La Banque de France a publié, ce mercredi 19 mars, une communication sur les comptes et le rapport d’activité qui fait état d’une perte nette historique de 7,7 milliards d’euros pour l’année 2024. Une situation sans précédent dans l’histoire de l’institution, comme l’a souligné son gouverneur François Villeroy de Galhau. Cette perte est principalement due aux politiques monétaires de la Banque centrale européenne (BCE), en réponse aux évènements mondiaux exceptionnels comme le Covid ou la guerre en Ukraine.
Taux Empruntis relevés le 26/03/2025
A contexte exceptionnel, bilan exceptionnel
Lors d’une conférence de presse, François Villeroy de Galhau a précisé que cette perte nette est la conséquence directe de deux événements majeurs : la crise sanitaire du Covid-19 en 2020 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. Le premier évènement a provoqué une déflation mondiale, tandis que le second a accentué l’inflation, avec des conséquences considérables sur les politiques économiques.
Pour faire face à la crise, la BCE a, dans un premier cycle de taux baux, massivement acheté des obligations d’États et d’entreprises à faible taux d’intérêt (environ 0,7 %). Conservées dans son bilan pendant des années, la BCE a dû au même moment rémunérer les dépôts des banques à un taux variable, fixé progressivement, mais qui a atteint 4 % avant de s’orienter à la baisse. C’est l’écart entre ces deux taux qui est la cause de cette perte enregistrée par la Banque de France.
Une perte opérationnelle importante compensée partiellement par des réserves
La Banque de France a ainsi enregistré une perte opérationnelle de 17,9 milliards d’euros en 2024. Cependant, une partie de cette somme (10,1 milliards d’euros), a été compensée par les réserves constituées antérieurement. Ce déficit net de 7,7 milliards d’euros en 2024 prive l'État d’impôts et de dividendes.
Mais ce phénomène n’est pas isolé, en 2023 la banque avait déjà subi une perte opérationnelle de 12,4 milliards d’euros, qu’elle avait réussi à compenser totalement, affichant un résultat net à zéro.
Une situation qui devrait s'améliorer en 2025
Malgré cette perte historique, François Villeroy de Galhau a assuré que la Banque de France reste financièrement solide et que cette situation ne nécessitera pas de recapitalisation de la part de l’État. L’institution prévoit même une amélioration de ses résultats en 2025, avec une perte moindre que celle enregistrée en 2024.
« C’est un chiffre qui n’a pas existé dans l’histoire de la Banque de France et qui n’existera plus non plus dans l’avenir prévisible », précise le gouverneur de la Banque de France, lors de la conférence de presse.
Par ailleurs, la situation de la Banque de France n’a rien d’inédit puisque la banque centrale allemande a également enregistré une perte historique. En effet, la Bundesbank a annoncé, le mardi 25 février, un déficit de 19,2 milliards d’euros en 2024, une première depuis 1979.
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