⏱L'essentiel en quelques mots
La retraite progressive est un dispositif transitoire permettant à un travailleur de diminuer son temps de travail à l’approche de l’âge légal de départ pour préparer sereinement sa future retraite. Le travailleur peut ainsi choisir de travailler à temps partiel (de 40 à 80 % de la durée de travail légale) en percevant une fraction de sa pension de retraite à proportion de la quotité choisie. Malgré ces avantages, la retraite progressive présente quelques inconvénients et pièges à éviter :
Bien que relativement méconnue, la retraite progressive constitue un dispositif astucieux offrant la possibilité à un salarié du privé, un fonctionnaire ou un travailleur non salarié de réduire progressivement son temps de travail effectif jusqu’à l’atteinte de l’âge légal de départ en retraite. Elle fait office de situation transitoire permettant de bien préparer le passage à cette étape de vie importante.
Le travailleur bénéficie en effet d’un rythme allégé (temps partiel) tout en continuant à cotiser. Il profite également d’une baisse de revenus limitée grâce au versement d’une fraction de la future pension de retraite. Malgré ses avantages certains, la retraite progressive n’est pas sans pièges qu’il est nécessaire d’anticiper afin d’éviter les désillusions et de profiter pleinement de ses bénéfices.
Pendant la retraite progressive, le travailleur continue à bénéficier de son salaire à proportion de la quotité de temps partiel choisie (entre 40 et 80 % de la durée légale pour le régime de droit commun). Le reste du temps, il perçoit une fraction de sa pension de retraite complète à hauteur de la quotité non-travaillée. Cette fraction de pension est calculée en fonction des trimestres cotisés au moment de la demande et est attribuée pour une durée d’un an. En cas de révision de la quotité du temps partiel à la baisse au cours de l’année, la fraction de pension ne sera pas ajustée en conséquence et le travailleur peut alors subir une perte de revenus plus importante que celle escomptée.
Si l’un des avantages majeurs de la retraite progressive est la possibilité de continuer à cotiser pendant cette période, l’acquisition de trimestres n’est pas automatique pendant cette période. En effet, l’obtention d’un trimestre au régime de retraite de base nécessite de percevoir au moins 150 fois le montant horaire du SMIC (11,65 €) soit 1 747,50 € par trimestre.
Pour valider 4 trimestres, il faut donc percevoir un salaire annuel de 6 990 €. Avec le passage au temps partiel, il faut donc être très vigilant quant au salaire qui sera perçu selon la quotité choisie. Des périodes de congé sans solde peuvent notamment impacter vos revenus mensuels et vous faire passer sous ce seuil de validation des trimestres.
Même si la fraction de pension de retraite versée en complément du salaire permet de l’atténuer, il ne faut pas perdre de vue que la retraite progressive entraîne mécaniquement une baisse des revenus mensuels. C’est à plus forte raison le cas lorsque la quotité de temps partiel est réduite, par exemple à 40 % ou à 50 %.
La départ en retraite entraîne en effet une diminution des revenus variable selon les cas, mais théoriquement de 50 %, en cas de départ en retraite à l’âge légal. Cette situation doit donc être anticipée en amont en prenant soin notamment d’évaluer le plus précisément le montant total de vos revenus pendant cette période (salaire + fraction de pension). Vous pouvez notamment vous faire assister par un conseiller financier pour vous aider à évaluer vos futurs revenus et prendre la meilleure décision quant au rythme à adopter pendant cette période.
Bon à savoir
La baisse de revenus liée au passage en retraite progressive (puis en retraite) peut être partiellement compensée bien en amont grâce à des solutions d’épargne à terme comme notamment le plan épargne retraite (PER).
Pour augmenter le montant de ses revenus pendant cette période, il peut être tentant de solliciter des heures complémentaires à son employeur lorsque l’activité de l’entreprise l’exige. Le dispositif de retraite progressive limite cependant les possibilités de recours aux heures complémentaires (heures effectuées au-delà de la durée légale de travail prévue au contrat). Le salarié n’a alors la possibilité d’effectuer que 10 % d’heures complémentaires par rapport à sa durée hebdomadaire de travail soit par exemple 2 heures complémentaires pour une durée de travail hebdomadaire de 20 heures. En plus de cette limitation de pouvoir d’achat, les heures complémentaires effectuées pendant la retraite progressive entraînent mécaniquement une cotisation moindre pour la retraite complémentaire (du fait du temps partiel exercé).
La possibilité de continuer à cotiser pour la retraite à temps complet est un des avantages majeurs du dispositif de retraite progressive. Le passage à temps partiel a cependant pour conséquence de diminuer le montant de ces cotisations par rapport à l’activité habituelle. La retraite progressive offre néanmoins la possibilité de surcotiser, c’est-à-dire de cotiser sur les bases d’un salaire à temps plein.
Pour ce faire, il faut néanmoins obtenir l’accord écrit de l’employeur qui n’a aucune obligation d’accepter cette requête. La surcotisation implique en effet pour lui des cotisations patronales supplémentaires à payer. La surcotisation est donc soumise aux relations entretenues avec l’employeur mais aussi à ses possibilités financières. Il convient donc de négocier en amont cette opportunité pour optimiser cette période de retraite progressive.
Par ailleurs, la pension de retraite des salariés et des indépendants est calculée sur les 25 meilleures années de la carrière. En cas de passage à la retraite progressive, vous risquez de vous priver de trimestres qui sont logiquement parmi les plus apporteurs de points pour la retraite complémentaire (période où la rémunération est théoriquement la plus élevée). Les trimestres de retraite progressive risquent donc de ne pas être pris en compte dans le calcul des 25 meilleures années et de ne pas vous permettre d’augmenter le montant de votre retraite complémentaire.