Le prix de l’essence ne cesse d’augmenter à la pompe depuis le début de l’année 2024. Désormais, le sans-plomb 95 s’affiche en moyenne à 1,90 euro le litre et autour d’1,80 pour le gazole, selon les chiffres du ministère de la Transition écologique. Face à cette recrudescence des prix, l’association française des usagers "40 millions d’automobilistes" a lancé une pétition mercredi pour plafonner le prix du litre à 1,50 euro.
Une hausse inévitable
Pour suivre et comprendre l’évolution des prix du carburant en Europe, c’est le cours du baril de Brent de la mer du Nord qui sert de référence. En janvier, le prix du baril s’élevait à 76 dollars, contre 90 dollars, jeudi 11 avril, selon Franceinfo. Une hausse de 18,42 % en un trimestre seulement.
Cette hausse s’explique par le contexte géopolitique instable que nous traversons. La situation au Proche-Orient complique l’acheminement du pétrole. Par ailleurs, les pays de l’Opep (Algérie, Russie, Arabie Saoudite, Gabon, etc.) limitent le nombre de barils à mettre sur le marché. En restreignant l’offre, les prix augmentent. Autre raison à la hausse des prix du carburant : la "driving season", période pendant laquelle les Américains utilisent davantage leurs véhicules pour partir en vacances. C’est donc une période traditionnelle de surconsommation. Pour l'anticiper, les marchés achètent davantage de pétrole, ce qui pousse les prix vers le haut.
Jusqu’où les prix peuvent-ils augmenter ?
Difficile d’y répondre. Jusqu’ici, lorsque les prix augmentaient, le gouvernement intervenait en versant une indemnité carburant directement aux usagers, ou, comme ce qui a été fait en 2023, en demandant à TotalEnergies de plafonner les prix à 1,99 €. Le plafonnement qui devrait d’ailleurs se poursuivre "C’est moi-même qui ai demandé sa prolongation en 2024 et je salue l’effort qui a été fait par Total pour maintenir ce plafonnement. C’est une sécurité absolument essentielle pour les automobilistes", a déclaré le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire.
Patrick Pouyanné, PDG du groupe TotalEnergies, estime que cette aide devrait même être maintenue au-delà de 2024.
"Aujourd’hui, 500 stations sur nos 3 400 plafonnent le prix. C’est utile. Début 2023, on a pris des risques, quand les marchés étaient au plus haut, ça nous a coûté de l’argent".
Le plafonnement à la pompe est privilégié par TotalEnergies par rapport aux remises directes. L’Etat avait mis en place en 2022 une remise de 30 centimes par litre et la firme Total avait appliqué une remise supplémentaire de 20 centimes par litre. Mais le plafonnement est "un bien meilleur signal que de faire des rabais à tout le monde. Le plafonnement profite en priorité aux milieux ruraux, à la province, et sur les autoroutes" ajoute Patrick Pouyanné.
La colère des automobilistes
Pour l’association, la hausse des prix du carburant représente un surcoût de 200 euros par an pour chaque automobiliste. "L'État doit agir de toute urgence pour réformer la fiscalité sur les carburants, afin de modérer leur prix et préserver la mobilité et le pouvoir d'achat des ménages français", selon la pétition lancée mercredi 10 avril 2024 et qui a déjà récolté près d’un million de signatures !
⛽ Pour une réforme de la fiscalité sur les carburants
— 40 millions d'automobilistes (@40MA) April 10, 2024
afin de garantir un prix du litre de carburant en station-service toujours inférieur à 1,50€ ✊
👉 Signez la pétition sur https://t.co/3gMd9Z2VOE ⤵ pic.twitter.com/XD6Ix0dXtP
"Quand on passe à la pompe, on n’est plus dans un prix à payer, on est dans une rançon sur le droit de rouler, ce n’est pas acceptable", rétorque Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d’automobilistes, mercredi sur France Bleu.
Cette pétition n’est pas sans rappeler celle lancée par Priscillia Ludosky qui avait donné vie au mouvement des Gilets jaunes en 2018.
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