⏱L'essentiel en quelques mots
Vous avez décidé d’investir dans un poêle à bois afin de profiter d’un système de chauffage performant. Grâce à ce nouvel équipement écologique et économique, vous pourrez ainsi bénéficier d’un meilleur confort thermique. Si ce nouveau dispositif vous paraît complexe, voici ce qu’il faut retenir concernant l’installation d’un poêle à bois :
- acheter un poêle à bois permet d’alléger vos dépenses énergétiques et réduire votre empreinte carbone tout en valorisant votre bien ;
- indépendant de l’électricité, ce dispositif peu polluant et économique attire de plus en plus de Français ;
- une fois l’emplacement choisi, des demandes administratives doivent être effectuées avant de pouvoir profiter de votre nouvel équipement de chauffage aux normes ;
- l’installation d’un poêle est délicate et requiert l’intervention d’un professionnel compétent labellisé RGE ;
- pour soutenir votre investissement, il faut savoir que ce dispositif est éligible à certaines aides de l’État, sous conditions.
Sommaire
Que faut-il savoir sur l’installation d’un poêle à bois ?
Une installation d’un poêle à bois réussie doit suivre un processus en plusieurs étapes :
Étape n° 1 : choisir un emplacement
Un poêle à bois utilise le principe du rayonnement pour chauffer. Avant de l’installer, il est donc primordial de choisir un emplacement :
- où la diffusion de chaleur sera optimum ;
- proche d’un conduit de fumée (si existant) ;
- avec un sol suffisamment solide pour supporter le poids du dispositif (autour de 250 kg).
À noter que les contraintes liées à l’évacuation de la fumée peuvent également influencer la position du poêle.
Étape n° 2 : s’occuper de l’administratif
Choisir d’installer un poêle à bois nécessite parfois certaines démarches administratives obligatoires pour obtenir une autorisation. C’est notamment le cas si vous ne possédez pas de conduit de cheminée et que l’installation de votre poêle implique sa création avec une sortie au niveau de la toiture.
Étape n° 3 : maintenir une distance de sécurité
Selon la sensibilité du sol, il peut être nécessaire de le protéger des étincelles et des braises avec un matériau incombustible. Il s’agit le plus souvent d’une plaque en acier, en verre ou en ardoise. Attention, les dimensions de cette zone doivent être suffisantes pour assurer une parfaite sécurité et limiter les risques de départ de feu. Bien entendu, si vous possédez du parquet ou un revêtement inflammable comme de la moquette, cette protection est incontournable.
S’il n’y a pas vraiment de règles concernant cette distance de sécurité, il est généralement convenu de respecter une zone de 80 cm devant le poêle et 20 cm sur les côtés. Pour davantage de précisions, n’hésitez pas à vous reporter aux recommandations du fabricant présentes dans le manuel.
Attention à vos murs
N’oubliez pas que le poêle à bois possède un fort pouvoir calorifique. N’hésitez donc pas à laisser une large zone de dégagement pour le passage, au moins un mètre. Ne négligez pas non plus la protection de vos murs. L’installation de boucliers thermiques est indispensable pour prévenir des risques d’incendie. Enfin, inutile de préciser qu’il faut éviter de laisser des meubles en bois à proximité du poêle à bois.
Ce sont des écrans faciles à positionner, souvent des plaques de métal. La pose d’écrans thermiques réduit l’espace de dégagement à respecter autour du poêle.
Étape n° 4 : mise en place du conduit d’évacuation
Une fois l’emplacement de votre poêle décidé, il est temps de songer à l’installation du conduit d’évacuation. Même si votre logement bénéficie déjà d’un conduit (pour une cheminée, par exemple), il convient de penser à la rénovation de celui-ci. Cette étape est cruciale, c’est pourquoi le recours à un professionnel est conseillé. Celui-ci s’assurera de l’étanchéité de votre installation et du respect des exigences de sécurité, notamment en matière de tubage. N’oubliez pas que les conduits doivent aller du poêle au plafond et assurer également une bonne évacuation des fumées.
Bon à savoir
Pour profiter d’une installation qui vous assure confort et sécurité, il est important de s’assurer d’une bonne ventilation (système d’arrivée d’air extérieur) en plus du conduit d’évacuation.
Étape n° 4 : installer votre poêle à bois
Enfin, il n’y a plus qu’à finaliser l’installation de votre poêle à bois sous l’arrivée du conduit d’évacuation puis procéder au raccordement. Il faut savoir que peu importe le modèle, un poêle à bois pèse lourd. Une fois posé sur un socle résistant au feu, il sera donc difficile de le déplacer seul.
Quel est le coût pour installer un poêle à bois ?
Le prix d’un poêle est variable. Plusieurs paramètres vont entrer en jeu dans le coût d’une installation de poêle à bois, comme :
- l’autonomie du réservoir ;
- la marque ;
- le design qui peut influencer la restitution de la chaleur, notamment s’il est équipé de pierres naturelles ;
- les fonctionnalités et le niveau d’automatisation (pilotage à distance, nettoyage automatique, etc.).
À cela, il faut également ajouter le prix de la pose et de la fumisterie (conduit d’évacuation). Bien entendu, le coût peut grimper selon la complexité du chantier, en particulier en cas de difficulté de raccordement.
Combien coûte l’installation d’un poêle à bois ?
Pour vous donner un ordre d’idée, selon les chiffres constatés par Observ’ER en 2022 et relayés par le site de l’ADEME, il faut compter :
● environ 3 900 € HT pour un poêle à bois d’une puissance de 8 kW ;
● entre 150 € HT et 2 800 € HT pour l’installation d’un poêle à bois.
Bon à savoir
À noter qu’il existe plusieurs aides de l’État pour soutenir votre investissement. Outre la TVA à taux réduit dont vous profitez directement à l’achat, d’autres coups de pouce financiers peuvent alléger votre facture. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter le site France Rénov’.
Les normes à respecter lors de l’installation d’un poêle à bois
Si un poêle à bois peut s’installer dans tous les types de logement, quelles que soient les configurations, il existe toutefois des normes à respecter. Celles-ci fixent notamment des règles concernant :
- l’emplacement ;
- la pose ;
- les diamètres ;
- les distances.
Norme relative à l’installation des conduits de fumée
Pour installer un poêle à bois, il est nécessaire de respecter la norme DTU 24.1 qui régit la bonne mise en œuvre des techniques dans le secteur du bâtiment. Ce texte sert de référence en matière de conception et de pose des conduits de cheminée ainsi que de leurs raccordements.
Attention
Le respect du DTU est obligatoire et sert de référence aux experts des assurances en cas de sinistres. Ne pas appliquer le DTU vous expose donc à une exclusion des garanties de votre contrat d’assurance.
Marquage CE et plaque signalétique
Le rôle du conduit de fumée est d’assurer l’évacuation des produits de combustion sans générer de risque. Pour cela, il doit
- avoir une étanchéité satisfaisante ;
- supporter les dilatations ;
- canaliser les produits de combustion et éviter la propagation du feu ;
- assurer le tirage nécessaire ;
- être mécaniquement stable.
Depuis 2005, le marquage des conduits de cheminée est obligatoire conformément au règlement produits de construction (RPC). Ce marquage CE garantit le respect des exigences essentielles en matière de sécurité et de qualité du conduit de cheminée.
À ce marquage, l’installateur doit obligatoirement apposer une plaque signalétique au pied du conduit, sur la trappe de ramonage ou sur la souche. Cette plaque assure de la conformité du conduit aux six critères suivants :
- résistance à la température de fumée (TXXX) ;
- distance de sécurité par rapport à un matériau combustible (un minimum de 80 mm est requis pour le bois) ;
- résistance à la pression de votre conduit, N2 ou N1 pour les installations fonctionnant en tirage naturel, H pour les hautes pressions et P2 ou P1 pour celles à faible pression (en dessous de 200 Pa) ;
- résistance à la corrosion (classe 1,2 ou 3) 1 pour le Gaz, 2 pour le bois et 3 pour les autres combustibles ;
- résistance aux condensats : classe W (wet) pour un fonctionnement avec condensation et D (Dry) pour un fonctionnement en condition sèche, sans condensation ;
- résistance aux feux de cheminée : G (G résistant) ou O (non résistant au feu de cheminée)
Bon à savoir
Maçonner un conduit de cheminée n’est plus adapté aux exigences actuelles. Pour l’évacuation des fumées des dispositifs modernes à haute performance, un tubage est indispensable. Tuber le conduit vous assure de la bonne étanchéité de celui-ci. Dans le cas d’un conduit ancien à tuber, il faudra néanmoins veiller à ce que celui-ci soit en bon état, sans décollements ni fissures.
Débouché et tracé du conduit de cheminée
De plus, il est nécessaire de conserver un tracé vertical pour votre conduit de cheminée. Dans le cas d’un dévoiement, il ne doit pas être supérieur à 45°.
Par ailleurs, pour le débouché de votre conduit de cheminée, la norme désigne certains critères de distance :
- dans le cas d’une pente de toit de plus de 15°, le débouché devra dépasser d’au moins 40 cm le point le plus haut de votre bâtiment ;
- si la pente de toit est inférieure à 15°, le débouché de votre conduit sera à 120 cm au moins du point de sortie de votre toiture, ou de 100 cm au moins si votre toiture possède un acrotère de plus de 20 cm.
Pensez au détecteur de fumée
Si vous installez un poêle à bois chez vous, n’oubliez pas de réfléchir à l’endroit où positionner votre détecteur de fumée. Celui-ci est obligatoire dans tous les logements depuis 2015. Pour être alerté en cas de départ de feu, nous vous recommandons de poser un détecteur à proximité du conduit d’évacuation et dans toutes les pièces situées à côté de votre poêle.
Est-il possible d’installer un poêle à bois soi-même ?
Si installer soi-même un poêle à bois est tout à fait possible, il convient néanmoins d’être prudent. La loi autorise en effet l’auto-installation d’un système de chauffage comme un poêle à bois. Mais attention à bien respecter les normes de sécurité qui peuvent être complexes à appréhender. Comme nous l’avons précisé auparavant, en cas de non-respect des règles d’installation, il ne sera pas possible de faire jouer votre assurance.
Attention à l’entretien
Pour vous garantir un rendement optimal et prolonger la durée de vie de votre poêle à bois, un entretien régulier est indispensable. Pour cela, veillez à effectuer un ramonage régulier une à deux fois par an en faisant appel à un professionnel. Celui-ci doit vous fournir un certificat de ramonage qui garantit le bon entretien de votre poêle en cas de sinistre.