« 1 800 euros par mois qui tombent sans rien faire, sans bosser » ! Dans une vidéo devenue virale, un youtubeur s’est récemment vanté de frauder les prestations de plusieurs services sociaux. Le dénommé « Mertel » y affirme percevoir l’AAH (Allocation aux adultes handicapés), ainsi que l’ASS (Allocation de solidarité spécifique) et les APL.
De son propre aveu, le vidéaste affirme profiter de ces aides illégitimement, déclarant qu’il n’est handicapé que « sur le papier, parce que je me suis arrangé avec mon médecin ». Plus grave, le fraudeur mettait également en avant sa propre « formation », facturée 300 euros, pour frauder l’AAH.
Ouverture d’une enquête et contrôle en cours
Cette polémique a pris une telle ampleur qu’elle est remontée jusqu’à la ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé. Elle indique sur son compte X (anciennement Twitter) avoir « immédiatement diligenté un contrôle CNAF (Caisse nationale d’allocations familiales) et saisi la MDPH (Maison départementale pour les personnes handicapées) ». La ministre ajoute que “si la fraude est avérée, des poursuites seront immédiatement engagées et les aides indûment perçues recouvrées.”
Aurore Bergé a également profité de cette occasion pour rappeler qu’en 2022, « plus de 32 millions de contrôles ont été réalisés conduisant à détecter 48 692 cas de fraudes pour un montant de 351,4 millions d'euros ». Ce chiffre, qui exclut de facto les fraudeurs ayant réussi à passer entre les mailles, serait en réalité bien plus élevé. Il est estimé pour l’année 2018 à 2,3 milliards d’euros pour les trois allocations RSA, APL et prime d’activité, selon une enquête de la Cour des comptes.
Le montant de la fraude inférieur à celui des sommes non-demandées
Si ce type de cas peut faire grincer des dents, il convient pourtant de rappeler qu’en France, près de 30 % des personnes pouvant prétendre à toucher une aide sociale ne la perçoivent pas. Une étude de la DREES parue en avril mettait notamment en avant le manque d’information et la difficulté à s’adresser aux organismes concernés.
Ainsi, selon les estimations du Secours Catholique parues en 2021, plusieurs dizaines de milliards d’euros d’aides n’ont simplement pas été demandés par leurs bénéficiaires potentiels. L’organisme rapporte que « s’agissant du seul RSA, le non-recours est une source d’économies budgétaires évaluée entre 3 et 5 milliards d’euros ». En clair, si la fraude sociale représente un manque à gagner non négligeable pour l'État, elle reste inférieure aux économies permises par ces aides non réclamées.
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