⏱L'essentiel en quelques mots
Pour améliorer les performances thermiques d’un logement, plusieurs actions peuvent être entreprises. L’isolation de la toiture en fait partie. Elle appartient aux travaux majeurs qui garantissent des résultats rapides et visibles. S’il est fréquent de procéder par l’intérieur, il est possible dans certains cas (pour des raisons pratiques, esthétiques…) d’opérer par l’extérieur. L’intervention nécessite alors la dépose de la couverture.
Voici ce qu’il faut retenir sur l’isolation de la toiture par l’extérieur, aussi appelée ITE :
- elle assure un gain de confort et des économies d’énergie ;
- elle permet de répondre à des problématiques précises (manque de place sous les combles, mise en valeur de la charpente, occupation du logement…) ;
- deux techniques sont utilisées : la pose entre les chevrons et par-dessus (méthode du sarking) ;
- le choix de l’isolant (épaisseur, résistance thermique…) et sa mise en œuvre doivent satisfaire aux normes techniques en vigueur pour atteindre les seuils de performances thermiques requis.
Sommaire
Quel est le principe de fonctionnement de l’isolation d’une toiture par l’extérieur ?
Un toit sans isolant est exposé aux phénomènes météorologiques. Il réagit à la chaleur et au froid.
En hiver, la toiture devient une paroi froide, difficile à réchauffer malgré la mise en route du chauffage. L’air chaud monte, mais comme il n’existe pas d’isolant pour le retenir, il fuit vers l’extérieur.
En été, le phénomène inverse se produit. La toiture chauffée par le soleil fait grimper les températures des pièces en dessous. Et il est difficile de rafraîchir les espaces.
Isoler une toiture par l’extérieur est une solution pour :
- améliorer votre confort : vous profitez d’une chaleur homogène en hiver et d’une ambiance plus fraîche en été ;
- réaliser des économies d’énergie : vous limitez les pertes de chaleur par la toiture et vous dépensez moins d’énergie ;
- valoriser votre bien : un logement isolé et ventilé se dégrade beaucoup moins vite car l’humidité est régulée. Il s’entretient aussi plus facilement. De plus, si vous comptez le louer ou le vendre, il sera mieux classé au DPE (diagnostic de performance énergétique), critère souvent décisif pour les futurs locataires ou acquéreurs.
Bon à savoir
Dans une maison, un toit non isolé est responsable de 25 à 30 %* des déperditions thermiques, contre 20 à 25 %* pour les murs, 10 à 15 %* pour les fenêtres et 7 à 10 %* pour les planchers bas.
*Ces chiffres sont issus du guide Rénovation “Isoler sa maison” édité par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) en septembre 2022. Ils s’appliquent aux constructions érigées avant 1974 et non isolées.
Dans quels cas isoler la toiture par l’extérieur ?
Le plus souvent, l’isolation d’un toit s’effectue par l’intérieur. Il s’agit de la méthode la plus classique et la moins onéreuse. Cependant, il peut arriver que cette solution ne soit pas réalisable pour les raisons suivantes :
- par manque d’espace suffisant sous les combles pour installer un isolant. Isoler par l’extérieur permet de conserver la surface habitable ;
- pour ne pas avoir à modifier ou à rénover les espaces sous la toiture déjà aménagés (étape indispensable lorsque la pose s’effectue par l’intérieur. Il faut reprendre les peintures des plafonds, voire des murs, au minimum) ;
- les occupants peuvent continuer à habiter les pièces sous la toiture pendant les travaux ;
- pour conserver la charpente et les poutres apparentes ;
- etc
Dans ce cas-là, une isolation par l’extérieur est préconisée afin d’optimiser les performances thermiques du bien. L’intervention d’un couvreur est recommandée. Celui-ci va notamment examiner la charpente et procéder à un calcul de charge. En effet, il va vérifier que l’ossature en place est en mesure de supporter l’isolation.
S’il s’agit d’un projet de rénovation, la dépose de la toiture existante est par ailleurs indispensable. Le professionnel peut alors vous conseiller de changer la couverture de tuiles ou d’ardoises en même temps.
L’obligation d’isolation thermique
Certains travaux sont concernés par une obligation d’isolation thermique. Notamment, si vous envisagez de rénover votre toiture sur au moins 50 % de sa surface ou si vous voulez installer une sur-toiture, vous êtes dans l’obligation d’isoler votre toiture.
L’isolation peut se réaliser par une surélévation de la toiture si nécessaire dans la limite d’un dépassement de 30 cm au-dessus de la hauteur maximale indiquée dans le règlement du PLU (plan local d’urbanisme) de votre commune.
Quelles sont les différentes techniques d’isolation de la toiture extérieure ?
Il existe deux principales techniques d’isolation de la toiture par l’extérieur : entre les chevrons ou au-dessus des chevrons.
Les chevrons sont des pièces de bois fixées sur les pannes (poutres horizontales) d’une charpente dans le sens de la pente de la toiture.
Poser l’isolant entre les chevrons
Les panneaux rigides tout-en-un sont plébiscités car ils sont prêts à être posés. Ils sont le plus souvent composés d’un panneau de finition, d’un pare-vapeur, d’un isolant et de liteaux ou d’un revêtement extérieur (ces derniers servent de supports à la nouvelle couverture).
Les caissons chevronnés et les panneaux sandwichs en font partie.
Installer l’isolation par dessus les chevrons : la méthode du sarking
Le sarking consiste à placer le pare-vapeur, l’isolant et l’écran sous-toiture au-dessus de la charpente et à le maintenir grâce à une ossature de planches. On utilise dans ce cas-là de préférence des panneaux rigides d’isolant plus faciles à mettre en œuvre et à positionner.
Une fois l’isolant installé entre ou par-dessus les chevrons, des lattes et des contre-lattes sont ensuite fixées au-dessus afin de poser la nouvelle couverture.
Le cas particulier des toitures-terrasses
Pour isoler des toits plats, d’autres méthodes sont appliquées, à savoir les techniques :
- de la toiture chaude : on pose un pare-vapeur, un isolant et une membrane étanche ;
- de la toiture inversée : on installe une membrane d’étanchéité et un isolant (à réserver aux toits végétalisés) ;
- de la toiture combinée : procédé qui mélange les deux méthodes. On met en place un pare-vapeur, un isolant, une membrane d’étanchéité, puis un second isolant.
Que faut-il savoir avant d’isoler la toiture par l’extérieur ?
Pour que l’isolation par l’extérieur soit particulièrement performante, il convient d’être attentif à plusieurs points.
L’épaisseur de l’isolant : un élément essentiel
Il est crucial de poser une couche d’isolation suffisante pour obtenir des résultats probants. Se fier à la largeur des chevrons, dans le cas d’une pose entre la structure, est risqué. Si ceux-ci sont minces, l’isolation peut s’avérer trop faible.
Dans certains cas, il peut être nécessaire de rehausser la toiture pour mettre en place une épaisseur performante.
Il est aussi contreproductif de tasser l’isolant pour l’insérer entre les chevrons ou dans un cadre. Le matériau contient de l’air qui joue également un rôle d’isolant.
Important
L’épaisseur de l’isolant est variable selon les matériaux choisis. Il convient aussi de tenir compte de la résistance thermique (valeur R) et du coefficient de transmission thermique (U) de l’isolation pour déterminer l’épaisseur nécessaire.
Penser à l’étanchéité
L’isolant est l’élément-clé d’une isolation efficace. Mais ce n’est pas le seul. Il est indispensable (obligatoire même en application des normes de la RE (réglementation environnementale) 2020 dans les constructions neuves) de poser un pare-vapeur étanche à l’air et à la vapeur (côté intérieur), ainsi qu’un écran sous-toiture perméable à la vapeur d’eau (vers l’extérieur).
Faire appel à un professionnel qualifié, RGE (reconnu garant de l’environnement) si vous comptez obtenir des aides financières de l’État ou des collectivités territoriales, vous permet d’être guidé et accompagné dans votre projet d’isolation (choix d’isolant, calcul de charge, formalités administratives, dossiers d’aides…).