⏱L'essentiel en quelques mots
Acheter à plusieurs, c’est évidemment augmenter son budget de manière conséquente. Mais faire l’acquisition d’un bien immobilier avec des co-acheteurs, c'est aussi gérer ce bien à plusieurs, et ce, quelle qu’en soit sa nature : maison, immeuble, appartement, terrain, etc.
Pour un projet de ce type, deux possibilités s’offrent à vous : la SCI (Société Civile Immobilière) ou l'indivision. Les deux comportent des avantages et des inconvénients que nous allons vous exposer dans ce guide.
Dans quels cas est-il mieux de constituer une SCI ou choisir le statut de l'indivision ?
SCI ou indivision, en quelques mots c’est :
- deux structures juridiques différentes répondant à des projets spécifiques ;
- un régime indivision simple à mettre en place ;
- une SCI à créer permettant de régir le fonctionnement d’un bien immobilier mais qui nécessitent des démarches administratives ;
- un régime d’indivision gratuit et une SCI qui comporte des frais ;
- une structure adaptée au court terme et au projet simple, et une autre pour les projets à long terme ou plus complexes.
Sommaire
Quelles sont les principales caractéristiques de la SCI et de l’indivision ?
Tout d’abord, revenons sur ce qui caractérise l’indivision et la SCI :
Les caractéristiques de l’indivision
L’indivision est un régime juridique dans lequel au moins deux personnes sont propriétaires d’un bien immobilier indistinctement. Cela signifie que leurs parts ne sont matériellement pas individualisées.
En effet, chaque indivisaire du bien, dit indivis, possède une quote-part exprimée en pourcentage. Le droit de propriété s’exerce alors à plusieurs avec décisions majoritaires, voire unilatérales, malgré les quotes-parts. Nous y reviendrons ultérieurement.
L’indivision est une solution simple à mettre en place puisqu’elle n’a pas de formalités spécifiques. C’est en effet le mode de gestion par défaut si aucune structure n’est mise en place pour cadrer l’acquisition et la gestion du bien immobilier. Ce régime est idéal lors de l’achat d’une résidence principale en couple. Nous verrons toutefois qu’il peut présenter certaines limites dans d’autres cas.
Les caractéristiques de la SCI
Une SCI est une structure juridique composée d’au moins deux personnes n’ayant cette fois pas le statut d’indivisaires mais celui d’associés. Il s’agit ici de diviser le bien en parts appelées parts sociales attribuées en proportion de l’apport de chacun. Ces parts s’expriment en nombre.
La SCI permet de cadrer la gestion d’un bien immobilier à plusieurs en apportant de la flexibilité et des avantages fiscaux notamment dans le cadre d’une donation ou d’une succession.
Contrairement à l’indivision, elle nécessite la rédaction de statuts juridiques permettant d’en exposer les modalités de gestion et de fonctionnement notamment concernant les prises de décisions. Contrairement à l’indivision, les droits sur le bien objet d’une SCI sont limités au nombre de parts sociales détenues par chaque associé.
SCI et indivision : quels sont les avantages inconvénients des deux systèmes ?
Chaque cadre juridique, SCI ou indivision, présente des avantages et des inconvénients en fonction de votre situation. Quand l’indivision apporte une facilité de mise en place, la SCI apporte un cadre à la gestion du bien.
La création du statut : l’indivision est plus facile
Créer une indivision est plus que facile puisqu’il n’y a rien à faire de particulier. Ce statut est mis d’office lors d’une acquisition de bien à plusieurs si aucune SCI n’est ouverte. Il n’y a donc aucun frais lié à la mise en place d’une indivision.
Il est toutefois possible de conclure ce qu’on appelle une convention d’indivision. Elle se formalise auprès d’un notaire et sert à poser un cadre pendant une durée de 5 ans maximum. Pendant ce délai, aucun partage ne peut être effectué. Cette convention sert à définir le paiement des charges liées au bien objet de l’indivision et éviter tout litige entre les indivisaires. Alors, indivision ou SCI ?
La SCI nécessite plusieurs démarches administratives pour être créée :
- rédaction des statuts : notification du gérant, d’un éventuel co-gérant, de l’adresse du siège social, montant du capital social et apport de chacun, nombre de parts sociales par associé, etc. ;
- publication d’une annonce dans un journal d’annonces légales ;
- immatriculation au RCS (registre du commerce et des sociétés) auprès du greffe du tribunal de commerce.
Créer une SCI comporte ainsi plusieurs frais (frais d’un professionnel tel qu’avocat ou expert-comptable si vous vous faites aider, droits d’enregistrement, parution de la publicité au journal, frais d’immatriculation, versement du capital social).
Les prises de décisions
Les décisions à prendre dans le cadre d’une SCI ou d’une indivision s’appréhendent différemment. Concernant l’indivision, les décisions importantes telles que la vente du bien par exemple doivent se prendre à l’unanimité. Les décisions courantes comme l’entretien du logement ou les actes administratifs se prennent à la majorité des ⅔.
Concernant les SCI, les décisions sont prises lors des assemblées générales (AG). Celles-ci doivent faire l’objet d’une convocation auprès de tous les associés et être formalisées par un procès-verbal d’assemblée générale.
Les décisions courantes se prennent lors des assemblées générales ordinaires ayant lieu une fois par an et sont ensuite administrées par le gérant et/ou le co-gérant. Les décisions importantes font alors l’objet d’assemblées générales exceptionnelles.
La cession : en indivision c’est plus simple !
Sortir d’une indivision est possible à tout moment, sauf jugement contraire ou convention d’indivision en cours. Dans ce cas, plusieurs solutions sont possibles :
- céder sa quote-part à une tierce personne. Les autres indivisaires sont alors prioritaires ;
- demander le partage des biens ;
- vendre le bien.
Rien de très compliqué non plus dans le cadre d’une SCI, même si le souhait de céder ses parts doit être formalisé. Il faut tout d’abord, et contrairement à l’indivision, obtenir l'accord des autres associés. Ensuite, il faut déterminer un prix de cession puis remplir de documents administratifs.
Des impôts seront à régler dans tous les cas, qu’il s’agisse d’indivision ou de SCI.
Avec la SCI, la succession est plus facile
Lors du décès de l’un des indivisaires, ses héritiers deviennent propriétaires de sa quote-part, elle-même divisée en fonction du nombre d’héritiers et de leur part d’héritage. Ils se voient ainsi administrer un bien avec des tierces personnes qu’ils n’ont alors pas choisies.
C’est là que la tâche se complique, puisque si l’un des héritiers souhaite sortir de l’indivision, cela peut alors mettre en péril le patrimoine immobilier. C’est généralement dans ce cas qu’une convention d’indivision est mise en place.
La SCI présente sensiblement les mêmes caractéristiques à ceci près que sa gestion est encadrée. Cela sécurise le patrimoine immobilier détenu au sein de la SCI.
SCI ou indivision, dans les deux cas il peut être envisagé un démembrement de propriété. Ainsi, les associés/indivisaires peuvent anticiper la donation de la nue-propriété aux futurs héritiers en conservant uniquement l’usufruit. Au décès, l’usufruit tombe et le nu-propriétaire devient propriétaire à 100 % de ses parts/quotes-parts de SCI ou de l’indivision, sans frais de succession.
La différence se trouve au moment d’une donation. Notons qu’il est possible, pour un parent de donner 100 000 € tous les 15 ans à ses enfants, sans payer de droits de mutation. Lors d’une donation sur un bien en indivision, on prend la valorisation du bien qui peut alors être bien plus élevée. Il est ainsi plus facile de donner par parts en divisant ce montant dans le cadre d’une SCI.
Indivision |
SCI |
|
---|---|---|
Création |
Aucune formalité et gratuite. |
Démarches administratives obligatoires associées à des frais. |
Décisions |
À la majorité des ⅔ pour les décisions courantes, à l’unanimité pour les décisions importantes. |
Lors des assemblées générales ordinaires ou exceptionnelles. |
Cession |
Sans autorisation spécifique. |
Nécessité d’obtenir l’accord des associés. |
Succession |
Partage automatique entre héritiers. |
Anticipé dans les statuts. |
Choisir l’indivision pour un projet simple ou à court-terme
Acheter en SCI ou en indivision, on peut s’interroger dans certains cas sur la meilleure solution.
Toutefois, dans le cadre d’un projet simple, comme l’achat d’une résidence principale en couple, l’indivision convient parfaitement. Il n’est alors pas nécessaire de créer une SCI, qui comporte des coûts et impose des démarches administratives pour ce type d’acquisition.
Par ailleurs, si le projet est à court terme et qu’une vente du bien est envisagée à horizon 4 ou 5 ans, l’indivision est également l’idéal. Enfin, si vous savez par avance que votre succession ne concerne que peu d’héritiers, le régime de l'indivision suffit.
Pour un projet à long terme, choisissez la SCI
En effet, pour un projet à long terme, notamment pour de l’investissement locatif ou pour un achat à plus de deux associés, la SCI est la meilleure solution. Elle permet de définir un cadre de gestion et de fonctionnement afin d’éviter tout risque de conflit.
Elle solutionne par ailleurs la partie successorale en répondant à des problématiques de transmission.
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