⏱L'essentiel en quelques mots
Les dépenses liées à l’eau chaude sanitaire représentent 15 à 30 % de la facture énergétique globale d’un foyer. En installant un chauffe-eau solaire individuel, qui utilise l’énergie du soleil pour monter à température l’eau, il est possible de réduire ses charges.
Voici ce qu’il faut savoir avant de planifier les travaux.
- Il existe trois types de chauffe-eau solaire individuel : monobloc, à éléments séparés ou à circulation forcée. L’équipement, qui comprend des capteurs solaires thermiques et un ballon d’eau chaude, se choisit en fonction des besoins en eau du ménage et de la région de résidence.
- Il convient de bien dimensionner la surface des panneaux solaires et de bien orienter les capteurs pour tirer profit au maximum de l’installation.
- L’installation d’un ballon d’eau chaude solaire coûte en moyenne entre 3 000 et 8 000 €.
- Les travaux sont éligibles à différentes aides financières, dont MaPrimeRénov’ et l’éco-prêt à taux zéro.
Sommaire
- Quel est le fonctionnement d’un chauffe-eau solaire ?
- Quels sont les avantages et les inconvénients d’un chauffe-eau solaire ?
- Installer un chauffe-eau solaire individuel : ce qu’il faut savoir
- Comment entretenir un chauffe-eau solaire ?
- Quel est le prix d’un chauffe-eau solaire ?
- Les aides de l’État pour financer un chauffe-eau solaire
Quel est le fonctionnement d’un chauffe-eau solaire ?
Les caractéristiques
Le chauffe-eau solaire individuel, aussi appelé CESI, rassemble en fait deux équipements :
- des capteurs solaires thermiques qui retiennent la chaleur grâce au fluide caloporteur ;
- un ballon d’eau chaude qui stocke l’eau chauffée par le fluide caloporteur.
Pour répondre aux attentes quotidiennes d’un ménage et offrir de l’eau chaude en toutes saisons, un dispositif d’appoint (résistance électrique ou serpentin relié à une chaudière d’appoint) prend le relais des capteurs solaires. Celui-ci permet de chauffer l’eau durant l’hiver et les jours à faible ensoleillement.
Les différents modèles
Il existe plusieurs modèles de CESI :
- le chauffe-eau solaire monobloc : les capteurs solaires et le ballon sont posés à l’extérieur ;
- le chauffe-eau solaire à éléments séparés : les capteurs sont installés sur le toit et le ballon se trouve à proximité sous la toiture mais au-dessus des panneaux (la circulation d’eau se fait par convection naturelle) ;
- le chauffe-eau solaire en mode de circulation forcée : les capteurs sont placés sur le toit et le ballon est installé dans la pièce de l’habitation où se trouvent les réseaux d’eau.
Quels sont les avantages et les inconvénients d’un chauffe-eau solaire ?
Les avantages
Le chauffe-eau solaire offre les avantages suivants :
- comme il utilise l’énergie solaire pour chauffer l’eau chaude sanitaire, il permet de diminuer les dépenses d’eau chaude. Selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), le CESI permet de diviser par deux ou par trois (pour ceux qui habitent dans le sud) la facture liée à la production d’eau chaude, en comparaison d’un dispositif classique fonctionnant à l’électricité, au gaz ou au fioul ;
- il utilise principalement une énergie gratuite, renouvelable, inépuisable et propre (pas d’émission de CO2) et fonctionne avec peu d’électricité ;
- il présente une longévité élevée de l’ordre de 10 à 30 ans ;
- il requiert peu d’entretien ;
- contrairement aux idées reçues, il est possible de profiter d’un CESI dans toutes les régions, y compris celles qui affichent un faible taux d’ensoleillement. Il suffit de bien dimensionner les capteurs solaires thermiques ;
- l’acquisition et l’installation d’un chauffe-eau solaire individuel sont éligibles aux aides financières de l’État.
Bon à savoir
Le CESI peut couvrir entre 50 et 80 % des besoins annuels en eau chaude sanitaire d’un foyer. Le taux varie en fonction de la localisation et de la taille de l’installation.
Quels sont les inconvénients d’un chauffe-eau solaire ?
Le CESI présente aussi quelques inconvénients. Les voici :
- si l’installation peut couvrir 100 % des besoins en eau chaude en été, elle est moins performante, voire inopérante, quand le taux d’ensoleillement est insuffisant. Il convient soit de choisir un équipement intégrant une résistance électrique, soit de coupler le CESI à un système de production d’eau chaude existant.
- son coût est plus élevé qu’un dispositif conventionnel, ce qui peut représenter un frein.
Installer un chauffe-eau solaire individuel : ce qu’il faut savoir
Pour bénéficier d’un système optimal, plusieurs points sont à étudier et à prendre en compte avant d’installer un chauffe-eau solaire individuel.
- Il convient de bien calculer la surface des capteurs solaires à poser. Celle-ci doit s’adapter au volume du ballon d’eau chaude, aux besoins en eau du foyer, mais aussi à la superficie du toit. La surface réservée aux capteurs varie également de façon importante selon la localisation de la maison. Par exemple, elle sera moindre dans le sud de la France, région qui bénéficie d’un taux d’ensoleillement annuel élevé.
- Les capteurs doivent être posés plein sud ou si ce n’est pas possible, sud-est ou sud-ouest. Ils peuvent être installés sur la toiture, sur une façade ou au sol selon les aménagements accessibles.
- L’inclinaison des capteurs doit être d’environ 45° (à plus ou moins 10°).
- Il est préférable de réduire au maximum la distance entre les capteurs solaires et le ballon de stockage afin de limiter les déperditions thermiques. De la même façon, placer le cumulus dans un local chauffé ou isolé évite un refroidissement rapide de l’eau.
Bon à savoir
Pour disposer d’un chauffe-eau solaire individuel, il convient de réserver une surface en toiture comprise entre 2 et 7 m². Cette superficie évolue selon le volume d’eau à chauffer et la localisation.
Par exemple, selon l’Ademe, 2 à 3,5 m² de capteurs suffisent pour chauffer un ballon solaire de 250 à 400 litres dans une région à fort taux d’ensoleillement, contre 3 à 3,5 m² dans une région à faible ensoleillement.
Le dimensionnement des panneaux est un élément crucial pour les performances de l’installation. Un surdimensionnement entraîne un surcoût à l’achat et de la dépense électrique courante. Il peut aussi être à l’origine d’une surchauffe et de détériorations matérielles.
Rassurez-vous : les professionnels que vous sollicitez dans le cadre d’un devis sont en mesure d’élaborer des installations adaptées.
Comment entretenir un chauffe-eau solaire ?
Pour maintenir les performances de l’installation et éviter les pannes, il est conseillé de réaliser un entretien régulier.
Vous pouvez faire appel chaque année à un spécialiste qui va contrôler l’état du système de production d’eau chaude et vérifier son paramétrage.
Vous pouvez aussi réaliser un nettoyage courant des panneaux solaires pour éliminer les mousses, les poussières, les traces de polluants… et pour maximiser leur efficacité.
Quel est le prix d’un chauffe-eau solaire ?
Plusieurs éléments font varier le prix d’un CESI, comme le type d’équipement (monobloc ou à éléments séparés, avec ou sans appoint…), le volume du ballon de stockage et le nombre de capteurs solaires thermiques.
À titre indicatif, le prix moyen pour l’équipement et la pose oscille entre 3 000 et 8 000 €.
Comptez entre 500 et 2 000 € pour un chauffe-eau solaire monobloc et entre 4 000 et 6 000 € pour un chauffe-eau solaire à éléments séparés.
Les aides de l’État pour financer un chauffe-eau solaire
Si vous prévoyez d’installer chez vous un chauffe-eau solaire individuel, vous pouvez amortir le montant des travaux grâce à différentes aides financières. Petit tour d’horizon.
MaPrimeRénov’
Depuis janvier 2020, le dispositif MaPrimeRénov’ prend le relais du CITE (crédit d’impôt pour la transition énergétique). Il soutient de nombreux travaux de rénovation énergétique, parmi lesquels figure l’installation d’un chauffe-eau solaire individuel.
Pour bénéficier de MaPrimeRénov’, il faut remplir plusieurs conditions.
- Le CESI doit être posé dans votre résidence principale.
- Le logement doit avoir plus de 15 ans ou au moins deux ans si vous comptez remplacer un système de production d’eau chaude fonctionnant au fioul. Si c’est le cas, il vous faudra faire, en parallèle de la demande de prime CESI, une demande de prime pour la dépose de la cuve à fioul.
- Pour la réalisation des travaux, vous devez faire intervenir un professionnel RGE (reconnu garant de l’environnement).
MaPrimeRénov’ est accessible à tous et attribuée sans conditions de revenus. Cependant son montant varie selon les ressources du foyer. L’État a créé quatre profils (MaPrimeRénov’ bleu, MaPrimeRénov’ jaune, MaPrimeRénov’ violet et MaPrimeRénov’ rose) pour autant de plafonds de ressources. Le montant de l’aide dépend par ailleurs du lieu de résidence.
Pour connaître votre profil, il vous suffit de repérer votre RFR (revenu fiscal de référence) présent sur le dernier avis d’imposition. Pour découvrir le montant de MaPrimeRénov’ que vous pouvez obtenir, reportez-vous ensuite aux informations détaillées sur le site demarches.interieur.gouv.fr
Pour l’achat et l’installation d’un équipement de fourniture d’eau chaude sanitaire fonctionnant à l’énergie solaire thermique, l’aide varie de 2 000 à 4 000 € dans la limite de 7 000 € de dépenses.
L’éco-prêt à taux zéro
L’éco-prêt à taux zéro sert notamment à financer le reste à charge des travaux éligibles à MaPrimeRénov’. Il s’agit d’un crédit sans intérêt d’une durée de remboursement maximale de 20 ans. Il peut financer jusqu’à 30 000 € de travaux.
Les CEE
Le dispositif des CEE (certificats d’économie d’énergie) contraint les fournisseurs d’énergie à distribuer des aides financières aux particuliers désireux d’entreprendre des travaux aboutissant à des économies d’énergie. L’aide financière peut être une prime, un bon d’achat ou encore une réduction de facture.
Les autres aides possibles
Certaines collectivités territoriales (commune, département ou région) proposent également des aides financières pour les équipements utilisant des énergies renouvelables. N’hésitez pas à vous renseigner pour en savoir plus.
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