 % cette année. Une sous-indexation qui s’explique par la mise en place d’une augmentation exceptionnelle de 4 % attribuée par anticipation en juillet 2022. Le gouvernement prévoit alors de rectifier le tir l’an prochain, avec une revalorisation des minimas sociaux de 4,6 % supérieur à l’inflation prévue.
Cependant, toujours selon les projections de la fondation Jean-Jaurès, ce coup de pouce risque de ne pas arriver assez vite, compte tenu de la situation économique actuelle. Noam Leandri, président du collectif ALERTE, et Pierre Madec, économiste à Sciences Po, y détaillent que : « Les ménages subissent depuis deux ans une forte augmentation des prix… Au final, une revalorisation en avril 2024 risque d’être trop tardive face à l’accroissement de la précarité qui se perçoit très concrètement dans le recours accru à l’aide alimentaire ».
Un retard aux lourdes conséquences
De fait, cette augmentation généralisée des prix entraîne une hausse du niveau de vie médian, qui risque à son tour de faire tomber de nombreux foyer dans la pauvreté. Ce sont donc environ 200 000 personnes qui pourraient se retrouver sous le seuil officiel de pauvreté (à 60 % du revenu médian), et jusqu’à 160 000 en dessous du seuil de grande pauvreté (à 50 % du revenu médian).
Cependant, quelques pistes subsistent pour atténuer cette tendance, comme la réduction du taux de chômage. Malheureusement, selon les prévisions de la Banque de France, le nombre de chômeurs devrait rester stable en 2023. Une diminution reste prévue pour l’année 2024, mais ne serait qu’une conséquence du ralentissement économique donc nous connaissons actuellement les préquels.
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