Avec la fin des dispositifs dérogatoires liés à la pandémie de Covid-19, l’année 2023 marque un tournant dans l’évolution des arrêts maladie en France. Les données de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (CNAM), issues du Système national des données de santé (SNDS), montrent une tendance durable à la hausse, amorcée bien avant la crise.
Une diminution après la pandémie, mais des niveaux supérieurs à 2019
Entre 2020 et 2022, l’épidémie de Covid-19 avait entraîné une explosion des arrêts maladie, notamment pour les personnes positives, leurs cas contacts, ou celles vivant avec des individus vulnérables. Avec la sortie de crise en 2023, ces arrêts spécifiques ont disparu, entraînant une baisse du nombre total de jours indemnisés. En effet, ces derniers avaient permis "d’indemniser sans délai de carence les cas positifs au Covid-19, les cas contacts, les personnes faisant l’objet d’un isolement, les personnes vulnérables et leurs cohabitants, et les gardes d’enfants, par exemple en cas de fermeture de leur classe. Cependant, malgré ce recul, les arrêts maladie restent significativement plus nombreux qu’en 2019".
Les dépenses associées atteignent 10,2 milliards d’euros en 2023 pour les salariés du secteur privé et les contractuels de la fonction publique. Ces dépenses, souvent partiellement prises en charge par des dispositifs complémentaires tels que les mutuelles, reflètent une hausse des indemnités journalières moyennes. En parallèle, les arrêts pour accidents de travail et maladies professionnelles continuent de croître, tandis que les congés maternité se stabilisent dans un contexte de baisse de la natalité.
Une dynamique de fond portée par l’emploi et le vieillissement
Les données de l’Assurance maladie révèlent une augmentation progressive des arrêts maladie depuis 2010. Cette tendance s’explique par plusieurs facteurs structurels : la hausse de l’emploi, le vieillissement de la population active et une augmentation des taux de recours. Ainsi, entre 2019 et 2023, le nombre de journées indemnisées a progressé en moyenne de 3,9 % par an, contre 2,3 % entre 2010 et 2019.
Les arrêts de longue durée, bien qu’ils représentent seulement 7 % des cas, génèrent près de la moitié des dépenses. Ils sont plus fréquents chez les salariés âgés. Par ailleurs, les femmes et les personnes dont les conditions de travail sont difficiles enregistrent des durées d’arrêt supérieures à la moyenne.
Une évolution des pratiques et des dispositifs
Les arrêts maladie dérogatoires instaurés pendant la pandémie, qui incluaient des cas comme la garde d’enfants ou l’isolement préventif, ont pris fin début 2023. Cette période a toutefois montré la nécessité d’adapter les dispositifs face à des crises sanitaires d’ampleur, d’après l’étude. De nouvelles pratiques, comme les arrêts à temps partiel thérapeutique, se sont aussi développées, représentant 8 % des dépenses d’indemnités journalières en 2023, contre seulement 5 % en 2010.
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