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Hygiène : un luxe pour près d'un Français sur deux

Les Français et l'hygiène
Hygiène : un luxe pour près d'un Français sur deux

Renoncer au dentifrice, espacer les douches ou concevoir ses propres protections menstruelles : ces gestes deviennent malheureusement la norme pour des millions de Français. En cause, un contexte économique tendu qui pousse parfois à faire un choix difficile entre l’hygiène et l’alimentation.

Selon le baromètre 2024 "Hygiène et précarité" réalisé par l’Ifop pour l’association Dons Solidaires, près de la moitié des Français (47 %) restreignent leur consommation de produits d’hygiène faute de moyens. Une réalité inquiétante, qui touche en majorité les jeunes, les familles monoparentales et les personnes en situation de précarité.

Des arbitrages complexes entre hygiène et alimentation

17 % des sondés déclarent avoir déjà dû choisir entre acheter de la nourriture ou des produits d’hygiène, un chiffre qui monte à 39 % chez les plus précaires. Les produits les plus fréquemment abandonnés ? Le maquillage, les soins capillaires, les déodorants, la lessive, le savon ou encore les protections hygiéniques.

Cette situation s’inscrit dans un contexte économique globalement tendu : le nombre de dossiers de surendettement a bondi de 10,8 % en un an, selon la Banque de France, signe que de plus en plus de foyers basculent dans des difficultés financières durables. Pour nombre d’entre eux, les achats de produits d’hygiène deviennent secondaires face aux factures, aux loyers ou à l’alimentation.

Les jeunes sont particulièrement concernés : 62 % des moins de 35 ans limitent leurs achats de produits d’hygiène, et 25 % ont déjà été contraints de faire un choix entre manger et se laver. Dans certaines familles, on crée ses propres protections hygiéniques à partir de tissus divers, on espace les shampoings et on remplace les lessives classiques par un produit ménager fait maison.

Une précarité invisible aux lourdes conséquences sociales

Si l’impact est d’abord matériel, les conséquences sont aussi psychologiques et sociales. 31 % des personnes concernées évitent de sortir, 23 % réduisent leurs interactions sociales et 15 % déclarent avoir renoncé à un emploi ou à un entretien par manque de produits d’hygiène. Le sentiment de honte et d’isolement s’installe en eux.

Les femmes, notamment, sont en première ligne : 16 % déclarent manquer régulièrement de protections menstruelles, ce qui affecte directement leur vie professionnelle et personnelle.

Pour beaucoup, demander de l’aide reste difficile. "Ils ont l’impression que c’est un luxe, que ça ne fait pas partie des vraies urgences", témoigne Houria Taleb, secrétaire nationale du Secours Populaire, auprès de BFMTV.

Face à cette crise silencieuse, des associations comme Dons Solidaires multiplient les collectes et tirent la sonnette d’alarme.

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