⏱L'essentiel en quelques mots
Les batteries solaires permettent de stocker la production électrique excédentaire des panneaux photovoltaïques pour une réutilisation ultérieure afin de couvrir les besoins énergétiques d’un foyer en toutes circonstances.
Si la plupart des propriétaires utilisent des batteries physiques pour stocker leur surproduction, il est désormais possible de choisir une batterie virtuelle pour optimiser son autoconsommation solaire :
- la batterie virtuelle fonctionne sur le même principe que la batterie physique à la différence près que l’énergie n’est pas réellement stockée dans un équipement physique ;
- le surplus d’énergie est en effet transmis à un fournisseur intermédiaire qui, en échange, alloue des crédits d’électricité au propriétaire qui peut ensuite les réutiliser plus tard au moment où il en a besoin ;
- la batterie virtuelle permet de stocker une plus grand quantité d’énergie et donc de consommer l’intégralité de sa production dans le temps (autoconsommation totale) ;
- elle ne nécessite ni installation, ni entretien spécifique ;
- elle ne permet en revanche pas de bénéficier des aides financières ni d’une autonomie totale notamment en cas de panne ou coupure du réseau.
Sommaire
- Qu'est-ce qu'une batterie virtuelle ?
- Comment fonctionne-t-elle ?
- Quels sont les avantages d'une batterie virtuelle ?
- Quelles sont les limitations et les défis liés à l'usage d'une batterie virtuelle ?
- Batterie virtuelle ou batterie physique : quelle est la meilleure option pour vous ?
- Comment choisir le bon fournisseur pour sa batterie virtuelle ?
Qu'est-ce qu'une batterie virtuelle ?
Les progrès technologiques dans le secteur de l'énergie solaire ont ouvert la voie à de nouvelles solutions innovantes pour optimiser sa production électrique verte et maximiser son taux d'autoconsommation. Parmi celles-ci, la batterie virtuelle se démarque en tant qu'outil novateur permettant de stocker l'énergie produite par les modules photovoltaïques sans support physique.
Le principe du stockage d’énergie solaire
Les panneaux solaires permettent de produire de l’électricité lorsque les rayons lumineux du soleil viennent frapper les cellules photovoltaïques contenant un matériau conducteur (le silicium). On parle alors d’effet photovoltaïque. Il résulte toutefois de ce mode de fonctionnement une problématique d’inadéquation entre les besoins du foyer et le niveau de production.
En effet, la production d’électricité est limitée à une période relativement courte puisque les panneaux ne fonctionnent par définition pas la nuit lorsque le soleil est couché. Leur niveau de production est notamment maximal lorsque le soleil est au zénith c’est-à-dire généralement entre 12h et 15h.
Pourtant, les besoins d’un foyer en énergie se concentrent principalement le matin et le soir en-dehors des horaires de travail. Il en résulte ainsi un surplus de production inutilisé en journée et donc gaspillé, à moins d’être réintégré dans le réseau électrique. C’est là qu’intervient la batterie solaire permettant de stocker ce surplus pour une utilisation ultérieure.
Quelle différence entre une batterie solaire et une batterie virtuelle ?
Avec une batterie physique, l'électricité est matériellement accumulée dans un système de stockage relié au système photovoltaïque et disposé à proximité des panneaux. Lorsque le rayonnement lumineux du soleil n'est plus suffisant pour alimenter les appareils électriques, voire totalement absent (la nuit), le dispositif puise alors dans la batterie pour alimenter le foyer en électricité.
Si le surplus d'énergie accumulée dans la batterie ne permet pas de couvrir l'intégralité des besoins du foyer sur une période donnée, c'est ensuite le réseau électrique qui prend le relais pour alimenter le logement en électricité une fois la batterie totalement déchargée.
Une batterie virtuelle remplit la même fonction qu’une batterie physique classique mais le surplus d’énergie n’est pas physiquement stocké. Quand la production est supérieure à la consommation, le propriétaire recharge son quota d’énergie dans sa batterie virtuelle dématérialisée. Lorsqu’il en a besoin, le système photovoltaïque vient donc puiser dans le stock virtuel du propriétaire. Si le quota stocké est épuisé, c’est le réseau électrique qui prend de la même façon le relais comme pour toute habitation.
Comment fonctionne-t-elle ?
Contrairement aux batteries physiques classiques, une batterie virtuelle n'est pas un dispositif matériel installé à proximité des modules solaires. Il repose plutôt sur une synchronisation des flux d'énergie entrants et sortants en temps réel pour gérer la distribution et le partage de l'électricité entre utilisateurs.
Même si on parle de stockage virtuel d'énergie solaire, aucune électricité n'est donc réellement stockée puisque le particulier qui a opté pour le stockage virtuel accumule en quelque sorte des crédits utilisables par la suite. Le terme "batterie virtuelle" (ou "e-batterie") repose ainsi sur la souscription à une offre de stockage virtuel partagé auprès d'un fournisseur d'énergie.
De cette façon, l'électricité produite par les modules solaires non consommée immédiatement est envoyée sur le réseau électrique et distribuée vers d'autres foyers pour une consommation immédiate. Ce surplus transmis est alors comptabilisé par le fournisseur à l’actif du propriétaire qui pourra l'utiliser ultérieurement selon le principe de la mutualisation des apporteurs d’énergie et de réciprocité des échanges.
Quels sont les avantages d'une batterie virtuelle ?
Les avantages d'une batterie virtuelle sont relativement nombreux et significatifs.
Pas d’installation à prévoir
En premier lieu, cette solution astucieuse évite l’acquisition d'une batterie physique, coûteuse à l'achat, potentiellement encombrante, avec une durée de vie limitée (une dizaine d’années) et les éventuels problèmes mécaniques qui en découlent. Cela ne veut pas dire pour autant que ce stockage est gratuit puisque les fournisseurs facturent en effet un abonnement et potentiellement des coûts d’acheminement de l’électricité.
Un stockage illimité
La batterie virtuelle présente également l’avantage de permettre un stockage bien plus important que pour une batterie physique, ce dernier étant par définition limité. Le stockage virtuel est en effet généralement illimité même s’il convient de se renseigner au préalable sur les conditions pratiquées par le fournisseur. Le stockage virtuel offre également une certaine souplesse puisqu’il est normalement possible de s’en désabonner à tout moment.
Un stockage longue durée
Le fait de pouvoir stocker cette énergie de façon illimitée offre également la possibilité d’accumuler des “crédits” qui peuvent être utilisés bien plus tard dans l’année. Un stockage important peut par exemple être réalisé en été (lorsque le nombre d’heures d’ensoleillement est maximal) pour une utilisation en hiver (lorsque les besoins en lumière et en chauffage sont plus importants). La batterie virtuelle offre alors plus de souplesse et de possibilités de rationalisation de l’énergie produite et consommée.
Une autoconsommation totale bonne pour la planète à plusieurs titres
Puisqu’il est illimité, le stockage virtuel permet d’accumuler l’entièreté de la production verte dans la batterie dématérialisée. L’électricité produite peut donc être par la suite intégralement utilisée pour répondre aux besoins du foyer. On parle alors d’autoconsommation totale. L’ensemble de la production solaire est ainsi mis à profit sans aucun gaspillage. Le recours à une batterie virtuelle est également bien plus écologique qu’une batterie physique dont la production est particulièrement polluante.
Quelles sont les limitations et les défis liés à l'usage d'une batterie virtuelle ?
Les batteries virtuelles présentent des avantages indéniables même si elles ne sont pas sans quelques inconvénients.
Des aides financières impossibles à solliciter
En premier lieu, le fait d’opter pour un stockage virtuel vous fait renoncer à la revente du surplus de production via le mécanisme d’obligation d’achat (OA) des fournisseurs et donc aux revenus complémentaires qui en découlent ainsi qu’au bouclier tarifaire (tarif bleu).
Vous renoncez également à la prime à l'autoconsommation versée par les pouvoirs publics chaque année pendant 5 ans. Même si vous changez d’avis par la suite, vous ne pourrez plus bénéficier des aides financières de l’État car elles sont attribuées au moment de la pose.
Des risques de coupure
En cas de coupure d’électricité, votre autonomie énergétique théorique est mise à mal puisque la batterie virtuelle ne repose sur aucun stockage physique. Vous ne pourrez donc pas accéder à l’énergie stockée pendant toute la durée de la panne de réseau.
Des coûts à ne pas négliger
Même si vous évitez les coûts d’achat et d’installation d’une batterie physique relativement élevés, vous devez tout de même vous acquitter d’un abonnement mensuel auprès du fournisseur. Celui-ci peut également vous demander de prendre en charge la CTA (contribution tarifaire d’acheminement).
Un changement de fournisseur nécessaire
Opter pour une batterie virtuelle implique de changer de fournisseur d’électricité. Le marché du stockage virtuel est en effet encore peu développé et les rares acteurs travaillent uniquement avec leurs fournisseurs partenaires. À noter toutefois que les démarches sont réalisées par le nouveau fournisseur sélectionné.
Une énergie stockée pas forcément à l’abri
Enfin, si le fournisseur par lequel vous passez ferme un jour ses portes (par exemple en cas de faillite), il est possible que vous ne puissiez plus jamais récupérer l’électricité produite et stockée. Un stockage en pure perte, donc, qui peut affecter la rentabilité de votre installation. C’est la raison pour laquelle le sur-stockage n’est parfois pas nécessairement conseillé.
Batterie virtuelle ou batterie physique : quelle est la meilleure option pour vous ?
Le choix le plus opportun entre batterie virtuelle et batterie physique dépend de vos besoins ainsi que de la configuration de votre habitation et de votre installation.
La batterie virtuelle est adaptée pour les configurations suivantes :
- pour optimiser son taux d'autoconsommation et consommer l’intégralité de l’électricité produite notamment en réalisant des “réserves” pour les périodes où le besoin est important (en hiver notamment) ;
- lorsque l’installation photovoltaïque n’a pas été réalisée par un professionnel RGE ou n’est pas située en toiture (par exemple pour les kits solaires). Dans ces deux cas de figure, vous ne pouvez pas bénéficier de la revente du surplus par l’obligation d’achat ni même de la prime à l’autoconsommation. Vous avez donc tout intérêt à maximiser votre autoconsommation avec un stockage illimité ;
- lorsque vous ne souhaitez pas engager d’importants frais au départ (achat + installation de batterie) ni assurer l’entretien de la batterie et les potentiels coûts de remplacement qui en découlent ;
- si la tendance des prix de l’énergie apparaît comme haussière à l’avenir. Vous avez alors tout intérêt à produire et consommer au maximum votre propre électricité.
La batterie physique est, elle, plus appropriée dans les cas suivants :
- pour ceux qui souhaitent bénéficier des aides de l’État (obligation d’achat, prime à l’autoconsommation, etc.) à condition notamment d’être passé par un installateur RGE ;
- pour ceux qui désirent être totalement indépendants du réseau, même en cas de coupure, et consommer leur propre électricité locale sans risque de perte des réserves accumulées.
Comment choisir le bon fournisseur pour sa batterie virtuelle ?
Pour choisir votre fournisseur de batterie virtuelle, vous devez notamment prendre en compte :
- les tarifs pratiqués : il peut s’agir d’un paiement en une fois ou d’un abonnement mensuel. Renseignez-vous également sur l’éventuelle prise en charge des frais d’acheminement à votre charge. À l’inverse, certains fournisseurs proposent de rémunérer le surplus injecté à des conditions prédéfinies ;
- la capacité de stockage autorisée (elle peut être illimitée ou non) et le cas échéant les conditions pour la faire évoluer ;
- le potentiel engagement de durée, même si la plupart des fournisseurs n’en prévoient pas ;
- la nécessité de devoir changer de fournisseur d’énergie ou non et le cas échéant la prise en charge de ces démarches.
SI les acteurs sont encore peu nombreux sur ce marché en croissance, on peut relever cependant quatre fournisseurs déjà bien installés :
- MyLight Systems qui repose sur une formule d’abonnement mensuel avec une capacité limitée mais évolutive ;
- JPME qui propose un forfait unique à l’acquisition avec une capacité de stockage illimitée et une rémunération très intéressante du surplus de production hors stockage injecté ;
- Urban Solar qui facture le coût de mise en service puis un montant défini à chaque kWh injecté. Là encore, la capacité est illimitée et la réinjection du surplus hors stockage est également rémunérée (de façon moins importante cependant) ;
- Domuneo qui fonctionne sur un forfait mensuel évolutif en fonction de la capacité choisie.
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