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Chômage après licenciement : quelles démarches et quels droits ?

L'essentiel en quelques mots

Il est important de connaître ses droits et les démarches à effectuer en cas de licenciement, notamment en matière d’indemnisation. Voici tout ce que vous devez savoir sur le chômage après un licenciement :

  • il existe deux raisons pouvant amener à un licenciement : le motif économique et le motif personnel ;
  • l’employeur doit respecter une procédure stricte pour déboucher sur le licenciement d’un employé ;
  • le licenciement étant à l’initiative de l’employeur, le salarié est toujours en droit, peu importe le motif de son renvoi et la gravité des actes, de prétendre à une allocation chômage ;
  • selon le motif du licenciement et la gravité des faits reprochés au salarié, certaines indemnités peuvent être refusées au salarié (indemnités de congés payés, prime de licenciement, etc.) ;
  • la durée d’indemnisation dépend principalement de deux critères : l’âge et le nombre de jours calendaires travaillés au cours des deux ou trois dernières années ;
  • en cas de désaccord avec France Travail sur les indemnités à percevoir, plusieurs recours sont envisageables.
Chômage après licenciement
Chômage après licenciement : quelles démarches et quels droits ?

Quelles sont les principales causes de licenciement donnant droit au chômage ?

La première chose à savoir est que, contrairement aux idées reçues, toute forme de licenciement peut donner droit à la perception d’une allocation chômage. Il est toutefois nécessaire de remplir certains critères pour en bénéficier.

Concernant les principales causes de licenciement, on trouve deux grandes catégories :

💡

Qu’est-ce qu’un licenciement ?

Si l’on se réfère à une définition donnée par l’Unédic, on peut caractériser le licenciement comme une rupture du contrat de travail à l’initiative de l’employeur. En tant que condition de chômage involontaire, il ouvre droit aux allocations chômage, quel que soit le motif de licenciement (faute grave, inaptitude, etc.).

Les licenciements pour motif économique

Ce type de licenciement intervient indépendamment du comportement ou des actes d’un salarié. Comme son nom l’indique, il fait suite à des difficultés financières rencontrées par l’entreprise. Ainsi, on peut mentionner : 

Particulièrement encadré, le licenciement économique doit respecter un certain nombre de mesures strictes. Elles concernent principalement la prévention, l’accompagnement ainsi que le reclassement du salarié. Ainsi, à la suite de la procédure de licenciement, le salarié peut bénéficier de dispositifs comme le plan de sauvegarde économique (PSE) ou le contrat de sécurisation professionnelle (CSP). 

Si l’employé accepte et signe ledit CSP, alors il bénéficie de l’allocation de sécurisation professionnelle (ASP). Son montant est au moins équivalent à celui de l’ARE (aide au retour à l’emploi). Pour avoir une estimation plus précise de son montant, France Travail (anciennement Pôle Emploi) met à disposition un simulateur sur son site internet.

Les licenciements pour motif personnel

Dans le cadre de son activité professionnelle, il arrive qu’un employé fasse l’objet d’une procédure disciplinaire suite à un manquement ou une faute. Cette procédure peut déboucher sur un licenciement pour motif personnel

Pour être caractérisée comme un motif personnel valable, la procédure de licenciement doit respecter trois conditions : 

Ainsi, parmi les causes fréquemment invoquées pour déclencher une procédure de licenciement pour motif personnel, on retrouve : 

Ce dernier point est particulièrement important, car il est le plus fréquent. Ici, on dénombre trois degrés de gravité dans la faute : 

En fonction de la gravité de la faute, le salarié bénéficie ou non de certaines indemnités (indemnité de licenciement, de préavis, de congés payés, etc.) en plus de celles versées par France Travail.

💡

Bon à savoir 

L’employeur est dans l’obligation légale de convoquer son employé à un entretien préalable avant de lui faire parvenir une lettre de licenciement.

Quel licenciement ne donne pas droit au chômage ?

L’absence de chômage après licenciement est un poncif largement répandu. Nombreuses sont les personnes à penser que, selon la gravité de la faute commise par l’employé débauché, ce dernier peut être privé d’allocations et d’indemnisations. Or, cette idée reçue est tout à fait inexacte. Autrement dit, vous pouvez très bien bénéficier du chômage, même après un licenciement pour faute grave ou faute lourde

Néanmoins, il est bon de rappeler que pour toucher l’ARE (aide au retour à l’emploi), vous devez impérativement respecter certaines conditions, à savoir : 

Quelle est la durée maximale d'indemnisation après un licenciement ?

La durée d’indemnisation chômage après licenciement dépend de plusieurs critères. On retrouve principalement l’âge ainsi que le nombre de jours calendaires travaillés au cours des 24 ou 36 derniers mois de la date d’échéance de votre dernier contrat de travail. 

Dans les faits, il faut retenir qu’au plus vous cumulez de jours travaillés durant cette période, au plus vous pouvez bénéficier d’une durée d’indemnisation importante. Il est toutefois à relever que depuis le 1er février 2023, une réforme a conduit à réduire la période durant laquelle vous pouvez toucher l’ARE. Appelée modulation de la durée d’indemnisation selon la conjoncture, cette réforme vise à réduire de 25 % la période au cours de laquelle vous touchez le chômage si la date de fin de votre dernier contrat de travail est postérieure au 1er février 2023. Cette perte est cependant compensée par un complément perceptible en cas de conjoncture économique dégradée. 

Pour vous aider à y voir plus clair, n’hésitez pas à consulter le tableau suivant : 

Durée maximale de l’indemnisation chômage après licenciement

 

Moins de 53 ans

Entre 53 et 54 ans

55 ans et plus

Durée minimale d’indemnisation

182 jours (6 mois)

182 jours (6 mois)

182 jours (6 mois)

Durée maximale d’indemnisation

548 jours (18 mois)

685 jours (22,5 mois)

822 jours (27 mois)

Durée maximale d’indemnisation avec perception du complément en cas de conjoncture économique défavorable

Ajout de 182 jours, donnant droit à 730 jours (24 mois)

Ajout de 228 jours, donnant droit à 913 jours (30 mois)

Ajout de 273 jours, donnant droit à 1 095 jours (36 mois)

Source : Unédic (juin 2024).

💡

Quel délai pour percevoir l’ARE ? 

Un délai minimum de sept jours après inscription au sein de France Travail est à prévoir avant perception de l’allocation d’aide au retour à l’emploi. Ce délai peut s’allonger en fonction des montants perçus dans le cadre des indemnisations annexes relatives au licenciement (indemnités de licenciement, de congés payés, etc.).

Comment contester une décision de France Travail ?

En premier lieu, il est à noter que vous pouvez contester le motif de votre licenciement si vous vous sentez lésé. Dans cette optique, vous êtes en droit de saisir le conseil des prud’hommes. Si le juge considère que le motif personnel est irrecevable ou abusif, alors le licenciement peut être annulé. L’employeur peut alors faire face à diverses sanctions. 

Concernant les recours en cas de contestation d’une décision de la part de France Travail (refus d’indemnisation, etc.), trois recours graduels sont envisageables : 

  1. effectuer une réclamation depuis votre espace personnel ou par courrier à l’adresse votre agence France Travail ;
  2. saisir le médiateur régional France Travail pour tenter de solutionner la problématique si vous estimez ne pas avoir obtenu gain de cause suite à votre réclamation ;
  3. saisir le tribunal judiciaire ou administratif si vous estimez que la médiation n’a pas abouti favorablement.

Pour aller plus loin