Obtenir une assurance de prêt immobilier en cas de cancer de la prostate

Que faut-il savoir sur le cancer de la prostate ?

Selon l’Institut national du cancer, le cancer de la prostate représente environ 25 % des cancers masculins. Il touche les hommes âgés en moyenne de 68 ans. Pour les patients diagnostiqués entre 2010 et 2015, le taux de survie nette standardisée à 5 ans est de 93 %. L’étude indique qu’il s’agit d’un cancer bien dépisté, avec un taux de survie élevé. 

Située sous la vessie et devant le rectum, la prostate est une glande des appareils reproducteur et urinaire masculins. Elle produit le liquide prostatique qui participe à la formation du sperme. De la taille d’une noix chez les jeunes hommes, elle peut grossir avec l’âge. 

Dans 90 % des cas, le cancer de la prostate se développe à partir des cellules épithéliales qui sont sur la partie externe la glande. Il s’agit alors d’adénocarcinomes. 

Le risque d’être atteint d’un cancer de la prostate augmente sous l’effet de plusieurs facteurs :

• les antécédents familiaux ;
• le fait d’avoir des origines afro-antillaises ;
• l’exposition professionnelle aux pesticides (reconnue facteur de risque depuis 2021).

Comment est-il diagnostiqué ? Quels sont les symptômes ?

La détection du cancer à un stade précoce accroît les chances de réussite du traitement. Il est donc conseillé de réaliser des contrôles réguliers. 

Le cancer de la prostate ne provoque parfois aucun signe, surtout au début. Puis, avec le développement de la tumeur, des symptômes peuvent apparaître :

• troubles urinaires :
  • besoin fréquent d’uriner ;
  • jets d’urine inhabituels ;
  • difficultés à uriner ;
• présence de sang dans les urines ou le sperme ;
• incontinence ;
• brûlure, douleur, inconfort au niveau de l’appareil urinaire ;
• éjaculation douloureuse ;
• trouble de l’érection ;
• douleur persistante dans le dos, les hanches ou le bassin. 

Le diagnostic d’un cancer de la prostate commence d’ordinaire par une consultation dont le but est d’évoquer vos antécédents médicaux et familiaux ainsi que vos symptômes. Cet entretien s’accompagne de 2 autres examens :

• le toucher rectal pour mesurer le volume de la prostate et détecter d’éventuelles anomalies par palpation ;
• le dosage du PSA (substance libérée par la prostate) dans le sang. 

Selon les résultats obtenus, d’autres tests sont nécessaires pour évaluer l’état de santé du patient, le stade de la maladie et le traitement à prévoir :

• des analyses de sang complémentaires ;
• une biopsie prostatique réalisée sous anesthésie locale et sous guidage par sonde échographique ;
• une analyse des tissus prélevés lors de la biopsie ;
• une IRM pelvi-prostatique ;
• un scanner abdomino-pelvien.

Quels sont les traitements pour guérir d’un cancer de la prostate ?

L’équipe médicale, chargée de statuer sur le protocole de soins le plus adapté, élabore sa décision en fonction du stade du cancer, de votre état de santé, de vos antécédents familiaux et des effets secondaires possibles des solutions thérapeutiques. Ce choix s’effectue lors de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). 

Pour soigner le cancer de la prostate, les professionnels disposent de différentes modalités de traitement à mettre en œuvre avec l’accord du patient :

• la surveillance ;
• la chirurgie ;
• la radiothérapie externe ;
• la curiethérapie ;
• l’hormonothérapie ;
• la chimiothérapie. 

Certains cancers de la prostate se caractérisent par une tumeur localisée qui évolue lentement sur le long terme. Une surveillance active avec des examens réguliers est une option envisagée, car elle retarde un traitement plus lourd ainsi que ses effets indésirables sur la vie du patient. 

Quand les médecins ont recours à la chirurgie, l’intervention consiste à retirer toute la prostate et les vésicules séminales : c’est une prostatectomie totale. 

La curiethérapie vise, quant à elle, à détruire les cellules cancéreuses par rayonnement, en plaçant des sources radioactives à l’intérieur de la prostate. 

Enfin, l’hormonothérapie couplée à une radiothérapie externe lutte contre les cancers de la prostate avancés. Ce traitement a pour objectif de stopper l’action stimulante de la testostérone sur les cellules atteintes pour arrêter le développement de la maladie.

Quelle est la décision de l’assurance emprunteur lorsqu’on est atteint d’un cancer de la prostate ?

Lors de la souscription d’une assurance de prêt, l’assureur considère le cancer de la prostate comme un risque médical aggravé. En effet, les possibilités de devoir rembourser le crédit immobilier d’une personne malade augmentent alors considérablement. 

Pour évaluer le niveau de risque, de garanties et le tarif de votre contrat, le médecin-conseil a besoin d’informations médicales complémentaires. En fonction de l’étude de votre dossier d’assurance emprunteur et du stade constaté de votre cancer de la prostate, l’assureur peut prendre différentes décisions :

• observer une période probatoire et réexaminer votre dossier à une date ultérieure ;
• octroyer l’assurance de prêt immobilier assortie d’une surprime ;
• accepter votre contrat sous conditions, en excluant les garanties telles que la perte totale et irréversible d’autonomie ou l’incapacité de travail ;
• etc. 

Depuis 2007, la Convention AERAS (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé), signée par les banques et assurances, aide les personnes malades, privées d’accès à l’assurance de prêt aux conditions standards. Les signataires se sont engagés à répondre aux demandes d’adhésion d’assurance emprunteur sous trois semaines et à maintenir la validité de l’offre pendant 4 mois.

Pourquoi est-il important d’assurer son crédit en cas de cancer de la prostate ?

En 2018, l’Institut national du cancer recensait 50 400 nouveaux cas de cancer de la prostate. C’est le premier cancer chez les hommes et la 3e cause de décès par cancer, même s’il bénéficie d’un taux de survie à 5 ans élevé. 

La souscription d’une assurance de prêt en cas de cancer de la prostate vise à préserver votre qualité de vie. Les effets indésirables de certains traitements ou les délais de récupération après une chirurgie entravent votre parcours professionnel. L’assurance emprunteur préserve vos revenus et vous relaie dans le paiement des échéances de votre crédit. 

Par ailleurs, les banques imposent l’adhésion à l’assurance de prêt immobilier lors du processus d’obtention d’un crédit. Vous êtes libre de choisir votre assureur (loi Lagarde), mais la protection des remboursements de votre emprunt contre les accidents de la vie est une condition à l’octroi de votre prêt. 

Trouver une assurance de prêt immobilier adaptée à un cancer de la prostate : comment faire ?

Le cancer de la prostate peut compliquer l’accès à l’assurance emprunteur. Les formules des banques ne conviennent pas forcément à votre profil ou n’offrent pas un bon compromis entre niveau de garanties et tarifs. 

La Convention AERAS vous aide à trouver une assurance de prêt adaptée grâce à des mesures comme l’écrêtement des surprimes sous conditions de ressources pour les personnes atteintes d’un risque médical aggravé. 

La liberté de choisir votre assurance de prêt immobilier est un atout, mais peut être considérée comme une lourdeur administrative du fait de la quantité d’offres présentes sur le marché. Le métier d’un courtier en assurance consiste à vous accompagner dans vos démarches, comparer les clauses des contrats et vous présenter les formules qui vous conviennent et satisfont aux exigences de votre établissement de crédit.

Comment déclarer à l’assurance emprunteur lorsqu’on souffre d’un cancer de la prostate ?

Au moment d’adhérer à une assurance de prêt immobilier, vous devez remplir un questionnaire médical et déclarer votre état de santé général, vos antécédents médicaux et votre cancer de la prostate. Ces éléments permettent à l’assureur de vous faire une proposition comprenant le taux de couverture, les garanties et le tarif. 

Toutefois, la loi Lemoine du 28 février 2022 « pour un accès plus juste, plus simple et plus transparent au marché de l’assurance emprunteur » a amélioré le principe du droit à l’oubli. Ce dispositif vous autorise à ne pas déclarer votre cancer de la prostate aux organismes d’assurance si votre traitement s’est terminé depuis 5 ans.

Si ces dispositifs ne peuvent être appliqués dans votre cas, votre cancer de la prostate donne lieu à une déclaration. Préparez-vous à fournir au médecin-conseil l’ensemble des pièces justificatives décrivant votre maladie et son suivi : bilans, comptes-rendus, résultats d’analyses, etc. Veillez à réunir une documentation complète afin de gagner du temps et de recevoir une proposition d’assurance emprunteur conforme à votre état de santé.