⏱L'essentiel en quelques mots
Vous avez jeté votre dévolu sur une maison ou un appartement et vous entamez les démarches pour trouver le financement. L’assurance de crédit immobilier est exigée par la banque en contrepartie des sommes avancées. Elle sert de protection puisqu’elle prend le relais du remboursement du crédit en cas d’accident de la vie. Or les personnes qui souffrent de schizophrénie se demandent si les assureurs vont accepter de les couvrir, et sous quelles conditions.
La schizophrénie est un trouble mental chronique, qui est en effet considéré comme un risque aggravé de santé par les assureurs. Car elle nécessite une prise en charge particulière tout au long de la vie.
Il existe cependant des solutions pour bénéficier d’une assurance de prêt immobilier tenant compte de la schizophrénie. Il est recommandé :
- de démarcher plusieurs acteurs pour étudier des offres variées et choisir la plus intéressante ;
- de mentionner votre maladie dans le questionnaire médical et de fournir tous les renseignements demandés pour profiter d’une protection adaptée ;
- de faire appel à un courtier en assurance pour avancer sereinement.
Sommaire
Que faut-il savoir sur la schizophrénie ?
La schizophrénie est une affection mentale chronique, qui fait partie des troubles psychotiques. Elle se caractérise par une perte de contact avec la réalité et par une distorsion de la pensée et de la perception.
Les symptômes sont variables d’un patient à l’autre. Les plus fréquents et les plus marquants sont les hallucinations et les idées délirantes, accompagnées ou non de troubles du comportement, de difficultés cognitives et/ou d’un retrait social.
Le plus souvent, les symptômes se manifestent entre 15 et 25 ans et perdurent tout au long de la vie. Ils se révèlent lors de phases aiguës durant les premières années de la maladie puis se stabilisent.
On en distingue trois types :
- les symptômes positifs ou productifs, qui prennent la forme d’hallucinations psychosensorielles (par exemple des hallucinations auditives ou visuelles), intrapsychiques (comme le fait d’entendre une voix dans sa tête) ou de délires schizophréniques (sentiment de persécution, paranoïa…) ;
- les symptômes négatifs ou déficitaires, qui regroupent la perte d’expression émotionnelle, l’incapacité à ressentir les émotions positives et le retrait social ;
- les troubles cognitifs ou les symptômes dissociatifs qui comprennent notamment les troubles de la mémoire et de l’attention.
Les causes précises de cette maladie restent encore inconnues aujourd’hui, même si certains facteurs déclencheurs ont été identifiés, comme la consommation de drogues (particulièrement le cannabis) durant l’adolescence et un excès de stress. L’interaction entre des prédispositions génétiques et des risques environnementaux aboutirait au développement de la maladie.
Il existe plusieurs formes de schizophrénie et un patient peut passer d’un type à l’autre, à savoir :
- la schizophrénie simple ou psychose blanche avec une prédominance des symptômes négatifs ;
- la schizophrénie paranoïde (forme la plus répandue) : les hallucinations et les idées délirantes sont les symptômes récurrents ;
- la schizophrénie catatonique (perturbation psychomotrice accompagnée de troubles cognitifs) ;
- la schizophrénie dysthymique ou trouble schizo-affectif qui se traduit principalement par des épisodes délirants ;
- la schizophrénie hébéphrénique : elle se caractérise par des troubles cognitifs et des symptômes négatifs importants ;
- la schizophrénie héboïdophrénique : le patient présente en plus des symptômes d’une schizophrénie des traits de personnalité antisociale ;
- la schizophrénie pseudo-névrotique (symptômes de la schizophrénie et de la névrose) ;
- la dépression post-schizophrénique (troubles de la dépression et de la schizophrénie) ;
- la schizophrénie indifférenciée : elle combine plusieurs formes de la pathologie.
Bon à savoir
Selon l’Inserm (institut national de la santé et de la recherche médicale), la schizophrénie toucherait environ 1% de la population mondiale et environ 600 000 personnes en France.
Quel est le diagnostic ?
Compte tenu de la diversité des symptômes, la schizophrénie est une pathologie difficile à diagnostiquer. Très souvent, lorsque le diagnostic est posé, elle est présente depuis plusieurs années déjà.
Certains symptômes peuvent en effet se confondre avec les manifestations de la dépression, d’un trouble anxieux ou bipolaire.
Certains signes chez les adolescents notamment peuvent alerter et conduire à une prise de rendez-vous auprès du médecin traitant ou d’un spécialiste, comme une baisse des résultats scolaires, un isolement et une indifférence à tout.
Le diagnostic résulte d’une évaluation précise et multidisciplinaire du comportement du patient. Il est généralement établi à la suite d’un premier épisode psychotique ou délirant associant une distorsion de la réalité, une atteinte affective et une désorganisation de la pensée.
Le traitement
La prise en charge de la schizophrénie dépend des troubles que présente le patient, de leur intensité et leur impact sur la vie personnelle, familiale, sociale et professionnelle. Elle est essentiellement symptomatique, c’est-à-dire qu’elle vise non pas à traiter la pathologie, mais à limiter ses différentes manifestations dans le but d’améliorer la vie du malade.
Pour un tiers des patients, le traitement incluant la prise de médicaments et une thérapie psychosociale aboutit à une rémission durable.
Parmi les traitements récurrents, figurent :
- les antipsychotiques de première et deuxième génération, qui agissent sur les symptômes positifs, négatifs et cognitifs ;
- la stimulation magnétique transcrânienne (série de courtes impulsions magnétiques localisées dans une zone précise du cerveau en vue de stimuler les cellules nerveuses) ;
- l’électroconvulsivothérapie (électrochocs) pour des cas sévères ou des formes résistantes ;
- la thérapie par remédiation ou réhabilitation cognitive pour traiter les troubles cognitifs ;
- les thérapies cognitivo-comportementales pour accompagner le patient de façon globale.
La prise en charge va dépendre aussi de l’engagement du patient. Si celui-ci reconnaît souffrir de troubles, s’il souhaite se soigner et s’il observe son traitement à la lettre, l’évolution de la maladie est plutôt favorable.
La déclaration d’une schizophrénie dans le questionnaire de santé
Lorsque vous démarchez des assureurs dans l’optique d’obtenir des propositions d’assurance emprunteur, ceux-ci vous remettent un questionnaire médical. Ce document est destiné à évaluer votre état de santé pour ajuster précisément le contrat d’assurance.
Quelles sont les informations à fournir ?
En remplissant le questionnaire de santé, vous abordez non seulement votre pathologie chronique (date de diagnostic, traitement, suivi psychosocial…), mais aussi vos antécédents médicaux (maladies héréditaires ou graves…) et votre situation générale (fumeur ou non…).
Le document complété est ensuite examiné par un médecin-conseil. Ce professionnel peut réclamer des pièces complémentaires comme un certificat médical ou un compte-rendu de votre psychiatre ou bien des examens supplémentaires afin de mesurer la sévérité de la pathologie et son impact sur les aspects sociaux, familiaux…
Avec la loi Lemoine, le questionnaire médical n’est plus obligatoire pour les candidats à l’assurance remplissant les deux conditions suivantes :
- le montant du prêt assuré est inférieur à 200 000 € ;
- le crédit se clôture avant les 60 ans de l’emprunteur.