L’utilisation des titres-restaurant pour les courses alimentaires est maintenue jusqu'à la fin de l'année 2024, annonce mardi la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprise, Olivia Grégoire. Cette décision intervient après l'extension de leur usage à tous les produits alimentaires en août 2022 pour contrer l'inflation. Malgré les critiques qui considèrent l'utilisation des titres-restaurant comme un « salaire déguisé », la ministre insiste sur la nécessité de prolonger ces mesures pour soutenir le pouvoir d’achat des Français.
Un virage à 180°
Après avoir initialement exclu la prolongation de l'utilisation des titres-restaurant pour des achats de produits alimentaires non directement consommables au-delà de 2023, le gouvernement a finalement annoncé un revirement. En effet, lors de son passage sur M6 cette semaine, Olivia Grégoire, a confirmé la prolongation de cette possibilité de paiement pour toute l’année 2024.
Elle a défendu cette décision en soulignant l'importance de conserver les initiatives positives, rejetant toute idée de volte-face et précisant que l'origine de cette idée ne provenait pas du gouvernement mais d'une sénatrice de l'Isère. Elle a également assuré que cela n'entraînerait aucun changement pour les Français.
Déjà en septembre, l'exécutif avait commencé à fermer la porte à cette prolongation, déclarant ne pas trouver de moyen législatif pour la mettre en place malgré un avis favorable. Cela était dû à des règles constitutionnelles interdisant d'ajouter des modifications qui n'ont pas de lien direct avec le sujet en discussion au Parlement, surnommés les « cavaliers législatifs », précise Le Parisien.
Le malheur des restaurateurs vs le bonheur des épiciers et la grande distribution
La possibilité d’acheter des produits alimentaires non directement consommables avec les titres-restaurant avait été approuvée en août 2022 dans le cadre d'un projet de loi visant à protéger le pouvoir d'achat. Cette mesure avait suscité la colère des restaurateurs qui redoutaient une baisse des dépenses dans leurs établissements.
Selon le principal syndicat du secteur, la part de marché des grandes et moyennes surfaces a augmenté de 4,9 points entre le 4e trimestre 2022 et le 2e trimestre 2023, tandis que celle des restaurateurs a reculé de 3,2 points sur la même période. « Il s’agit de satisfaire le lobbying de la grande distribution », dénonçait auprès du Parisien Charly Belisson, représentant de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) : « C’est un véritable coup de poignard dans le dos ». Aujourd'hui, seulement 43,3 % des titres-restaurants sont dépensés dans les restaurants, selon Le Parisien.
Bien que les titres-restaurant soient cruciaux pour les restaurateurs, ils sont tout aussi importants pour les épiceries et la grande distribution qui ont réussi à attirer une nouvelle clientèle grâce à l'extension des conditions d'utilisation de ce moyen de paiement.
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